Taliesin a écrit:ou bien les guerriers Osismes
Les quoi ?
Osismoron :
C'est par une nuit de clair-obscur, que dans un silence assourdissant, je vis venir des guerriers Osismes
@+Fourbos
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PatrickModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Les quoi ? Osismoron : C'est par une nuit de clair-obscur, que dans un silence assourdissant, je vis venir des guerriers Osismes @+Fourbos Dernière édition par Pierre le Dim 19 Mar, 2006 16:53, édité 1 fois.
Pierre Crombet
Fourberie en tout genre ... stock illimité (outrecuidance sur commande uniquement) Membre du Front de Libération des Dolmens et Menhirs....
On savait l'ancienne Armorique débordante, mais bien moins que l'exubérante et mégalo « petite Bretagne », née de la grande île.
Et puis côté éthique antique, on peut toujours rêver. Le principal n’est-il pas d'avoir parfois le bras long : je te tiens, tu me tiens... ? :
e.
Voilà ce qu'écrit Patrick de l'endroit où il résidait avec sa famille (sans dire explicitement qu'il s'agissait de son propre lieu de naissance):
in uico Bannauem Taberniae, ubi ego capturam dedi. Cette leçon paraît estropiée et l'identification du toponyme reste largement discutée : voir notamment ici. Je profite de l'occasion pour rappeler les travaux patriciens de mon ami et collègue du CIRDOmoC, Frédéric Kurzawa, notamment sa thèse de doctorat. Cordialement, André-Yves Bourgès
Effectivement, mêlant à des légendes dorées et des récits élogieux souvent teintés de merveilleux, les Saints sont réputés faire quantité de miracles, à commencer par la faculté d’ubiquité et de naître en des lieux et dates différentes. Saint Patrice, qui organisa l’Église d’Irlande selon le rite latin, n’échappe pas à cette règle. Suivant la tradition, nombre de ses légendes ont été brodées en autant d'inexactitudes et d'approximations. On le fait naître comme bon le semble en 372-3… , si ce n’est en 383-5-7-9-390…
A l’évidence, Saint Patrick enlevé à l'âge de seize ans pouvait se souvenir de sa date et lieu de naissance. En toute cohérence, plus certainement au bord de la mer si l'on se fie aux razzias et rapts menés par les pirates, et très fréquents à l’époque dans les parages et qui allait s’appeler le littus saxonicum ou litoris saxonici. Quelque part dans l’île de Bretagne, au N.-O. de l’Écosse actuelle, en Gaule Armorique, plus particulièrement, comme il l'est suggéré, sur les côtes maritimes des Morinii, qui fera partie de la Neustrie (royaume franc couvrant le Nord-Ouest de la France actuelle), puis deviendra le Boulonnais… D'origine britto-romaine, si ce n'est gallo-romaine... , son père, aisé citoyen romain, et par ses fonctions appelé à se déplacer, aurait cumulé deux métiers antinomiques et qui ont de quoi laisser perplexe. En premier, diacre qui est alors un ministre du culte catholique qui s’occupe de l’administration, de l’assistance aux nécessiteux de la communauté. Il est aussi collecteur de taxes (très pratique pour prendre d’une main et redonner de l’autre), mais surtout à dater et archiver les documents. Paul Guérin (1830-1908), dans sa Vies des Saints, parue en 1876, en a fait une synthèse dont on peut retrouver l'intégralité de la version originale sur le site Gallica :
Sans plus se poser de questions, l'ouvrage paru en 1992, sous la direction artistique d'Eugène Mathieu pour les Éditions Jean de Bonnot, p. 165, s'appuyant sur les textes de Paul Guérin, fera se ranger le lieu de naissance de Saint Patrick, du côté de ... (« l'opinion la plus probable ») :
e.
L'humour d'ejds est au moins au second degré. Je ne résiste pas à citer ici ce que disait A. Houtin des travaux de Paul Guérin dès 1903.
Cordialement, André-Yves Bourgès
Intéressant ! Les emballements, mais aussi la critique, ne manquaient pas à l'époque. Et heureusement, les « à propos », « et pourtant », « et alors ? »… , de nos jours aussi.
