gardons cette taverne pisqu'elle plait...
faudrais juste qu'on y invite des filles des fois
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Vin des GauloisModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Vin des GauloisBon admétons k'j'ai rien dit...
gardons cette taverne pisqu'elle plait... faudrais juste qu'on y invite des filles des fois ![]()
Vin des GauloisOK Luern
![]() Et un p'tit coup de vent du large pour chasser la fumée ![]() "Vieil océan, ô grand célibataire, quand tu parcours la solitude solennelle de tes royaumes flegmatiques, tu t’enorgueillis à juste titre de ta magnificence native, et des éloges vrais que je m’empresse de te donner. Balancé voluptueusement par les mols effluves de ta lenteur majestueuse, qui est le plus grandiose parmi les attributs dont le souverain pouvoir t’a gratifié, tu déroules, au milieu d’un sombre mystère, sur toute ta surface sublime, tes vagues incomparables, avec le sentiment calme de ta puissance éternelle. Elles se suivent parallèlement, séparées par de courts intervalles. À peine l’une diminue, qu’une autre va à sa rencontre en grandissant, accompagnées du bruit mélancolique de l’écume qui se fond, pour nous avertir que tout est écume. (Ainsi, les êtres humains, ces vagues vivantes, meurent l’un après l’autre, d’une manière monotone ; mais sans laisser de bruit écumeux). L’oiseau de passage se repose sur elle avec confiance, et se laisse abandonner à leurs mouvements, pleins d’une grâce fière, jusqu’à ce que les os de ses ailes aient recouvré leur vigueur accoutumée pour continuer le pèlerinage aérien. Je voudrais que la majesté humaine ne fût que l’incarnation du reflet de la tienne. Je demande beaucoup, et ce souhait sincère est glorieux pour toi. Ta grandeur morale, image de l’infini, est immense comme la réflexion du philosophe, comme l’amour de la femme, comme la beauté divine de l’oiseau, comme les méditations du poète. Tu es plus beau que la nuit. Réponds-moi, océan, veux-tu être mon frère ? Remue-toi avec impétuosité… plus… plus encore, si tu veux que je te compare à la vengeance de Dieu ; allonge tes griffes livides, en te frayant un chemin sur ton propre sein… c’est bien. Déroule tes vagues épouvantables, océan hideux, compris par moi seul, et devant lequel je tombe, prosterné à tes genoux. La majesté de l’homme est empruntée ; il ne m’imposera point : toi, oui. Oh ! quand tu t’avances, la crête haute et terrible, entouré de tes replis tortueux comme d’une cour, magnétiseur et farouche, roulant tes ondes les unes sur les autres, avec la conscience de ce que tu es, pendant que tu pousses, des profondeurs de ta poitrine, comme accablé d’un remords intense que je ne puis pas découvrir, ce sourd mugissement perpétuel que les hommes redoutent tant, même quand ils te contemplent, en sûreté, tremblants sur le rivages, alors, je vois qu’il ne m’appartient pas, le droit insigne de me dire ton égal. C’est pourquoi, en présence de ta supériorité, je te donnerais tout mon amour (et nul ne sait la quantité d’amour que contiennent mes aspirations vers le beau), si tu ne me faisais douloureusement penser à mes semblables, qui forment avec toi le plus ironique contraste, l’antithèse la plus bouffonne que l’on ait jamais vue dans la création : je ne puis pas t’aimer, je te déteste. Pourquoi reviens-je à toi, pour la millième fois, vers tes bras amis, qui s’entr’ouvrent, pour caresser mon front brûlant, qui voit disparaître la fièvre à leur contact ! Je ne connais pas la destinée cachée ; tout ce qui te concerne m’intéresse. Dis-moi donc si tu es la demeure du prince des ténèbres. Dis-le moi… dis-le moi, océan (à moi seul, pour ne pas attrister ceux qui n’ont encore connu que les illusions), et si le souffle de Satan crée les tempêtes qui soulèvent tes eaux salées jusqu’aux nuages. Il faut que tu me le dises, parce que je me réjouirais de savoir l’enfer si près de l’homme. Je veux te saluer et te faire mes adieux ! Vieil océan, aux vagues de cristal… Mes yeux se mouillent de larmes abondantes, et je n’ai pas la force de poursuivre ; car, je sens que le moment est venu de revenir parmi les hommes, à l’aspect brutal ; mais… courage ! Faisons un grand effort, et accomplissons, avec le sentiment du devoir, notre destinée sur cette terre. Je te salue, vieil océan ! " Lautréamont : Les chants de Maldoror (extrait) ![]()
Vin des GauloisEh le Muskull,
T'es comme les guetteurs des forêts primitives, toi, tu sais les petits lutins  !! T'es toujours en veille quoi ![]() Alors comme c'est la fête de la musique on pourrait y mettre des chansons (pas gauloises, non, non) mais des chants gaulois (pas des chants de marins , NON) faudrait demander à Guillaume si son forum, ben est-ce qu'il prendrait le MP3 Gaulois ? Des fois que ![]() Hein c'est qui qui y en a dans le Gadin ??
