http://forum.arbre-celtique.com

Forum consacré à l'étude de la civilisation celtique

Vers le contenu


Recherche avancée

  • Menu
  •  Index du forum Index
     FAQ FAQ
     M’enregistrer M’enregistrer
     Se connecter Connexion
  • Liens
  •   L'Arbre Celtique
      L'encyclopédie
      Forum
      Charte du forum
      Le livre d'or
      Le Bénévole
      Le Troll
  • Annonces

  • Gaule
    Orient
    Express
  • Publicités
  • Recherche Google
  •  Google

  • Index du forum ‹ La civilisation celtique antique ‹ Histoire / Archéologie
  • Modifier la taille de la police
  • Imprimer le sujet
  • FAQ
  • M’enregistrer
  • Se connecter

Polybe : Textes sur les Celtes

Déposez vos questions/remarques sur ce forum consacré aux connaissances actuelles concernant les Celtes...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

Répondre
15 messages • Page 1 sur 1

Polybe : Textes sur les Celtes

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:08

Polybe, en grec ancien Polybios, (né entre 210 et 202, à Megalopolis, (Arcadie), en Grèce, dans le Péloponèse - mort en 126 av. J.-C.), général, homme d'État, historien et théoricien politique, est sans doute le plus grand historien grec de son temps.
(Source : Wikipedia)
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:11

HISTOIRES

LIVRE PREMIER
.

VI. C'était la dix-neuvième année après la bataille navale d'Ægôs-Potames, la seizième avant la bataille de Leuctres, celle où les Lacédaemoniens conclurent avec le roi des Perses la paix dite d'Antalcidas et où Dionysios (Denys) l'ancien ayant vaincu, dans la bataille livrée près du fleuve Ellépôre les Hellènes d'Italie, assiégeait Règium. Les Galates occupaient, après l'avoir prise de vive force, Rome entière à l'exception du Capitole. Les Romains ayant fait avec eux un traité, un marché tout au gré des Galates, redevenus ainsi contre tout. espoir maîtres de leur patrie, prirent de là, en quelque sorte, le point de départ de leur agrandissement, et dans les temps qui suivirent firent la guerre à leurs voisins. Devenus les maîtres de tous les Latins grâce à leur courage et à leur bonheur dans les combats, ils firent après cela la guerre aux Tyrrhènes, puis aux Celtes, ensuite aux Saunites qui du côté du levant et du côté des ourses confinent au pays des Latins. Quelque temps après les Tarantins, à cause de leur insolence envers des ambassadeurs de Rome, et de la crainte qui était la conséquence de leur conduite, attirèrent Pyrrhos, l'année d'avant l'invasion des Galates qui furent défaits près de Delphes et qui passèrent en Asie. Les Romains, qui avaient soumis les Tyrrhènes et les Saunites qui avaient vaincu déjà dans plusieurs batailles les Celtes de l'Italie, se portèrent alors pour la première fois vers les autres parties de l'Italie; et c'était comme s'il s'agissait pour eux non de terres étrangères, mais en grande partie de domaines à eux propres et déjà leur appartenant; qu'ils allaient y faire la guerre. Ils étaient devenus de véritables athlètes dans les choses de la guerre par suite de leurs luttes contre les Sâunites et les Celtes. Ayant donc bravement soutenu cette guerre, et finalement rejeté Pyrrhos et ses troupes hors de l'Italie, ils recommencèrent la guerre et soumirent les peuples qui avaient pris fait et cause pour Pyrrhos. Après s'être, contre toute attente, rendus maîtres de tous ces peuples, et avoir soumis ceux qui habitaient l'Italie, à l'exception des Celtes, ils entreprirent après cela d'assiéger ceux des Romains qui alors occupaient Règium.

XIII........ Il est temps de traiter notre sujet après avoir exposé en bref et d'une façon sommaire les faits appartenant au Préambule. De ces faits les premiers dans l'ordre des temps sont ceux qui se rapportent aux Romains et aux Carchèdonies durant la guerre de Sicélie, ils se continuent parla guerre libyque, à laquelle se rattache ce qui a été fait en Ibèrie par Amilcas et ensuite par Asdrubas et les Carchèdonies. C'est en ces temps qu'eut heu le premier passage des Romains en Illyride et dans ces régions de l'Europe. Aux événements susdits s'ajoutent les combats contre les Celtes en Italie. Dans le même temps se faisait chez les Hellènes la guerre appelée guerre de Cléoméne.

XVII. ...Les Carchedonies qui voyaient Hiéron devenu leur ennemi et les Romains engagés plus complètement dans leurs affaires de la Sicélie, jugèrent qu'ils avaient besoin de préparatifs plus importants pour pouvoir faire face à leurs ennemis et garder ce qu'ils avaient dans la Sicélie. Ayant donc enrôlé dans les pays d'outre-mer un bon nombre d'étrangers, des Ligystins, des Celtes, et plus encore d'Ibères, ils les envoyèrent tous en Sicélie.