Pour citer l’ouvrage et retrouver le texte dans son intégralité sur le net :
Ce qui a de quoi faire sursauter et froncer les sourcils, il serait un peu alambiqué et long de reconsidérer mot à mot ce qui se trouve déjà écrit dans les livres ou dilué et déformé sur le net :
Le grec Aelius Aristide (v. 117-185), un rhéteur (orateur qui enseigne l'art de bien parler), s’extasiait déjà , avec une relative candeur : - « les hommes ont quitté les armures de fer pour les habits de fête, et nos provinces se sont couvertes de riches cités, joyaux de notre empire. La terre n’est plus qu’un immense jardin. » Mais la prospérité des provinces, les extravagantes exigences de quelques empereurs ne pouvaient tarir l’aisance que le travail et le commerce développaient sans cesse au milieu d’une fragile pax romana. Aristide s'adressait à l'empereur Hadrien quant à la vie des chrétiens de son siècle : - « Ils s'aiment les uns les autres ; ils ne faillissent jamais d'aider les autres ; ils délivrent les orphelins de ceux qui voudraient les frapper. S'ils donnent quelque chose, ils le donnent librement à celui qui n'a rien. S'ils voient un étranger, ils le prennent dans leur foyer et sont heureux comme s'il était un frère réel. Ils ne se considèrent pas eux-mêmes comme frères dans le sens usuel, mais comme frères par l'Esprit en Dieu. » Un temps proscrit, le christianisme ne tarda pas à remodeler la société, à exercer une influence favorable sur la famille, la condition de la femme, l’esclavage qu’il condamnait, les classes les plus faibles et les plus pauvres qu’il soulageait et consolait. Cette religion des opprimés, des petites gens, des malades, n’allait pas tarder à pénétrer dans les plus riches familles et jusque dans celle des empereurs. Cette montée au pouvoir du christianisme sera marquée plus particulièrement par : -----● L’édit de Milan en 313, qui, sous l’impulsion de Constantin, accordait aux chrétiens la liberté de leur religion. -----● Le concile de Nicée en 325, condamnait le paganisme par la fermeture de ses temples. Il transféra au christianisme les privilèges réservés jusqu’ici aux anciennes religions, reconnut la hiérarchie ecclésiastique, appuya de son autorité l’autorité de ses représentants. Il établit les évêques, archevêques, patriarches dans les provinces, et les principales villes devinrent des métropoles religieuses. Constantin se considéra comme le chef de la nouvelle religion. Il sépara avec soin les charges civiles des charges militaires. -----● L’assemblée des évêques gaulois à Lutèce vers 360, résidence de César Julien (331-363), Flavius Claudius Julianus, dit l'Apostat, car ayant été élevé trop durement dans le christianisme, il a perdu la foi et fait acte d'apostasie. Il prive les chrétiens de s’immiscer dans les affaires d’État, encourage la résurrection du paganisme. Julien pendant ses trois dernières anées, sera avant tout l'empereur de la Gaule et de la Grande Bretagne. Lieu de fortes concentrations militaires, la petite Lutèce deviendra cependant le sanctuaire où s’établira la foi, et où les Églises de Gaule communieront dans l’unité. -----● L'édit de Thessalonique en 380, décrété par Théodose Ier (346-395), fit vraiment du catholicisme la religion d’État de l’Empire, et de l’Évangile, « la loi unique à la fois spirituelle et politique du gouvernement ». L’État imposait l’unité religieuse. Il administrait les biens de l’Église, touchait les revenus, payait un traitement à ses prêtres. Pendant tout son règne, marqué surtout par le triomphe définitif du christianisme, il s’attacha à confier les fonctions publiques aux plus dignes, reconstitua l’armée où il fit entrer un grand nombre d’auxiliaires barbares qu’il prenait à la solde de l’empire pour combler les vides des légions. Au début des années 390, Théodose ne tolérait qu’une seule religion dans son empire. Tous les temples païens furent fermés sous son ordre. Un orateur païen de ce temps-là décrit comment des moines fanatiques se conduisaient dans les temples et s’attaquaient aux prêtres. ----------- ----------------Illustration : Histoire universelle, Carl Grimberg, T. 3, 384 pages, p. 302. -----● En 409, Pictes et Scots au Nord et Saxons au sud envahissent la Grande-Bretagne. Les Bretons repoussent l’invasion étrangère. Alors que les hordes germaines menacent Rome, les Romains abandonnent l'île de Bretagne en 410 ap. J.