Vin des GauloisPour ébouriffer les primitives forêts
![]() "Les vents m'ont dit" "Vents hurleurs, soleils jaunes, rocs et ressacs: éternels chants du monde. Ce pays est une province métaphysique: l'au-delà impraigne les brumes d'Ouessant et cogne dans les gouffres de la Pointe du Raz. Dieu ne se repose jamais. L'Univers n'est jamais fini. Quelle erreur de croire que tout en Bretagne est arrêté, figé, fixé pour toujours. Tout, au contraire, bouge ici: les paysages et les moeurs, les ciels et les nuages." "Les vieux de chez moi ont des îles dans les yeux Leurs mains crevassées par les chasses marines Et les veines écaltées de leurs pupilles bleues Portent les songes de frêles brigantines" "J'aimerais vous montrer les monts chauves de l'Arrée, les sentiers blancs qui conduisent à des manoirs poignardés, les chemins qui s'enroulent autour de hameaux bleus. C'est un pays de brumes et de vents en bataille, avec des toponymes aussi fluides que des ondées, aussi sonores que des gongs." "Viens avec moi je te dirai le cri des sternes et le psaume des pierres levées (...) Viens avec moi je te dirai les dieux fraternels dans les chapelles bleues Viens nous inventerons un pays mystique violentes seront les femmes comme des solstices il y aura des nids chantants dans les poutres les nefs seront pleines d'hirondelles." Xavier GRALL...
Vin des Gaulois![]() ![]() Voltaire bien sûr! ![]() Eh bien lisez, en voilà un qui avait tout compris: ![]() -------------------------------------------------------------------------------- Regrettera qui veut le bon vieux temps Et l'âge d'or, et le règne d'Astrée, Et les beaux jours de Saturne et de Rhée, Et le jardin de nos premiers parents; Moi je rends grâce à la nature sage Qui, pour mon bien, m'a fait naître en cet âge Tant décrié par nos tristes frondeurs: Ce temps profane est tout fait pour mes moeurs. J'aime le luxe, et même la mollesse, Tous les plaisirs, les arts de toute espèce, La propreté, le goût, les ornements: Tout honnête homme a de tels sentiments. Il est bien doux pour mon coeur très immonde De voir ici l'abondance à la ronde, Mère des arts et des heureux travaux, Nous apporter, de sa source féconde, Et des besoins et des plaisirs nouveaux. L'or de la terre et les trésors de l'onde, Leurs habitants et les peuples de l'air, Tout sert au luxe, aux plaisirs de ce monde. Oh! le bon temps que ce siècle de fer! Le superflu, chose très nécessaire, a réuni l'un et l'autre hémisphère. Voyez-vous pas ces agiles vaisseaux Qui du Texel, de Londres, de Bordeaux, S'en vont chercher, par un heureux échange, Ces nouveaux biens, nés aux sources du Gange, Tandis qu'au loin, vainqueurs des musulmans, Nos vins de France enivrent les sultans! Quand la nature était dans son enfance, Nos bons aieux vivaient dans l'ignorance, Ne connaissant ni le tien ni le mien. Qu'auraient-ils pu connaître? ils n'avaient rien; Ils étaient nus, et c'est chose très claire Que qui n'a rien n'a nul partage à faire. Sobres étaient. Ah! je le crois encor: Martialo n'est point du siècle d'or. D'un bon vin frais ou la mousse ou la sève Ne gratta point le triste gosier d'Eve; La soie et l'or ne brillaient point chez eux. Admirez-vous pour cela nos aieux? Il leur manquait l'industrie et l'aisance: Est-ce vertu? C'était pure ignorance. Quel idiot, s'il avait eu pour lors Quelque bon lit, aurait couché dehors? (...) Or maintenant, voulez-vous, mes amis, Savoir un peu, dans nos jours tant maudits, Soit à Paris, soit dans Londres, ou dans Rome, Quel est le train des jours d'un honnête homme? Entrez chez lui: la foule des beaux-arts, Enfants du goût, se montre à vos regards. De mille mains l'éclatante industrie De ces dehors orna la symétrie. L'heureux pinceau, le superbe dessin Du doux Corrège et du savant Poussin Sont encadrés dans l'or d'une bordure; C'est Bouchardon qui fit cette figure, Et cet argent fut poli par Germain. Des Gobelins l'aiguille et la teinture Dans ces tapis surpassent la peinture. Tous ces objets sont vingt fois répétés Dans des trumeaux tout brillants de clartés. De ce salon, je vois par la fenêtre, Dans des jardins, des myrtes en berceaux; Je vois jaillir les bondissantes eaux (...) Or Maintenant Monsieur du Télémaque, Vantez-nous bien votre petite Ithaque, Votre salente, et vos murs malheureux, Où vos Crétois, tristement vertueux, Pauvres d'effets et riches d'abstinence, Manquent de tout pour avoir l'abondance: J'admire fort votre style flatteur Et votre prose, encore qu'un peu traînante; Mais mon ami, je consens de grand coeur D'être fessé dans vos murs de Salente, Si je vais là pour chercher mon bonheur. Et vous, jardin de ce premier bonhomme, jardin fameux par le diable et la pomme, C'est bien en vain que, par l'orgueil séduits, Huet. Calmet, dans leur savante audace, Du paradis ont recherché la place: Le paradis terrestre est où je suis. Voltaire, "Le Mondain", 1736 (extrait) Non mais!!!!!! ![]()