LXXVII. Mathôs était occupé en personne au siège des Hippacrites ; il conseillait à Autaritè, le chef des Galates, et à Spendios de se tenir près des Carchèdonies, en évitant toutefois les plaines à cause de la multitude de cavaliers et de bêtes, dont disposaient leurs adversaires, en menant du même pas qu'eux leurs troupes par le bas des montagnes, et en les attaquant dans toutes les difficultés qui surgiraient devant eux. Avec ces idées-là-il envoie vers les Nomades et les Libyes ; il les prie de fournir des secours, de ne pas laisser échapper l'occasion de recouvrer, leur liberté. Spendios ayant pris à Tynète des hommes de chacune des nations qui s'y trouvaient, environ six mille en tout, alla en avant, les menant par le bas des monts, et du même pas que les Carchèdonies ; il avait, outre les troupes susdites, les Galates d'Autarite qui pouvaient faire deux mille hommes; car le reste de ce corps, ainsi composé à l'origine, avait passé aux Romains pendant qu'ils étaient campés sur l'Eryx. Amilcas s'étant jeté dans une plaine de toutes parts entourée de montagnes, il arriva que les renforts des Nomades et des Libyes firent juste à ce moment-là leur jonction avec Spendios. Ainsi les Carchèdonies ayant tout d'un coup en face le camp des Libyes, celui des Nomades en queue, et celui de Spendios en flanc, il arriva qu’ils se trouvèrent dans un grand embarras dont il leur était bien difficile de sortir.

LXXVIII. Au même moment, Naravas un Nomade des plus considérés, était rempli d'une ardeur guerrière. Il avait toujours été. dans des dispositions amicales à l'égard des Carchèdonies, ayant avec eux, les mêmes relations que son père mais alors il était plus que jamais porté vers eux, à cause du mérite d'Amilcas, leur général ..... Des conventions ayant été faites, Naravas revint ; il avait avec lui les Nomades sous ses ordres, au nombre de près de deux mille. Amilcas, quand cette troupe se fut jointe à lui, fit avec les siens face à l'ennemi. De son côté Spendios, s'étant réuni aux Libyes, descendit dans la plaine et en vint aux mains avec les Carchèdonies. Grande fut la bataille, et, Amilcas fut vainqueur; les bêtes ayant bien lutté, et Naravas ayant donné une preuve éclatante du service qu'il pouvait faire. Autarite et Spendios s'échappèrent ; des autres il y en eut environ dix mille par terre et quatre mille faits prisonniers. Cet exploit achevé, Amilcas permit à ceux des prisonniers qui le voudraient de faire la guerre avec lui et il les arma avec les dépouilles enlevées à l'ennemi. Quant à ceux qui ne voulurent pas, il les réunit, et leur fit ses recommandations ; il leur dit que leurs torts jusqu'à ce moment leur étaient pardonnés, qu'il leur était permis en conséquence de s'en aller chacun selon son désir et ses préférences....
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:13

CARTHAGE : MERCENAIRES GAULOIS

LXXIX. ... Cependant Mathôs, Spendios et avec eux le Galate Autarite, tenant pour suspecte l'humanité d'Amilcas envers ses prisonniers, et craignant que, séduits par ces façons d'agir, les Libyes et la foule des mercenaires ne se portassent là où on leur faisait entrevoir toute sûreté pour eux, délibérèrent comment, par l'invention de quelqu'un de ces forfaits d'un caractère impie, ils viendraient à bout de faire de ces multitudes des bandes de bêtes féroces envers les Carchèdonies. Ils s'arrêtèrent à l'idée de rassembler la foule de leurs soldats, et quand ce fut fait, ils introduisirent dans cette réunion un messager censé envoyé de Sardone par ceux de leur parti. La lettre déclarait qu'ils eussent à garder avec soin Gescon et tous ceux de sa suite, envers qui ils avaient, à Tynète,.... violé les traités ; qu'il y avait dans le camp des gens qui agissaient avec les Carchèdonies pour les sauver. Prenant ces révélations pour point de départ Spendios engagea d'abord cette foule à ne pas se fier à l'humanité qu'avait montrée le général des Carchèdonies envers les prisonniers. Ce n'était pas dans l'intention de les sauver qu'il avait pris cette détermination au sujet des captifs : « en les renvoyant, il cherche à se rendre maître de nous, car il veut se venger non pas sur quelques-uns, mais sur nous tous qui nous serons fiés à lui ». En outre, il leur conseillait de prendre garde qu'en rendant la liberté à Gescon, ils ne devinssent un objet de mépris pour leurs ennemis, qu'ils ne fissent grand tort à leurs propres affaires en laissant échapper un pareil homme, un bon général qui naturellement serait pour eux un ennemi redoutable. Il en était encore là de son discours lorsqu'il arriva un autre messager censé envoyé par ceux de Tynète, donnant des avis semblables à ceux de la Sardone.

