Un rêve

[oryjen]

Bonjour,
Je suis nouveau ici...sans culture particulière sur les sujets débattus ou évoqués ici...je viens de faire un tour sur les différentes rubriques de ce forum, pour m'apercevoir que les choses sont discutées avec science, rigueur et précision...
Je suis ici un peu par hasard, mais il est vrai que d'autres sites traitant de "druidisme", "celtisme", etc... m'ont paru souvent fréquentés par des rigolos avides de sensationnalisme, de frissons, d'étrangeté, etc...bref, du vent.
Il me semble qu'ici on sait de quoi on parle.

C'est que je cherche la réponse à une question.
J'ai fait, voici 4 ans, sous la conduite de mon frère qui connaît la méthode, un "rêve éveillé", une sorte de méthode hypnotique permettant de faire remonter des choses enfouies dans l'inconscient, etc, et fonctionnant intérieurement par la visualisation de scènes, d'images.

Ne m'étant jamais intéressé de très près disons au "celtisme", pour reprendre un terme souvent utilisé ici, voici ce que j'ai vu:

"j'étais"sur, ou plutôt je voyais la surface d'une grande pierre plate, au-dessus de laquelle se penchaient des feuillages, que certains balayaient presque.
Il y avait une belle lumière chaude de crépuscule venant de l'horizon.
Puis j'ai eu le sentiment de m'"enfoncer" à travers la surface de la pierre, puis de passer en-dessous, comprenent à cette occasion qu'il s'agissait d'un dolmen.
Dessous/dedans, tout était absolument noir, tous repères spaciaux et temporels abolis.
Pourtant, à ce qui m'a semblé paradoxalement être le centre de cette noirceur sans dimensions, brillait une étoile d'une absolue splendeur.

C'est tout.

Cette vision me tarabuste depuis 4 ans, je ne sais pas pourquoi.

Y aurait-il ici quelqu'un à qui elle évoquerait quelque chose?

Merci.

[lopi]

aurait-il ici quelqu'un à qui elle évoquerait quelque chose?

oui.
pour rester dans le domaine de la mythologie protohistorique, ça évoque la complétude de l'Androgyne reconstitué, en boule.
pour passer à des théories plus récentes, la vision d'un Soi idéel.
C'est ton histoire personnelle qui transparait dans ce "songe" éveillé, un archétype peut-être, de notre culture peut-être, de ta culture et de ton imaginaire certainement.
Les Asklépiades te diraient peut-être d'offrir un sacrifice à Taranis sur l'autel de la peur , un psy de refaire ton Intérieur, à ton image...
A+
Lopi

[oryjen]

Bonjour lopi, et merci pour cette rapide réponse.
Je suis surpris d'apprendre que les catégories protohistoriques pourraient trouver leur équivalent/traduction dans le galimatias psychanalytique, que j'ai toujours considéré comme un ensemble de tâtonnements hasardeux, empiriques, clientélistes, (et lucratifs...ha ha ha, les borborygmes et éructations inarticulés de Lacan à la Sorbonne dans les années 70... :) )n'ayant jamais résolu aucun problème...

Oui, ton évocation cependant me parle assez, à propos de la réunification de l'androgyne "primordial"( guillemets, car je me méfie des symboles, qui paraissent souvent concerner tout le monde en général, et personne en particulier), au sujet de mon histoire personnelle.
Cependant, je ne comprends pas très bien la référence celtique, via l'image du dolmen, car ces choses, m'ayant fait rêver d'un passé lointain et profond, comme "tout le monde", dirais-je, n'ont jamais pour moi constitué un pôle majeur de mon existence...
Alors je trouve bizarre cette imposition soudaine d'une image qui ne m'a jamais obnubilé.
Et l'impossibilité pour moi de m'en détourner tout à fait depuis...une telle force me pose question...

[lopi]

Lacan disait du psychanalyste qu'il est le praticien du symbolique. Il faut replacer cette expression dans son oeuvre : c'est une oeuvre du Réel, une psychanalyse pour le Réel, pour vivre la vie qu'on a à vivre...
La mythologie n'est "rien d'autre" que cela : une association de symboles, destinée à nous suivre dans notre existence, individuelle et collective, à nous guider dans ce qui n'est donc plus pour nous de l'inconnu, à nous aider à raisonner sur le possible, l'essentiel, le à construire... Ce n'est pas une école du dogme, c'est un lien vers l'imaginaire, donc vers l'intérieur(ou les intérieurs...), directement, et des intérieurs prêts à la recevoir!
En tous les cas, il s'agit d'un joli songe, que je ne peux que t'inviter à explorer. On pourrait beaucoup en dire, à quoi celà servirait-il ? puisqu'il s'agit de toi, et uniquement de toi. Ce n'est pas d'un passé lointain dont tu as rêvé, mais d'un dolmen. C'est une image, un symbole personnel dont tu es le seul maître ("m'être") à déchiffer .