Vin des GauloisDiantre mon cher LUERNOS
![]() aurions nous oubliez de louer la gente féminines, nos délicieuse muses? ![]() ![]() Que nenni ![]() Voici pour toi une charmante ballade de Théodore de BANVILLE:             X    Ballade pour célébrer les pucelles    Puisque Paris, fou de poudre de riz,    Veut qu'on se plâtre en manière de cygne,    Et qu'il a fait ses plaisirs favoris    De ces gotons qui se peignent un signe, 5   Je tourne bride et change ma consigne.    Loue avec nous, Amour, méchant garçon,    La gerbe d'or qui sera ta moisson;    Viens, lorsqu'on suit les saintes jouvencelles    Qui vont tressant leurs voix à l'unisson, 10   Il sied de boire en l'honneur des pucelles.    Le parfumeur vend les Jeux et les Ris    Et sous les yeux on se trace une ligne.    On badigeonne un front comme un lambris;    C'est trop de luxe et je m'en sens indigne. 15   Qu'on me ramène à la feuille de vigne!    Oh! quelle gloire, ignorer sa leçon!    Balbutier l'immortelle chanson!    Rien n'est cruel et divin comme celles    Que fait rougir un timide frisson: 20   Il sied de boire en l'honneur des pucelles.    Les vierges sont des coeurs et des esprits,    Et la candeur sereine les désigne.    Leurs francs appas sont comme un gai pourpris    Jonché de rose et de blancheur insigne; 25   Le lys les nomme et la neige les signe.    Leurs bras polis sont froids comme un glaçon    Et le Désir niche dans le buisson    De leurs cheveux, où brillent des parcelles    D'or, ouvragé d'une riche façon. 30   Il sied de boire en l'honneur des pucelles.             Envoi.    Il faut se rendre et leur payer rançon,    Lorsque Vénus, guidant son enfançon,    Dans leurs yeux noirs jette des étincelles.    Le vin bouillonne; allons, verse, échanson, 35   Il sied de boire en l'honneur des pucelles.     Avril 1861. Alors, buuuuuvons, Buvons , le sirop..... ![]() ![]() ![]() ![]() ![]()
Vin des GauloisEuh, désolé je pige pas ?
![]() C'est à prendre au 7° degré cette apologie du luxe et du confort de quelques nantis ? ![]() Je connais pas bien Voltaire, mais là si il fait une satyre, il faudrait la recadrer parce que comme ça ça prête à confusion ![]() Explique, dis moi tout ![]()
Vin des GauloisJe comprends, en effet!
![]() C'est une satyre, dans le MONDAIN, où il villepande la bourgeoisie  oisive et éloignée des plaisirs simples et naturels(c'est que du jus de fruits moin brave... ![]() Bref, il la taille et cela lui vaudra les foudres des "biens-pensants" comme d'habitude(air connu de C.F. ![]() Et tu avais raison de le prendre au "Nième" degré! ![]()
Vin des GauloisHeledd, pleurant la mort de son frère, Cynddylan, seigneur de Pengwern...
Stafell Gynddylan Le Hall de Cynddylan Stafell Gynddylan ys tywyl heno, Heb dan, heb wely; Wylaf wers, tawaf wedy. Stafell Gynddylan Heb dan, heb gannwyll; Namyn Duw pwy a'm dyry pwyll? Stafell Gynddylan, neud athwyd heb wedd, Mae ym medd dy ysgwyd; Hyd tra fu ni bu dollglwyd. Stafell Gynddylan ys tywyll heno, Heb dân, heb gerddau; Dygystudd deurudd dagrau. Stafell Gynddylan, a'm gwân ei gweled Heb doed, heb dân; Marw fy nglyw, byw fy hunan. Stafell Gynddylan, a'm erwan pob awr Gwedi mawr ymgyfrdan A welais ar dy bentan. La salle de Cynddylan est sombre ce soir Sans feu et sans lit. Je pleurerai un moment puis je me tairai. La salle de Cynddylan est sombre ce soir Sans feu et sans chandelle. Hormis Dieu, qui peut me garder mon bon sens? Hall de Cynddylan, tu as perdu ta beauté; Ton bouclier est dans la tombe. Tant qu'il vécut, il n'y eut pas de claie dans la brèche. La salle de Cynddylan est sombre ce soir Sans feu et sans musiciens. Les larmes sillonent mes joues. C'est une blessure pour moi que de voir la salle de Cynddylan, Sans toit, sans feu. Mon seigneur est mort, et moi je suis vivante. La salle de Cynddylan est toujours une blessure pour moi Après tant de rencontres amicales Que j'ai vues à ton foyer Taliesin, barde du VIeme siecle...