LXXX. Sur ce point, le Galate Autarite intervenant dit qu'il n'y avait pour eux qu'un moyen de salut, c'était de renoncer à tout espoir dans les Carchèdoniès : du moment. que quelqu'un comptait sur leur humanité, il n'était pas possible d'avoir en un pareil homme un allié véritable. Aussi les priait-il de se fier, de prêter l'oreille, d'accorder leur attention à ceux-là seuls qui leur auraient toujours fait entendre quelque parole des plus haineuses, des plus arrières contre les Carchèdonies. Ceux qui tenaient un langage contraire, il conseillait de les regarder comme des traîtres, des ennemis. Ayant ainsi parlé, il les engageait, il leur conseillait relativement à Gescon, à ceux qui avaient été pris avec lui, aux Carchèdonies. qui depuis avaient été faits prisonniers, de les faire mourir dans les supplices. Cet homme exerçait une très grande action dans les conseils, parce que sa parole était comprise du grand nombre. Vivant depuis longtemps dans les camps, il savait parler le phénicien et la plupart des soldats étaient familiarisés avec cette langue, grâce à la durée de la guerre précédente. Aussi, accompagné des éloges unanimes de cette multitude, Autarite se retira-t-il couvert de gloire.

LXXX. Sur ce point, le Galate Autarite intervenant dit qu'il n'y avait pour eux qu'un moyen de salut, c'était de renoncer à tout espoir dans les Carchèdoniès : du moment. que quelqu'un comptait sur leur humanité, il n'était pas possible d'avoir en un pareil homme un allié véritable. Aussi les priait-il de se fier, de prêter l'oreille, d'accorder leur attention à ceux-là seuls qui leur auraient toujours fait entendre quelque parole des plus haineuses, des plus arrières contre les Carchèdonies. Ceux qui tenaient un langage contraire, il conseillait de les regarder comme des traîtres, des ennemis. Ayant ainsi parlé, il les engageait, il leur conseillait relativement à Gescon, à ceux qui avaient été pris avec lui, aux Carchèdonies. qui depuis avaient été faits prisonniers, de les faire mourir dans les supplices. Cet homme exerçait une très grande action dans les conseils, parce que sa parole était comprise du grand nombre. Vivant depuis longtemps dans les camps, il savait parler le phénicien et la plupart des soldats étaient familiarisés avec cette langue, grâce à la durée de la guerre précédente. Aussi, accompagné des éloges unanimes de cette multitude, Autarite se retira-t-il couvert de gloire.

LXXXV. Quand ils eurent avec cette impiété épuisé les prisonniers qu'ils employaient à leur nourriture, épuisé aussi les corps de leurs esclaves, comme il ne leur venait de Tynète aucun secours alors il devint évident pour les chefs que la multitude sous le poids de ses maux allait se porter à des excès envers eux, et Autarite, Zarcas et Spendios décidèrent de se mettre entre les mains des ennemis et d'entrer en pourparler avec Amilcas au sujet d'un accommodement. Ils lui dépêchèrent donc un héraut, et ayant reçu la permission d'envoyer une députation, ils vinrent au nombre de dix vers les Carchèdonies. Amilcas leur fit les conditions que voici : Il est permis aux Carchèdonies de choisir parmi les rebelles ceux qu'ils voudront au nombre de dix, et de renvoyer les autres avec une seule tunique. Ces mesures prises, Amilcas déclare aussitôt qu'il choisit les députés présents aux termes des conventions. Autarite, Spendios et les autres chefs les plus illustres tombèrent de cette manière entre les mains des Carchèdonies ...

LXXXVI. ...Alors marchèrent sur Tynète (Amilcas et Annibas avec Naravas), et ils entreprirent d'y assiéger Mathôs. Annibas campa du côté de Carchèdone, Amilcas du côté opposé. Ensuite ayant amené sous les murs Spendios et les autres prisonniers, ils les crucifièrent de façon qu'on les pût bien voir...
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:15

LIVRE II.

V. Ceux (les Illyries qui furent envoyés (par la reine Teuta) dirigèrent leur première attaque contre l'Èlie et la Messènie. Ces contrées, en effet, ne cessaient jamais d'être ravagées par les Illyries ; car en raison de la longueur des côtes, et de la situation des principales villes au milieu des terres, les peuples susdits n'avaient que des secours lointains et trop tardifs à opposer aux descentes de ces Illyries qui ainsi parcouraient sans crainte ces contrées, et y faisaient de continuels ravages. Se trouvant alors près de Phoenicè en Épire, ils y abordèrent pour y prendre des vivres. Ils se mirent en rapport avec quelques-uns des Galates à la solde des Épirôtes, lesquels, au nombre d'environ huit cents, tenaient garnison dans Phoenicè ; étant entrés en pourparler pour la livraison de la ville, ils débarquèrent quand les choses susdites eurent été arrangées entre eux, et se rendirent d'emblée maîtres de la ville et de ses habitants, grâce aux Galates qui du dedans agirent de concert avec eux.....
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:20