A+
Lopi

[Pierre]

Bienvenue Orijen

Cependant, je ne comprends pas très bien la référence celtique, via l'image du dolmen, ...

Moi non plus

Les dolmens, les menhirs n'ont rien à voir avec les Celtes (il y a plus de deux milles ans entre ces deux civilisations). Encore une victime d'Uderzo et Goscinny

Drôle de rêve quand même Je rappelle qu'un dolmen est une sorte de chambre funéraire. Se retrouver dedans dénoterai donc un "manque de savoir vivre"

@+Pierre

[oryjen]

Les dolmens, les menhirs n'ont rien à voir avec les Celtes

Habin oui, c'est vrai...j'avais lu ça qqpart, mais j'avais oublié... :oops:

Donc ma question n'a sans doute pas été posée au bon endroit....
Et que dites-vous donc, ici, à ce ropos (dolmens et menhirs)?
Quand je m'y intéressais un peu, étant jeune, c'était un mystère complet.
Y a-t-il eu des lumières depuis? Qui étaient ces gens avant les Celtes? Quelle était la fonction de ces "constructions"?

[Muskull]

Salut,
Pas mal de choses sur le forum concernant les dolmens bien que non "celtiques" ; taper le mot sur le moteur de recherche.
Mais, si je puis me permettre, par rapport à ton "rêve", ce n'est pas "ce que les dolmens sont / aux archéologues qui est important mais ce qu'ils représentaient pour toi à ce moment là.
Lopi est très clair et précis. Si cette vision te "taraude" effectivement depuis 4 ans, il faut fouiner et chercher le sens "à l'intérieur" de ce moment et aussi essayer d'analyser quels évènements te le font remémorer. Et lire, beaucoup lire vers ce sens...
Jung par exemple parce que tu sembles avoir des a-prioris vis à vis de la psychanalyse. Il est la "face solaire" du Janus où Freud est la face obscure. (obscure parce que méconnue).
Sinon c'est pas grave, c'est juste un "truc" qui permet d'entamer une converse, basta...

[Cunoduviros]

[quote="oryjen"]
"j'étais"sur, ou plutôt je voyais la surface d'une grande pierre plate, au-dessus de laquelle se penchaient des feuillages, que certains balayaient presque.
Il y avait une belle lumière chaude de crépuscule venant de l'horizon.
Puis j'ai eu le sentiment de m'"enfoncer" à travers la surface de la pierre, puis de passer en-dessous, comprenent à cette occasion qu'il s'agissait d'un dolmen.
Dessous/dedans, tout était absolument noir, tous repères spaciaux et temporels abolis.
Pourtant, à ce qui m'a semblé paradoxalement être le centre de cette noirceur sans dimensions, brillait une étoile d'une absolue splendeur.

Il faut savoir que les Druides (surtout pas le néo-druidisme) considéraient les Dolmens comme des portes d'accès à un l'Aurre Monde, ce qui voudrait peut-être dire (sachant qu'il existe le conscient, l'inconscient et le subconscient) que tu t'es trouvé face à ton subconscient.

[Muskull]

Il faut savoir que les Druides (surtout pas le néo-druidisme) considéraient les Dolmens comme des portes d'accès à un l'Aurre Monde, ce qui voudrait peut-être dire (sachant qu'il existe le conscient, l'inconscient et le subconscient) que tu t'es trouvé face à ton subconscient.

Non, on ne sait pas si les druides considéraient ainsi les dolmens ; on sait d'ailleurs trop peu de choses sur la façon dont ils le considéraient leur "autre monde".
Quant à cette "tripartition" de la conscience que tu suggères, elle est aussi simpliste que cette "tri-unité" chrétienne que tu signes. Bien que la mère et l'enfant vont de soit, mais le père...

[Cunoduviros]

Quant à cette "tripartition" de la conscience que tu suggères, elle est aussi simpliste que cette "tri-unité" chrétienne que tu signes. Bien que la mère et l'enfant vont de soit, mais le père...

Désolé de croire en la nature...! Pour le reste, j'essaie de donner des renseignements, tout en arrendant à ce que l'on me renseigne aussi...

De plus, je ne critique personne!!!

[Cunoduviros]

Quant à cette "tripartition" de la conscience que tu suggères, elle est aussi simpliste que cette "tri-unité" chrétienne que tu signes. Bien que la mère et l'enfant vont de soit, mais le père...