Vin des GauloisPetits principes de navigation
![]() Accrochez vous au bastinguage, c'est très long mais celà vient de la tradition orale, j'ai pas pu faire plus court ![]() Il y avait une fois une communauté idéale qui vivait dans une terre lointaine. Ses membres ne connaissaient pas toutes ces peurs dont nous sommes affligés maintenant. Au lieu d'incertitude et de fluctuations, ils avaient un but défini et des moyens plus complets de s'exprimer. Bien que leurs vies ignorassent toutes les pressions et les tensions que l'humanité considère maintenant essentielles à son progrès, elles étaient plus riches parce qu'à la place il y avait d'autres éléments, et meilleurs. Leur mode d'existence était donc légèrement différent. Nous pourrions presque dire que nos perceptions actuelles ne sont que la grossière contrefaçon des perceptions réelles que possédait cette communauté. Ils avaient des vies réelles et non des demi-vies. Nous pouvons les appeler le peuple Arar. Ils avaient un chef qui découvrit que leur pays allait devenir inhabitable pendant, disons, une période de vingt mille ans. Il organisa leur évasion, réalisant bien que leurs descendants ne pourraient retourner chez eux avec succès qu'après maintes épreuves. Il trouva pour eux un lieu de refuge, une île dont les caractéristiques n'étaient que grossièrement semblables à celles de leur patrie d'origine. Du fait de la différence de climat et de situation, les immigrants durent subir une transformation. Elle les rendit physiquement et mentalement plus adaptés aux circonstances nouvelles; des perceptions grossières, par exemple, remplacèrent des perceptions plus fines. Ainsi, la main du travailleur manuel devient-elle plus dure, ce qui répond aux besoins de son métier. Pour réduire la douleur qu'aurait amené une comparaison entre les états anciens et les nouveaux, on leur fit presque entièrement oublier le passé. Seul en resta un obscur souvenir, suffisant pourtant pour qu'il soit réveillé quand le temps serait venu. Le système était très compliqué mais bien mis en place. Les organes au moyen desquels le peuple pouvait survivre sur l'île étaient aussi ceux du plaisir physique et mental. Les organes réellement formés dans l'ancienne terre d'origine furent soumis à une forme spéciale de mise en sommeil et reliés à cette obscure mémoire, pour permettre son activation éventuelle. Lentement et péniblement, les immigrants s'installèrent, s'ajustant aux conditions locales. Les ressources de l'île étaient telles que, conjuguées à l'effort guidé d'une certaine manière, les gens pouvaient s'échapper sur une autre île située sur le chemin de retour à la terre d'origine. Cette île était la première de toute une chaîne sur laquelle une acclimatation graduelle eut lieu. La responsabilité de cette " évolution " était confiée à des individus qui pouvaient la porter. Ils étaient nécessairement un petit nombre parce que, pour la masse des gens, l'effort de garder dans leur conscience deux formes de connaissance était virtuellement impossible. L'une semblait toujours en conflit avec l'autre. Certains spécialistes étaient dépositaires de la "science spéciale". Ce "secret", la méthode pour effectuer le passage, n'était rien de plus ni de moins que la connaissance des arts maritimes et de leur application. L'évasion nécessitait un instructeur, les matières premières, des gens, l'effort et la compréhension. Cela leur étant donné, les gens pouvaient apprendre à nager et aussi à construire des navires. Ceux qui, à l'origine, avaient la charge des opérations de l'évasion firent clairement entendre à chacun qu'une certaine préparation était nécessaire avant que quiconque pût apprendre à nager ou même prendre part à la construction d'un navire. Pendant un certain temps, l'opération se déroula de manière satisfaisante. C'est alors qu'un homme, dont on avait jugé qu'il lui manquait, pour le moment, les qualités requises, se rebella contre cette mesure et trouva le moyen de développer une idée magistrale. Il avait observé que l'effort nécessaire pour s'évader imposait aux gens un fardeau lourd et souvent importun, semblait-il. En même temps, ils étaient disposés à croire ce qui leur était dit sur le travail d'évasion. Il réalisa qu'il pouvait acquérir un certain pouvoir et aussi se venger de ceux qui l'avaient sous-estimé, ainsi qu'il le pensait, en exploitant simplement ces deux constatations. Il proposa seulement d'enlever le fardeau, affirmant qu'il n'y avait pas de fardeau. Il fit cette proclamation : "Il n'est nul besoin pour l'homme d'intégrer son esprit et de l'exercer de la manière qui vous a été décrite. L'esprit humain est déjà une chose consistante, stable et continue. On vous a dit que vous deviez devenir un artisan dans le but de construire un navire. Moi je dis que non seulement vous n'avez pas besoin d'être un artisan -- mais que vous n'avez pas du tout besoin de navire ! Un habitant de l'île a seulement besoin d'observer quelques règles très simples pour survivre et demeurer intégré à la société. En exerçant le sens commun, inné en chacun, il peut atteindre à quoi que ce soit sur cette île, notre demeure, la propriété et l'héritage communs de tous." Le bavard, ayant suscité un grand intérêt parmi le peuple, apporta maintenant des preuves à ses dires et continua : "S'il y a une quelconque réalité dans les navires et la natation, montrez-nous des navires qui aient fait le voyage et des nageurs qui soient revenus !" Ceci était un défi aux instructeurs qu'ils ne pouvaient pas relever. Il était basé sur une supposition dont le troupeau assoupi ne