Perfidie des Gaulois

VII......... Qui donc, tenant en suspicion les Galates d'après leur commune renommée, n'aurait pris ses mesures pour ne pas leur mettre entre les mains une ville opulente avec les mille occasions qu'on y trouve de violer sa foi ? En second lieu, qui ne se serait mis en garde contre les desseins d'un corps de troupes comme celui-là ? Des gens qui, dans le principe, avaient été chassés de leur propre pays par leurs compatriotes unis contre eux, pour manquement à leur foi à l'égard de leurs proches et de leurs parents ! Accueillis par les Carchèdonies que pressait la guerre, une première fois quand une dispute s'éleva entre les soldats et les généraux au sujet des vivres, ils étaient partis de là pour piller la ville des Acragantins; où ils avaient été introduits ; étant alors plus de trois mille, afin de la défendre. Après cela, conduits dans Éryx pour y faire le même service pendant le siège de cette ville par les Romains, ils avaient entrepris de la livrer, elle et ceux qui y étaient assiégés avec eux. Ayant échoué dans cette affaire, ils avaient passé à l'ennemi. Là, abusant de la confiance qu'on avait en eux, ils avaient encore pillé le temple d'Aphrodite Érycine. Aussi ayant reconnu clairement leur impiété, les Romains, la guerre avec les Carchèdonies terminée, n'avaient rien eu de plus pressé que de les désarmer, de les jeter sur des navires et de les mettre hors des frontières de toute l'Italie. Et voilà les hommes que les Epirôtes avaient pris pour gardiens de leur démocratie et de leurs lois, à qui ils avaient confié leur plus opulente ville ! Comment n'aurait-on pas raison de voir en eux les auteurs de leurs propres malheurs ?

XIII. ... Faire des sommations ou déclarer la guerre aux Carchèdonies, les Romains ne l'osaient à cause de la terreur que les Celtes tenaient suspendue sur eux-mêmes, et des attaques auxquelles presque chaque jour ils s'attendaient de leur part. Ils résolurent donc de flatter d'abord, de caresser Asdrubas pour tourner leurs efforts contre les Celtes et se jeter en ces hasards, ne croyant pas pouvoir jamais, je ne dis pas être les maîtres en Italie, mais habiter sans danger leur propre patrie, avec ces hommes-là établis auprès d'eux. En même temps donc qu'une ambassade envoyée par eux fit avec Asdrubas un traité dans lequel le reste de l'Ibérie étant passé sous silence, il était interdit aux Carchèdonies de traverser en armes le fleuve appelé Ibère, ils portèrent directement la guerre chez les Celtes de l'Italie.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:21

La celtique d'Italie

XIV. De ces peuples il me paraît utile de faire une description qui sera toute sommaire, pour conserver à cet Avant-propos son propre caractère suivant le plan indiqué dès le principe, et de remonter dans le temps à l'époque où les peuples susdits commencèrent de posséder cette contrée. Je pense que cette histoire non seulement mérite d'être connue et retenue, mais qu'elle est tout à fait nécessaire à qui désire savoir en quels hommes, en quels pays Annibas avait mis sa confiance pour entreprendre de détruire l'empire des Romains. Mais il faut d'abord parler de ces contrées, en décrire la nature et la situation par rapport au reste de l'Italie. Ainsi l'on se mettra mieux dans l'esprit les principaux détails des faits, quand on aura une description exacte des lieux, de tout le pays, de ce qu'ils ont de particulier.
L'Italie, dans son ensemble, est de forme triangulaire. Un des côtés, - celui qui est incliné au levant, - est déterminé par le pertuis ionien et, à la suite, par le golfe de l'Adrias celui qui est tourné vers le midi et le couchant, par les mers sicélique et tyrrhènique. Ces côtés en se rencontrant forment le sommet du triangle, la pointe de l'Italie qui se projette au midi, qui est appelée Cocynthos et sépare le pertuis ionien et la mer Sicélique. Le côté restant, qui s'étend en face des Ourses et de l'intérieur des terres, est déterminé sans interruption par la chaîne des Alpes, laquelle, prenant naissance à Massalie et aux lieux situés au-dessus de la mer de Sardô, va sans interruption jusqu'au fond de l'Adrias, à l'exception d'un court espace où elle cesse avant de l'atteindre. Le long de la chaîne susdite qu'il fait considérer comme la base du triangle, le long de celte ligne, du côté du midi, sont situées les plaines qui marquent la fin de toute l'Italie vers les Ourses, plaines dont il est ici question, et qui par leur fécondité et leur étendue l'emportent sur toutes celles de l'Europe qui sont venues, à notre connaissance. La forme générale de la ligne qui les circonscrit est aussi celle d'un triangle. De cette figure le sommet est marqué par la rencontre des monts dits Apennins et Alpes, non loin de la mer de Sardô, au-dessus de Massalie. De ses côtés celui qui est vers les Ourses, comme je l'ai dit ci-dessus, se trouve bordé par les Alpes sur une longueur de deux mille deux cents stades, et le côté du midi par l'Apennin qui en a environ trois mille six cents. Pour la base de la figure entière, ce qui en tient lieu c'est le littoral du golfe de l'Adrias. La longueur de cette base, de la ville de Sènè jusqu'au fond du golfe, dépasse deux mille cinq cents stades, de façon que tout le périmètre des plaines susdites n'est guère moindre de dix mille stades.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:23