-C. L’hagiographie et chronologie de la « vie de St Patrick » restent décousues et controversées, et, faute de fiabilité, difficiles à recomposer. Elle est connue par un nombre limité de mss ou manuscrits (Amargh, Cotton, ms. de Muirchu à Bruxelles … ), présentant des modifications de noms dans le texte ou corrections en marge. Puis de nombreuses légendes se sont greffées, plus ou moins authentiques. Divers rapprochements entre Patricius et Palladius, un diacre de Gaule, ont été faites par Thomas F. O’Rahilly, The two Patricks, 1942, ou par J. B. Bury dans Life of St Patrick and His Place in History, 2008. Le saint, lui-même, aurait donné un bref résumé de ses aventures dans sa Confessio. Pourtant issu d'un milieu aisé, il ne s'attarde pas sur son enfance difficile, rebelle à l'autorité parentale, pas du tout motivé par les choses religieuses. Peu précis sur son lieu de naissance, Bannauem Taberniae, que bien des érudits s’accordent à situer sur la côte ouest de l’île de Bretagne, au Pays de Galles, car proche géographiquement de l’Irlande, particulièrement près de l’embouchure de la Severn. La capture de milliers de prisonniers a dû nécessité le transport sur des dizaines, si ce n’est centaines de bateaux. Et il n’est pas fait référence dans les annales romaines d’une attaque de telle ampleur sur les côtes des Gaules (surtout Boulogne) bien défendues par les galères et garnisons et auxiliaires romains jusqu’à 410 ap. J.-C..
En traduction : - « Moi, Patrick, pécheur le plus rustre et le dernier de tous les fidèles, et méprisé auprès d’un grand nombre, mon père était Calpornum, un diacre, fils de Potiti, arrière petit fils du prêtre Odissi du village Bannavem Taburniae. J’habitais tout proche une petite villa, où je fus capturé. J'avais alors environ 16 ans. J'ignorais le vrai Dieu et fus emmené en captivité en Irlande avec tant de milliers de gens. Pour notre mérite, car nous nous étions détournés de Dieu, nous n'avions pas observé ses commandements et nous avions manqué d'obéissance envers nos prêtres qui nous exhortaient pour notre salut. Et le Seigneur a fait passer sur nous la force de sa colère et nous a dispersés parmi de nombreuses nations, jusqu'à l'extrémité même de la terre, là où maintenant le peu que je suis demeure parmi des étrangers. » Pour revenir sur le cumul des professions du père de Patrick, diacre et decurion, en cet endroit présumé et le plus reculé de l'Empire : Diacre Le diaconat, dont l’origine est racontée dans les Actes des Apôtres (VI, versets 1 à 7), et aussi le première épître à Timothée (chapitre 3, versets 1 à 14) dont une traduction parmi celles de la Bible fait un résumé sur les surveillants et serviteurs ministériels :
Un diacre est soit un homme, soit une femme d’une piété reconnue : on parle alors de "diaconesse" (généralement femme d'âge vénérable et qui disparut vers les Ve/VIe s.). Il remplit des fonctions liturgiques et pastorales, supplée l'évêque dans l'administration de l'Église et le décharge des soucis matériels, s’emploie à tout ce qui regarde l’instruction, l’administration de la charité des fidèles, distribue l'eucharistie, enseigne les principes de la foi, prépare les cérémonies des baptêmes, des onctions, des sépultures… Decurion Decurio, qui est à l'origine l'officier subalterne de dix soldats (decuria), s'applique également à l'ordre équestre dans l’armée romaine antique. Vers la fin du Dominat (IV/Ve s.), le mot désigne le sénateur d’une curia, municipes qui prend part lors des assemblées aux charges d’une communauté, municipalité, petite ville ou colonie. Le decurionat, ou organe d'administration qui a remplacé l'ancien sénat municipal (aussi les décurions sont-ils également appelés sénateurs ou curialis). Choisis à tour de rôle par cooptation parmi les propriétaire fonciers et formant un véritable ordre héréditaire ou par la fortune ; leurs obligations sont très lourdes si ce n'est ingrates et pour certaines guère honorables, auxiliaires du gouverneur pour la police et la justice, percepteurs des taxes et impôts (culte public, travaux publics, armée, foncier, douane… ). Ils sont également chargés de l'enregistrement des actes juridiques, de l'état civil, du recrutement et casernement des soldats...
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