pouvait pas alors voir le caractère fallacieux. Vous voyez, les navires ne sont jamais revenus de l'autre terre. Les nageurs, quand ils revenaient, avaient subi une adaptation nouvelle qui les rendait invisibles à la foule. La foule insista pour qu'on lui donne des preuves. "La construction de navires", dirent les évadés, en tentant de raisonner la révolte, "est un art et un métier. L'étude et la pratique de cette science reposent sur des techniques spéciales. Prises ensemble, elles forment une activité totale qui ne peut pas être examinée par fragments, comme vous le demandez. Cette activité comporte un élément impondérable, appelé bar’ka, de là le mot "barque" -- navire. Ce mot signifie "la Subtilité" et elle ne peut pas vous être montrée". "Art, métier, totalité, bar’ka, sottises", s'écrièrent les révolutionnaires. Et ils pendirent autant d'artisans dans l'art des navires qu'ils purent en trouver. Le nouvel évangile fut accueilli partout comme une libération. L'homme avait découvert qu'il était déjà arrivé à maturité ! Il se sentait, pour un temps du moins, comme débarrassé de responsabilité. La plupart des autres manières de penser furent bientôt englouties par la simplicité tranquillisante du concept révolutionnaire. Bientôt, il fut considéré comme le fait de base qui n'avait jamais été contesté par aucun esprit rationnel. Rationnel, naturellement, s'appliquait à quiconque agréait la théorie générale sur laquelle la société était désormais basée. Les idées en opposition aux nouvelles idées étaient facilement traitées d'irrationnelles. Tout ce qui était irrationnel était mauvais. Dorénavant, même s'il éprouvait des doutes, l'individu devait les supprimer ou les écarter car il devait passer à tout prix pour un être rationnel. Ce n'était pas très difficile d'être rationnel. On devait seulement adhérer aux valeurs de la société. De plus, les preuves de la vérité de la raison abondaient -- pourvu que la pensée n'aille pas au-delà de la vie de l'île. La société avait maintenant trouvé temporairement son équilibre dans les limites de l'île ; elle paraissait fournir l'image d'une complétude plausible, si on la voyait à travers ses propres critères. Elle était basée sur la raison plus l'émotion, les faisant paraître toutes deux plausibles. Le cannibalisme, par exemple, était permis sur des bases rationnelles. On trouvait que le corps humain était comestible. La comestibilité était une caractéristique de la nourriture. Donc le corps humain était une nourriture. En vue de compenser les insuffisances de ce raisonnement, on trouva un expédient. Le cannibalisme fut contrôlé dans l'intérêt même de la société. Le compromis étant le signe d'un équilibre temporaire, de temps en temps quelqu'un indiquait un nouveau compromis et la lutte entre la raison, l'ambition et la communauté produisait quelque nouvelle norme sociale. Puisque l'art de construire les navires n'avait pas d'application évidente dans la société, l'effort pouvait facilement être qualifié d'absurde. Il n'y avait pas besoin de navires ! il n'y avait nulle part où aller. Les conséquences de certaines suppositions peuvent servir à "prouver " ces suppositions elles-mêmes. C'est ce qui est appelé pseudo certitude, substitut de la certitude réelle. C'est sur elle que nous reposons chaque jour quand nous supposons devoir vivre encore toute une journée. Mais les habitants de notre île l'appliquaient à tout. Deux articles dans la grande Encyclopédie universelle de l'île nous montrent comment opérait le processus. Distillant leur sagesse en partant de la seule nourriture mentale qui leur était accessible, les sages de l'île produisaient, en toute honnêteté, ce genre de vérité : Navire : Déplaisant. Un véhicule imaginaire dans lequel les imposteurs et les fourbes ont proclamé qu'il était possible de "traverser l'eau", ce qui est une absurdité scientifiquement établie aujourd'hui. On ne connaissait dans l'île aucun matériau imperméable a l'eau avec lequel un tel "navire" eût pu être construit en laissant de côté la question de savoir s'il y a une destination au-delà de l'île. Prêcher la "construction des navires" est un crime majeur tombant sous la loi n0 17 du code pénal, subdivision J, concernant "la protection des crédules". La folie de construire des navires est une forme extrême d'évasionisme mental, un symptôme d'inadaptation. Tous les citoyens sont soumis à l'obligation constitutionnelle d'avertir les autorités sanitaires s'ils soupçonnent chez quiconque la présence de cette tragique condition. Voir : Natation ; Aberrations mentales; Crime (majeur). Lectures : Smith J., Pourquoi on ne peut pas construire de navires, Monographie de l'université de l'Île, n0 1151. Natation : Désagréable. Une prétendue méthode pour propulser le corps à travers l'eau sans se noyer, en général dans le dessein d' "atteindre un lieu en dehors de l'Île". L' "étudiant" en cet art désagréable devait se soumettre à un rituel grotesque. Pour la première leçon, il devait se coucher sur le sol et remuer les bras et les jambes en obéissant aux ordres d'un "instructeur". Le concept entier est basé sur le désir de prétendus instructeurs d'exercer une domination sur les crédules des époques barbares. Plus récemment, ce culte a pris la forme d'une folie épidémique. Voir : Navire, Hérésies, Pseudo-Arts. Lectures : Brown W., La Grande Folie "natatoire", 7 volumes, Institut de la lucidité sociale. Les mots "déplaisant" et "désagréable" étaient utilisés dans l'île pour indiquer tout ce qui contredisait le nouvel évangile, connu sous le nom de "Please". L'idée cachée