Alpes et Apennins

XV. Quant à leur fécondité, il n'est pas facile d'en donner une idée. L'abondance du blé y est telle parfois que de notre temps le médimne sicélique de froment a souvent valu quatre oboles, celui d'orge deux, et que le métrète de vin a été du même prix que l'orge. Les récoltes de panic et de millet y atteignent des proportions que rien n'égale. La quantité de glands donnée par les chênaies espacées dans ces plaines, on peut se la figurer par ce fait : on immole en Italie un très grand nombre de porcs soit pour la subsistance des particuliers, soit pour l'approvisionnement des camps, et c'est à ces plaines qu'appartient la presque totalité de cette fourniture. Quant au bon marché et à l'abondance des denrées alimentaires en particulier, voici qui peut en donner une idée très exacte : ceux qui traversent cette contrée règlent leur séjour dans les auberges non à des conditions particulières pour chacune des choses à leur usage, mais en demandant à quel prix on y reçoit le voyageur. Or, le plus souvent les aubergistes lui donnent l'hospitalité en s'engageant à fournir à tous ses besoins pour un sémisse (c'est le quart d'une obole), et rarement ils dépassent ce prix. La population du pays, la grandeur et la beauté physique des habitants, leur audace à la guerre se feront assez connaître par leurs actes mêmes. De chaque côté des Alpes, du côté qui penche vers le Rhodan et du côté des plaines ci-devant décrites, les régions dés collines et celles des vallées sont habitées, sur le versant du Rhodan et des Ourses, par !es Galates, nommés Transalpins; sur le versant des plaines, par les Taurisques et les Agôns et plusieurs autres nations barbares. Les Transalpins sont ainsi nommés à cause d'une différence, non de race, mais de lieu, car le mot trans se traduit par au delà, et c'est pour cela que les peuples delà les Alpes s'appellent Transalpins. Les sommets, en raison de l'âpreté du. sol et de la quantité des neiges qui y séjournent sans cesse, sont tout à fait inhabités.

XVI. L'Apennin, dès sa naissance au-dessus de Massalie et sa rencontre avec les Alpes, est habité par les Ligystins du côté qui incline vers la mer Tyrrhènique comme du côté des plaines, le long du rivage, d'une part, jusqu'à la ville de Pise, la première qui est située en Tyrrhènie au couchant, et dans l’intérieur des terres, d'autre part, jusqu'au pays des Arrètins. A la suite viennent les Tyrrhènes; puis, attenant à ces peuples et occupant l'un et l'autre versant des montagnes susdites, les Ombres. Du reste, l'Apennin, à la distance d'environ cinq cents stades de là mer de l'Adrias, abandonne les plaines en inclinant à droite, et courant au travers du reste de l'Italie, il aboutit à la mer Sicélique. La partie des plaines que laisse de ce côté cette chaîne va jusqu'à la mer et à la ville de Sènè. Le fleuve du Pade, célébré par les poètes sous le nom d'Éridan, a ses sources dans les Alpes, vers la figure ci-devant décrite, plus près du sommet. Il se précipite vers les plaines, dirigeant son cours vers le midi. Mais, arrivé vers ces régions des plaines, il court au travers après un détour à l'est, et se décharge par deux bouches dans les golfes de l'Adrias. Des deux parties de la région des plaines que coupe le fleuve, la plus considérable est du côté des Alpes et du fond de l'Adriatique. Le Pade, par la masse d'eau qu'il roule, ne le cède à aucun des fleuves de l'Italie ; car les courants qui des Alpes et des Apennins descendent dans les plaines, tombent tous et de toutes parts dans son lit. Mais son cours a toute sa largeur et toute sa beauté vers le lever du Chien, alors qu'il est grossi par la masse des neiges qui fondent dans les montagnes dont nous avons parlé. On le remonte depuis la mer par l'embouchure appelée Holana à peu près jusqu'à deux mille stades. A partir de ses sources son cours est simple d'abord ; mais chez les peuples nommés Trigaboles, il se divise en deux parties avec des embouchures distinctes appelées, l'une Padoa, l'autre Holana. Sur cette dernière est situé un port qui ne le cède à aucun de ceux de l'Adrias pour la sûreté qu'on trouve en son mouillage. Pour les gens du pays ce fleuve, se nomme Bodencos. Quant aux autres histoires que font les Hellènes au sujet de ce fleuve, je veux dire Phaëton et sa chute, les larmes des peupliers, les noirs vêtements des riverains qui, dit-on, portent encore aujourd'hui sous des habits de ce genre le deuil de Phaéton, quant à toute cette matière tragique et à tout ce qui y ressemble, pour le moment nous passerons par-dessus ; un exposé exact de pareils détails ne convient pas beaucoup au caractère de cet Avant-propos. Saisissant par la suite le moment propice, nous en ferons mention comme il convient; surtout à cause de l'ignorance de Timée à l'égard des lieux dont nous avons parlé.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:25