Désolé de croire en la nature...! Pour le reste, j'essaie de donner des renseignements, tout en attendant à ce que l'on me renseigne aussi...

De plus, je ne critique personne!!!

[Muskull]

Ne pas critiquer n'empêche pas d'être critiqué, surtout constructivement.
"Croire à la nature", pas besoin de croire, elle est là, visible et duelle, oui, oui, duelle !
Nous en sommes aussi, avec aussi un peu d'ailleurs, c'est ce qui nous "charme"...

[lopi]

Il faut savoir que les Druides (surtout pas le néo-druidisme) considéraient les Dolmens comme des portes d'accès à un l'Aurre Monde, ce qui voudrait peut-être dire (sachant qu'il existe le conscient, l'inconscient et le subconscient) que tu t'es trouvé face à ton subconscient.

On sait qu'il y avait les puits rituels, et que les Celtes considéraient qu'il y avait des Dieux sous terre, mais nous n'avons aucune trace pour dire qu'ils étaient sous les dolmens.
La distinction conscient, in-, et sub-, est réductrice, puisque tout se mélange. Un symbôle est un signifiant ; ce qui est signifié remonte plusieurs "couches", selon les différentes théories de différents auteurs. Comme le dit Muskull, quelquesoit la théorie d'accès à ce rève, c'est son propre dialogue avec ce rêve qui est important. Et là ou semble en être Oryjen, plutôt que de lire, il faudrait qu'il en parle... avec quelqu'un qui en sait un bout sur une des théories. Ca éviterait toute dérive ésotérico-sectaro-regresso-abrutissante.
En tous les cas, ce qui est celtique là dedans, est de l'ordre du néant.
Ce n'est déjà donc pas le bon forum, et ce n'est pas un forum qu'il faut.
Tu trouveras plein de gens de bonne volonté pour te dire ce qu'ils en pensent... je pense que tu as compris que ça ne servait à rien, sinon à te déservir.

Désolé de croire en la nature

Croire est un acte. La Nature est un plutôt un prérequis, un présupposé, un constat. A part l'acte de constater, je ne vois pas ce qu'on peut faire.... si la respecter parce qu'on vit dedans et qu'elle nous fait vivre, ne pas trop intervenir pour ne pas gêner sa "tendance à viser l'harmonie", pour qu'elle ne nous oublie pas dans cette harmonie...

[oryjen]

Salut à tous,

Tu trouveras plein de gens de bonne volonté pour te dire ce qu'ils en pensent... je pense que tu as compris que ça ne servait à rien, sinon à te déservir.

Oui, oui, je sais ce qu'il faut attendre des forums, comme de la parole humaine en général: rien ne se dégage seul de l'affrontement des points de vue. La vérité est protéiforme, ses chemins labyrinthiques et (si l'on "croit à la nature", hu hu hu) initiatiques, mais le "sens" procède d'un travail intérieur et solitaire.
Cependant, j'ai l'expérience, face à la "nature", justement (et on pourrait bien sûr discuter le terme des heures durant, et tout ce qu'il recouvre) de quelque chose qui n'est pas de l'ordre du discursif ou de la dialectique, fût-elle intérieure et solitaire, mais de la fulgurance, avec un effet (je dis bien un "effet") de révélation.
Et je sentais dans ce songe artificiel et provoqué, un climat proche de ces expériences que je connais un peu.
Il me semblait donc qu'il y avait quelque chose de lumineux à interprêter, pour peu que quelqu'un détienne la clé de cette serrure.

Je ne sais pas beaucoup de choses sur le druidisme.
Je connais pourtant le concept d'"île" (dans laquelle on "descend") en vigueur chez ces gens.
Je sais aussi que les puits "rituels" avaient (et ont toujours) une fonction physique parfaitement étudiée et fonctionnelle au regard du "réseau Hartmann", quoiqu'on appelle ainsi.
Je sais enfin la longue, longue, longue persistance des religions anciennes au travers de celle d'aujourd'hui (on peut déjà presque dire d'hier): les "pommes de pin" et autres "feuilles d'acanthe" aux frontons et aux colonnades des églises sont en réalité bien autre chose... :wink:

En tout cas merci à TOUS d'avoir pris part à mon petit sujet...on ne saurait rêver meilleur accueil pour un "nouveau".
La vérité n'a pas jailli, mais ce n'est qu'un forum... :)

[ejds]

J'ai fait, voici 4 ans, sous la conduite de mon frère qui connaît la méthode, un "rêve éveillé", une sorte de méthode hypnotique permettant de faire remonter des choses enfouies dans l'inconscient, etc, et fonctionnant intérieurement par la visualisation de scènes, d'images.