était que les gens, maintenant, se satisfaisaient eux-mêmes dans le cadre de la nécessité générale qui était de satisfaire l'État. L'État était pris dans le sens de "tous les gens". Il est à peine surprenant que très tôt la seule pensée de quitter l'île emplit la plupart des gens de terreur. Semblablement, on a observé une terreur très réelle chez des prisonniers à long terme sur le point d'être relâchés. À l'extérieur du lieu de captivité, il y a un monde vague, inconnu, menaçant. L'île n'était pas une prison. C'était une cage avec des barreaux invisibles plus efficaces que de vrais barreaux ne pourraient l'être. La société insulaire devenait de plus en plus complexe. Nous ne pouvons examiner que quelques-uns de ses traits principaux. Sa littérature était riche. En plus des œuvres culturelles, il y avait de nombreux livres qui expliquaient les valeurs et les accomplissements de la nation. Il y avait aussi un système de fiction allégorique qui démontrait à quel point la vie eût été terrible si la société ne s'était pas organisée selon l'actuel et rassurant schéma. De temps en temps, des instructeurs essayaient d'aider toute la communauté à s'échapper. Des capitaines se sacrifiaient pour qu'un climat soit rétabli qui permettrait aux constructeurs de navires actuellement cachés de continuer leur travail. Tous les efforts étaient interprétés par les historiens et les sociologues en référence aux conditions existant sur l'île, sans qu'ils pensent à un contact quelconque en dehors de cette société fermée. Des explications plausibles de presque tout étaient relativement faciles à fournir. Aucun principe d'éthique n'était impliqué parce que les savants continuaient à étudier avec une consécration authentique qui paraissait vraie. "Que pouvons-nous faire de plus ?", demandaient-ils, impliquant par ce mot "plus" que l'alternative pouvait résider dans un effort quantitatif. Ou bien ils se demandaient l'un à l'autre : "Que pouvons-nous faire d'autre ?" supposant que la réponse pourrait être dans "autre" -- c'est-à -dire quelque chose de différent. Leur problème réel était qu'ils supposaient être capables de formuler les questions et qu'ils ignoraient le fait que les questions étaient tout aussi importantes que les réponses. Naturellement, les habitants de l'île avaient toute licence de pensée et d'action à l'intérieur de leur propre petit domaine. La diversité des idées et les différences d'opinion donnaient l'impression de la liberté de pensée. La pensée était encouragée, à condition qu'elle ne soit pas "absurde". La liberté de parole était permise. Elle était de peu d'usage en l'absence du développement de la compréhension qui n'était pas poursuivi. Le travail et l'insistance des navigateurs devaient prendre différents aspects en accord avec les changements survenant dans la communauté. Ce fait rendait leur réalité encore plus déconcertante pour les étudiants qui essayaient de les suivre du point de vue de l'île. Au milieu de toute cette confusion, même la capacité de se rappeler l'évasion possible pouvait parfois devenir un obstacle. La conscience réveillée de la potentialité de l'évasion n'était pas très discriminative. Le plus souvent, les prétendus évadés, bien qu'empressés, s'en tenaient à n'importe quelle sorte de substitution. Un vague concept de navigation ne peut être d'aucune utilité sans orientation. Même les plus ardents parmi les constructeurs de navires avaient été entraînés à croire qu'ils avaient déjà cette orientation. Ils étaient déjà mûrs. Ils haïssaient quiconque remarquait qu'ils pouvaient avoir besoin d'une préparation. Des versions bizarres sur la natation ou la construction de navires excluaient souvent les possibilités d'un progrès réel. Les plus blâmables étaient les partisans de la pseudo natation ou des vaisseaux allégoriques, simples fripons, qui offraient des leçons à ceux encore trop faibles pour nager, ou des passages à bord de navires qui n'avaient pas encore été construits. Les besoins de la société avaient à l'origine rendu nécessaires certaines formes d'efficacité et de pensée qui se développèrent dans ce qui est connu comme science. Cette approche admirable, si essentielle dans le champ où elle trouvait son application, déborda finalement sa signification réelle. L'approche appelée "scientifique", tôt après la révolution du "Please", se répandit jusqu'à recouvrir toute espèce d'idées. Finalement, les choses qui ne pouvaient être amenées à l'intérieur de ses limites furent nommées "non scientifiques", un autre synonyme commode pour "mauvais". Les mots, sans qu'on le sache, étaient emprisonnés puis automatiquement asservis. En l'absence d'une attitude convenable, ainsi que font les gens qui, laissés à leurs propres ressources dans une salle d'attente lisent fiévreusement des magazines, les habitants de l'île s'absorbèrent à trouver des substitutions à l'accomplissement qui était le but originel (et en vérité final) de l'exil de cette communauté. Quelques-uns purent détourner leur attention avec plus ou moins de succès dans des entreprises principalement émotionnelles. Il y avait différents ordres d'émotion mais aucune échelle adéquate pour les mesurer. Toute émotion était regardée comme "intérieure" ou "profonde" -- en tout cas plus profonde que la non-émotion. L'émotion qui, on le voyait, poussait ces gens aux actes physiques et mentaux les plus extrêmes que l'on connaisse, était automatiquement qualifiée de "profonde". La majorité des gens se fixaient des objectifs ou laissaient les autres les fixer pour eux. Ils pouvaient se vouer à un culte après