Tyrrhènes et Celtes

XVII. Cependant les Tyrrhènes occupaient ces plaines anciennement, dans les temps où ils possédaient celles qu'on appelle Phlégraees, aux alentours de Capyè et de Nôlè, lesquelles, pour être à proximité de plusieurs peuples qui les font connaître, ont acquis une grande. renommée de fertilité. Aussi ceux qui font l'histoire des états souverains des Tyrrhènes ne doivent-ils pas faire attention (seulement) au pays aujourd'hui possédé par eux, mais aux plaines que nous avons dites, et aux ressources qu'ils tiraient de ces lieux. En rapport avec ces peuples près desquels ils demeuraient, les yeux attirés par la beauté du pays, les Celtes, sur un léger prétexte, y firent invasion à l'improviste avec une grande armée, chassèrent. les Tyrrhènes des contrées circumpadanes et occupèrent eux-mêmes ces plaines. Les premières donc, celles qui sont situées aux environs des lieux d'où sort le Pade, furent habitées par les Laës et les Lébécies, et derrière eux, par les Insobres, le plus grand de ces peuples; tout de suite après, le long du fleuve venaient les Gonomans. Les contrées qui se rapprochent de l'Adrias étaient occupées par une autre nation tout à fait ancienne, les Vénétes, comme on les nomme, différant peu des Celtes par les coutumes et le vêtement, mais parlant une autre langue. Les faiseurs de tragédies ont fait sur ces peuples maints récits avec maints détails merveilleux. Les contrées transpadanes, celles qui avoisinent l'Apennin, eurent d'abord pour habitants les Ananes; et puis les Boïes, à la suite desquels et près de l'Adrias viennent les Lingons, et enfin, près de la mer, les Sènons. Les plus illustres des peuples qui occupèrent les lieux susdits sont ceux-là. Ils habitaient des bourgades isolées sans murailles, dans un état dépourvu de toute autre commodité. Couchant sur un lit (de foin ou de paille), mangeant de la chair, n'exerçant d'autre métier que la guerre et l'agriculture, toute autre science, tout autre art leur était inconnu. L'avoir de chacun consistait en bétail et en or, parce que ce sont les seules choses qu'ils pouvaient, suivant les circonstances, emmener partout et déplacer à leur volonté. Ils donnaient la plus grande attention à leurs compagnies parce que chez eux celui-là est le plus redoutable et le plus puissant qui passe pour avoir le plus d'hommes empressés à le servir et à lui faire cortège.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:27

Gaulois et Romains

XVIII. Dans les commencements, non seulement ils furent maîtres du pays, mais ils soumirent plusieurs peuples de leur voisinage, effrayés de leur audace. Quelque temps après, ayant vaincu dans une bataille les Romains et ceux qui s'étaient mis avec eux, ils poursuivirent les fuyards, et trois jours après la bataille, ils s'emparèrent de Rome elle-même, à l'exception du Capitole. Mais une diversion eut lieu; les Vénétes s'étaient jetés sur leur pays; ils firent alors un accommodement avec les Romains, et leur ayant rendu leur ville, ils retournèrent dans leurs foyers. Après cela, ils se trouvèrent engagés dans des guerres civiles, et quelques-uns des peuples habitant les Alpes se coalisèrent souvent pour les attaquer, en considérant par comparaison l'opulence qui régnait chez eux. A cette époque les Romains recouvrèrent leur puissance et réglèrent de nouveau leurs rapports avec les Latins. Les Celtes s'étant derechef avancés jusqu'à Albe avec une grande armée, trente ans après la prise de la ville, les Romains n'osèrent pas envoyer des troupes à leur rencontre, parce qu'ils avaient été surpris par cette invasion faite à l'improviste et n'avaient pu réunir et mettre en ligne, les forces de leurs alliés. Mais douze ans après cette seconde irruption, ces peuples étant revenus avec une grande armée, les Romains, prévenus, réunirent leurs alliés et, marchèrent à leur rencontre tout pleins d'ardeur; pressés d'en venir aux mains et de risquer le tout pour le tout. Les Galates, effrayés de ce mouvement en avant et divisés entre eux, firent, la nuit venue, une retraite assez semblable à une fuite et rentrèrent chez eux. Par suite de cette crainte, ils restèrent treize ans en repos ; puis, voyant grandir la puissance des Romains, ils firent avec eux la paix et des traités.