Ne m'étant jamais intéressé de très près disons au "celtisme", pour reprendre un terme souvent utilisé ici, voici ce que j'ai vu:

"j'étais" sur, ou plutôt je voyais la surface d'une grande pierre plate, au-dessus de laquelle se penchaient des feuillages, que certains balayaient presque.
Il y avait une belle lumière chaude de crépuscule venant de l'horizon.
Puis j'ai eu le sentiment de m'"enfoncer" à travers la surface de la pierre, puis de passer en-dessous, comprenent à cette occasion qu'il s'agissait d'un dolmen.
Dessous/dedans, tout était absolument noir, tous repères spaciaux et temporels abolis.
Pourtant, à ce qui m'a semblé paradoxalement être le centre de cette noirceur sans dimensions, brillait une étoile d'une absolue splendeur.

C'est tout.

Je connais le nom des étoiles du nord au sud…
Je connais la science des étoiles…
Des étoiles d’avant la terre…
Taliesin

Par-delà les monuments mégalithiques qui ont commodément parfois aussi servi de sépultures aux Celtes, l’aspect métempsycose du dolmen (tombeau funéraire, porte de la nuit des temps, symbole d’endormissement et de mort… ) demeure lié à celui de l’étoile (renaissance à la vie, symbole de résurrection… ). De ces astres qui meurent et renaissent dans le ciel, de ces choses qui brillent et bougent sans cesse dans le manteau sombre du ciel.

L’art divinatoire repose sur le principe que les déités envoient des messages aux humains dans leur sommeil mais qu’il faut savoir prendre le temps de décrypter. Ainsi, en ces temps de canicule un petit coup de projecteur ésotérique et une tentative pour mieux parvenir à illustrer ce fait : l’étoile du tarot.

-- 17ème arcane majeur du tarot de Marseille (édité en 1761par Nicolas Conver, maître cartier à Marseille), c’est une lame ambiguë mais qui confirme l’opposition des contraires. Elle représente une jeune fille nue, auréolée de sept petites étoiles, entourant une grande, haute dans le ciel. On reconnaît en elle l'allégorie du signe astrologique du Verseau qui inonde la terre des fluides de la vie et ranime la nature endormie. Elle oppose la beauté virginale, belle comme une étoile, à l’imperfection de la construction humaine toujours à refaire.

Plusieurs versions graphiques et interprétations divinatoires peuvent être tirées de cette carte. On la retrouve associée à l’étoile de Vénus/Aphrodite, Andromède ou la Grande Ourse ou encore à la constellation des Pléiades, ces 7 nymphes qui furent transformées en colombes qui se métamorphosèrent en étoiles par Zeus afin d’échapper au chasseur Orion et à ses chiens. La grande étoile étant représentée par la caniculaire Sirius, la lumineuse, reine des étoiles, apparaissant le soir et le matin, à l’aube et au couchant, ambassadrice et messagère privilégiée entre les hommes et l’astre suprême, la confidente de la lune et surtout de celui qui dit la vérité, le soleil. En Gaule, on la retrouvera sous le nom de Dea Sirona, étoile divine.

Élargissement de l’horizon, nouvel élan de vie et d‘énergie, retour aux sources… , évoquant les mystères du soleil et de la nuit, on retiendra de l’étoile, quelle qu’elle soit, le symbole de guidance et de protection qui percent les ténèbres, de source de lumière céleste qui permet d’émerger de l’obscurité, de donner la route à suivre. Son rôle est de protéger et de guider tel un flambeau projeté sur la nuit de l’inconscient, d’entrevoir une aurore de renouveau et de bonne chance.

Pour ceux qui sont en peurs et en pleurs, elle évoque la consolatrice, source d’espoir pour ceux qui ont perdu l’espérance et l’inspiration, qui permet de puiser en elle le réconfort, qui relève l’homme accablé par les tourments, les embûches et trébuchements de la vie et relie la matière à l’esprit, la nature en activité, la nuit, la mort et ses mystères, le sommeil et ses rêves (— furent-ils hypnotiques —), bien souvent incompréhensibles mais parfois aussi prémonitoires.

Plus traditionnellement, l’étoile est en relation avec tout ce qui concerne le monde fabuleux des bona dea, bona fea, ces bonnes fées qui possèdent un pouvoir magique et divin qu’elles emploient pour aider l’homme ou guider sa destinée.

Se confier à la bonne étoile qui, comme intelligence coordonnatrice des causes à effets naturels, agit sur la psyché et la spiritualité en fonction de ce monde et des autres, du ciel et des astres, du présent et du futur, de tout ce qui permet d'apporter une réponse aux souhaits les plus secrets et les plus chers.