l'autre, ou à l'argent, ou à l'importance sociale. Certains adoraient certaines choses et se sentaient supérieurs aux autres. D'autres, rejetant l'adoration telle qu'ils la concevaient, se croyaient sans idoles et se permettaient donc en toute sûreté de railler tout le monde. Les siècles passèrent, l'île était envahie par les débris de ces cultes, pire que les débris ordinaires; elle se perpétuait elle-même. Des gens bien intentionnés et d'autres arrangeaient ces cultes et les réarrangeaient, et ils se propageaient à nouveau. Pour l'amateur et l'intellectuel, ceci constituait une mine de matériel académique ou "initiatique" donnant un sentiment réconfortant de variété. De magnifiques facilités permettant de s'adonner à toutes les "satisfactions" limitées proliférèrent. L'île regorgeait de palais et de monuments, de musées et d'universités, de sociétés d'études, de théâtres et de stades. Naturellement, les gens s'enorgueillissaient de ces avantages liés pour la plupart ( pensaient-ils) d'une manière générale à la vérité ultime. Comment exactement, ceci échappait à presque tous. La construction des navires était en liaison avec certaines dimensions de cette activité, mais d'une façon inconnue de la plupart. Clandestinement, les navires levaient leurs voiles, les nageurs continuaient à enseigner la natation... Les conditions existant sur l'île n'effrayaient pas trop les gens qui s'étaient voués à cela. Après tout, eux aussi étaient originaires de cette même communauté et gardaient avec elle et sa destinée, des liens indissolubles. Mais souvent ils avaient à se préserver eux-mêmes des attentions de leurs concitoyens. Quelques habitants "normaux" de l'île essayaient de les sauver d'eux-mêmes. D'autres tentaient de les tuer, pour des raisons également sublimes. D'autres même cherchaient ardemment leur aide mais ne pouvaient les trouver. Toutes ces réactions à l'existence des nageurs étaient le résultat d'une même raison, filtrée à travers différentes sortes d'esprits. Cette raison était qu'à peu près personne ne savait alors ce qu'était au juste un nageur, ce qu'il faisait et où on pouvait le trouver. Tandis que la vie sur l'île devenait de plus en plus civilisée, une étrange mais logique industrie se développait. Elle se consacrait à imputer des doutes sur la validité du système sur lequel la société reposait. Elle réussit à éliminer les doutes sur les valeurs sociales en s'en moquant ou en en faisant la satire. L'activité pouvait prendre un visage triste ou heureux mais elle devint en réalité un rituel répétitif. C'était potentiellement une industrie valable, mais on l'empêchait d'exercer une fonction réellement créatrice. Les gens sentaient qu'en permettant à leurs doutes de s'exprimer temporairement, ils pouvaient en quelque sorte les apaiser, les exorciser, les rendre presque propices. La satire passait pour une allégorie pleine de sens; l'allégorie était acceptée mais non digérée. Les pièces de théâtre, les livres, les films, les poèmes, les pasquinades étaient le véhicule habituel de ce développement, bien qu'une grande part empruntait des voies plus académiques. Pour beaucoup d'habitants de l'île, cela faisait plus émancipé, plus moderne ou progressiste de suivre ce culte de préférence aux plus anciens. Ici et là , un candidat se présentait encore devant un maître nageur pour conclure un marché. Habituellement, il s'ensuivait une conversation stéréotypée de ce genre : - Je veux apprendre à nager. - Vous voulez faire un marché ? - Non. Je veux seulement emporter ma tonne de choux. - Quels choux ? - La nourriture dont j'aurai besoin sur l'autre île. - Là , il y a une nourriture meilleure. - Je ne sais pas ce que vous voulez dire. Je ne peux pas en être sûr. Je dois prendre mes choux. - D'abord, vous ne pouvez pas nager avec une tonne de choux. - Alors, je ne peux pas y aller. Vous appelez ça un fardeau, moi, j'appelle ça ma nourriture essentielle. - Supposez, allégoriquement, que nous ne disions pas "choux", mais "suppositions" ou "idées destructrices" ? - Je vais porter mes choux à un instructeur qui comprendra mes besoins...
Vin des GauloisHé, hé , hé ,Muskull
![]() on fait dans le texte à clef maintenant?? ![]() ![]() Mais comme dirait Corneille( ![]() ![]() Ou mieux , G.Brassens: "Auprès de mon arbre , je vivais heureux, J'aurais jamais dû le quitter des yeux....." ![]() Tiens en parlant d'arbre  et de lectures entre les lignes: ![]() AU POMMIER DE MERLIN Pommier doux aux blanches fleurs, Doux pommier, cher à mon cœur, Entends-tu, pleurer, dans le vent qui passe, Ma harpe d'argent ; Entends-tu vibrer, à travers l'espace, L'écho de mes chants, - Doux pommier, cher à mon cœur, Pommier doux aux blanches fleurs ? Doux pommier du vieux verger, Doux pommier, mal protégé, Piétinant la haie et les murs détruits, S'en vint l'Etranger Briser tes rameaux et ravir tes fruits, - Pommier doux et sans défense, Doux pommier de notre France ! Pommier doux, cher à nos coeurs, Pommier lourd de nos rancœurs, Bientôt refluera le flot des Barbares Qui t'ont ravagé ; Bientôt sonneront joyeuses fanfares Et refrains légers ! ... Viendront bien les jours meilleurs, Pommier doux, aux blanches fleurs ! Pommier doux du vieux verger, Du vieux verger saccagé, Entends-tu vibrer, dans le vent du soir  Caressant tes branches,  Entends-tu vibrer de beaux chants d'espoir Disant tes revanches?...  Pommier, cent fois saccagé : Bientôt fuira l'Etranger ! Pommier que chanta Merlin, Pommier des rois très païens, Entends-tu frémir, comme aux temps antiques, Ma harpe d'argent ?  Entends-tu vibrer les voix prophétiques Des bardes d'antan, - Pommier doux et sans défense Du beau jardin de la France? Pommier doux aux fleurs candides, Pommier du jardin splendide, Entends l'Etranger qui hurle et qui pleure Et grince des dents ! ... Le vent du soir siffle : « A chacun son heure, - A toi, maintenant ! Pommier que chanta Merlin, Blanc pommier du vieux jardin ! » Doux pommier, de blanc fleuri, Pommier doux du vieux pays, Entends ce que dit le vent frémissant Aux forêts de France, Entends résonner sous le firmament Son chant d'espérance : Doux pommier, cent fois vengé, Bientôt, fuira l'Etranger ! Printemps 1944 A.Savoret(1898-1977)