XIX. Ils les observèrent fidèlement durant trente années, mais un nouveau mouvement des Transalpins leur fit craindre qu'une guerre, lourde pour eux, n'éclatât; ils détournèrent donc l'irruption de ces peuples qui déjà se levaient, en leur offrant des présents et en mettant en avant leur parenté ; bien plus, ils les excitèrent contre les Romains et prirent part à leur expédition. Ils firent leur invasion par la Tyrrhènie, ayant dans cette expédition les Tyrrhènes avec eux, et, chargés d'un riche butin, ils sortirent, sans avoir été inquiétés, des domaines de Rome. Revenus dans leur pays, leur convoitise au sujet des dépouilles engendra des séditions, au milieu desquelles se perdit la plus grande partie de leur butin et de leurs forces. D'ailleurs les Galates ont accoutumé d'en user ainsi après s'être approprié le bien d'autrui, surtout quand ils ont perdu la raison dans les fumées du vin dont ils se sont gorgés. Quatre ans après ils recommencèrent : Saunites et Galates conjurés livrèrent bataille aux Romains sur le territoire des Camerties, et dans ce hardi coup de main ils en firent un grand carnage. Mais à l'heure même, les Romains, d'autant plus animés à la lutte qu'ils avaient eu le dessous, se mirent en campagne quelques jours après, et ayant avec toutes leurs troupes engagé le combat sur le territoire des Sentinates contre les ennemis en question, ils en tuèrent le plus grand nombre, et forcèrent les autres à s'enfuir en déroute chacun dans son pays. Après un nouvel intervalle de dix ans, les Galates vinrent avec une grande armée pour assiéger la ville des Arrètins. Les Romains, venus à son secours, engagèrent la bataille sous ses murs et furent défaits. Leucius, leur général, étant mort dans ce combat, ils mirent à sa place Manius Corius, lequel envoya en Galatie au sujet des prisonniers de guerre des députés qui, contre le droit des gens, y furent mis à mort. Les Romains en colère marchent contre eux sans désemparer ; les Galates appelés Sènôns viennent à leur rencontre et engagent le combat : les Romains, vainqueurs en bataille rangée, en tuèrent le plus grand nombre, chassèrent le reste et se rendirent maîtres de tout le pays. C'est là qu'ils envoyèrent leur première colonie en Galatie, dans la ville appelée Sènè, dont le nom est le même que celui des Galates qui l'avaient précédemment habitée. Nous avons donné au sujet de cette ville un renseignement clair et précis, en disant qu'elle est située près de l'Adrias, à l'extrémité des plaines que traverse le Pade.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:30

LES TRANSALPINS EN ITALIE

XX. Les Boïes, à la vue de l'échec subi par les Sènôns, craignant pour eux et leur pays un sort semblable, se mirent en campagne tous en masse, après avoir appelé à leur aide les Tyrrhènes. S'étant réunis près du lac appelé Oadmon ils se rangèrent en face des Romains. Dans ce combat, la plupart des Tyrrhènes furent taillés en pièces et bien peu des Boïes échappèrent. Cependant, l'année suivante, les peuples susdits s'étant concertés de nouveau et ayant armé leurs jeunes gens, même ceux qui venaient d'atteindre la puberté, ils se rangèrent encore en face des Romains. Complètement défaits dans ce combat, ils cédèrent à grand'peine à l'amour de la vie, et ayant envoyé des ambassadeurs pour faire un traité et un accommodement, ils conclurent un pacte avec les Romains. Ces événements s'accomplirent trois ans avant l'arrivée de Pyrrhos en l'Italie et cinq ans après le désastre des Galates à Delphes. Car la fortune, en ces temps-là, avait répandu, comme un mal pestilentiel, je ne sais quelle humeur guerrière chez tous les Galates. Des luttes que nous avons dites il resta aux Romains deux précieux avantages : ayant été d'habitude, battus par les Galates, ils ne pouvaient rien voir ni rien attendre de plus terrible que ce qui leur avait été déjà fait. Mais, par suite de ces épreuves, étant devenus des athlètes consommés dans les oeuvres de la guerre, ils tinrent tête à Pyrrhos, et après avoir abattu à temps l'audace des Galates, d'abord ils achevèrent, sans en être distraits, la guerre contre Pyrrhos pour l'Italie, et ensuite ils luttèrent contre les Carchèdonies pour l'empire de la Sicélie.