Vin des GauloisTant qu'on y est avant la fin de semaine nuitée et arrosée
![]() Ben, oui, : solstice d'été , ça vous dit rien, ? Fête de la musique, ça vous dit rien....? ![]() ![]() ![]() ![]() Un petit dernier pour tenior la route!!! ![]() ![]() ![]() Chant de Mort D'Uther Pendragon, Taliesin (VIème siècle) : "Je suis chagrin, mon courage n'est plus. Je suis barde. Que le laudateur malhabile S'en aille aux corbeaux, à l'aigle ou à l'oiseau de colère, Que l'obscurité la plus profonde l'engloutisse. Je suis barde, je suis harpiste. Je suis corniste, je suis homme de la multitude, Enchanteur, paré d'honneurs et privilèges. Puissant aux ailes éployées, Je suis ton fils, ton hérault bardique, Ministre ingénieux d'un père généreux. Ma langue récite le chant de mort parmi le cercle de pierres qui enferme le monde. Puisse la Bretagne briller par ton soutien, Souverain des Cieux, ne laisse pas mes prières sans réponse." Bonne fin de semaine à tous ![]() ![]() ![]() ![]()
Vin des GauloisDe retour dans les cryptes armoriés et à l'invitation d'un ami qui se reconnaitra en ses messages, je reviens en ce lieu de passage...
Sinon en sens, du moins en témoignage... L'OCEAN VERT Derrière cette porte était un monde que je ne pressentais pas, Ouverte, elle m'offrit une mer où mes sens subjugués Ne reconnaissaient ni l'avant, ni l'après, ni l'apprêt. Seul l'appel restait dans cette urgence venue. Le simple n'était plus simple, le léger était lourd, Et la tempête soudaine, O si soudaine est tombée sur cette mer, Qu'aurais-je pu faire alors sinon ce que font les marins, J'ai tout ramené à l'esquif, chantant aux pierres lointaines : Restez ! Emporté, ce fétu dérisoire croyant savoir un peu, Lors j'ai ouvert mon cœur, ma mémoire au vent, il a tout emporté. J'ai pourtant vu dans la tourmente, des fils inoubliables, Et battu sur le pont, les ai tressés à la corde sûre que je tenais. Parmi la profonde folie de mes éléments, tous les oiseaux venaient Rasant les flots, ils venaient me crier en une langue si belle, L'ultime proximité et la baie pacifiée... Quelle aide pour écarter les roches mensongères ! Comme toupie pourtant je tournais en ces eaux Tant le vert océan a noyé yeux et cœur. Et n'avais d'autre refuge que de me souvenir : D'autres vagues venues en d'autres jours de lune M'avaient subtilisé et projeté vers d'insolites certitudes... Maigre provende contre la tempête qui dure, Cet humble baluchon suffit-il à cet autre voyage ? Et je frémis du gouffre et je frémis du ciel, Assuré cependant de ne m'être dérobé à l'offrande éternelle. Et que dire maintenant quand le vent est tombé, Quand les vagues pacifiées m'ont ramenées vers terres, Semblables d'avant, si dissemblables pourtant en leur étrangeté, Alors ce continent, pensées et songes, élans et témoignages, Où l'on se tient perplexe, se souvenant du large, O combien on s'empêche d'oublier le doux chant des sirènes, Et du vouloir d'une corde qui du mât nous avait délivré. Ainsi l'île des fleurs, en arbres foisonnantes, aimées, N'est plus si lointaine, peut même être annoncée, C'est elle qui revient, c'est nous qui revenons enfin ! C'est égal en somme, pourvu que les pas dansent... Muskull qui tire son trait sur la vague ![]()
Vin des Gaulois
Heu...déjà le MP3, je sais pas trop. On peut insérer des fichiers en flash sur le forum et de mémoire, il est possible d'intégrer du son (converti au format mp3) au fichier flash non ? ![]() Maintenant le MP3 "gaulois" est peut-être différent ![]()
Vin des GauloisComme on me l'a si bien invité
![]() vous livre un petit bijoux ![]() L'âme du vin Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles: "Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité, Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles, Un chant plein de lumière et de fraternité! Je sais combien il faut, sur la colline en flamme, De peine, de sueur et de soleil cuisant Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme; Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant, Car j'éprouve une joie immense quand je tombe Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux, Et sa chaude poitrine est une douce tombe Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux. Entends-tu retentir les refrains des dimanches Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant? Les coudes sur la table et retroussant tes manches, Tu me glorifieras et tu seras content; J'allumerai les yeux de ta femme ravie; À ton fils je rendrai sa force et ses couleurs Et serai pour ce frêle athlète de la vie L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs. En toi je tomberai, végétale ambroisie, Grain précieux jeté par l'éternel Semeur, Pour que de notre amour naisse la poésie Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur!" Aurez vous reconnu ces vers(verres)??? ![]() 38 degré à l'ombre ça chauffe chez nous en Ligurie profonde.!!!!! N'es-ce pâs Gwyddion?? ![]() ![]()
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