XXI. Les Galates, par suite des pertes que nous avons dites, restèrent en repos pendant quarante-cinq ans et gardèrent la paix avec les Romains. Mais après que ceux qui avaient été les témoins de ces calamités furent, avec le temps, sortis de la vie, et que des jeunes gens furent venus qui étaient pleins d'une ardeur inconsidérée, et n'avaient ni éprouvé ni vu aucun de ces malheurs, aucune de ces vicissitudes, ils recommencèrent d'ébranler l'ordre établi - ce qui arrive naturellement -, de s'exaspérer sur les premiers prétextes venus contré les Romains et d'attirer à eux les Galates des Alpes. D'abord ce fut en dehors de la multitude et par les chefs eux-mêmes que se faisaient dans le secret les menées en question. Aussi, quand les Transalpins furent arrivés à Ariminum, avec une armée, les multitudes chez les Boïes, en défiance d'abord, puis en pleine sédition contre leurs chefs et contre les nouveaux venus, tuèrent leurs propres rois Atis et Galatos et se taillèrent en pièces les unes les autres dans une bataille en règle. Alors les Romains, ayant pris peur de cette invasion, entrèrent en campagne avec une armée. Mais, informés de la défaite que les Galates s'étaient infligée à eux-mêmes, ils se retirèrent dans leurs foyers. Cinq ans après cette alerte, sous le consulat de M. Lépidus, les Romains partagèrent en lots dans la Galatie le pays appelé Picentin, d'où, après leur victoire, ils avaient chassé les Galates appelés Sènôns. Ce fut Gaius Flaminius qui introduisit ce procédé démagogique, et ce régime politique qui, il faut bien le dire, fut pour les Romains en quelque sorte le premier principe de la dépravation des mœurs publiques et la cause de la guerre acharnée qu'ils eurent ensuite avec les nations dont nous parlons. Plusieurs de ces peuples galates entrèrent dans la querelle, principalement les Boïes parce qu'ils se trouvaient sur les limites des Romains, à la pensée que les Romains ne leur faisaient plus la guerre pour l'hégémonie et la domination, mais pour la ruine et la destruction totale de leur race.

XXII. Aussi, sans tarder, les plus grands de ces peuples, les Insombres et les Boïes, s'étant concertés, envoyèrent-ils chez les Galates habitant le long des Alpes et du Rhodan et appelés, parce qu'ils faisaient la guerre pour un salaire, Gaesates : - c'est le sens propre du mot. A leurs rois Concolitan et Anèroeste on offrit tout de suite beaucoup d'or, et on leur montra dans l'avenir la grande opulence de Rome, l'abondance des biens qui seraient leur partage, s'ils étaient vainqueurs, pour les engager, pour les exciter ainsi à faire la guerre aux Romains. On les persuada aisément en leur donnant, outre ce qui a été dit, l'assurance qu'on serait avec eux dans les combats, et en leur rappelant la conduite de leurs propres ancêtres. Ces braves guerriers non seulement avaient combattu, vaincu les Romains, mais après le combat, ils avaient de prime abord occupé Rome elle-même. Devenus maîtres de tout ce qui s'y trouvait, ayant eu en leur pouvoir six mois durant la ville elle-même, à la fin ils l'avaient rendue volontairement et de bonne grâce, et, sans avoir éprouvé ni perte ni dommage, ils étaient revenus avec leur gain dans leur patrie. En les entendant, les chefs qui les entouraient furent pris d'une si belle passion pour cette guerre que jamais hommes plus nombreux, plus illustres ni plus belliqueux ne sortirent de ces cantons de la Galatie. Vers ces temps-là les Romains, et par ce qu'ils entendaient dire et par ce qu'ils devinaient de l'avenir, étaient jetés en des craintes, en des alarmes perpétuelles; et c'était au point que tantôt on enrôlait des soldats, on faisait des magasins de blé et de toutes les provisions nécessaires; tantôt on conduisait les troupes aux frontières, comme si les ennemis étaient déjà dans le pays, alors que les Celtes n'avaient pas encore bougé de leurs foyers. Ces mouvements n'aidèrent pas peu les Carchèdonies à arranger tranquillement leurs affaires en Ibèrie. Les Romains, comme il a été dit ci-devant, jugeant plus pressantes ces nécessités qui les tenaient aux flancs, étaient bien forcés de négliger les affaires de l'Ibérie, occupés qu'ils étaient à mettre auparavant en bon état leurs affaires chez les Celtes. Aussi, après avoir assuré leur situation du côté des Carchèdonies par leurs conventions avec Asdrubas, desquelles nous avons fait mention tout à l'heure, travaillaient-ils en ce moment-là d'un commun accord à faire face à leurs ennemis, dans la pensée qu'il leur importait d'en finir une bonne fois avec eux.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:32

XXIII. Les Galates Gaesates, ayant à grands frais mis sur pied une grosse armée, passèrent les Alpes et arrivèrent au Pade, huit ans après le partage du pays. La nation des Insombres et celle des Boïes s'en tinrent bravement au projet formé tout d'abord ; mais les Vénétes et les Gonomans, à qui les Romains avaient envoyé une ambassade, préférèrent leur alliance. En conséquence, les rois des Celtes furent forcés de laisser une partie de leurs forces à la garde du pays, à cause des craintes qui leur venaient de ce côté. Puis eux-mêmes, avec le gros de l'armée, ils partirent pleins de confiance, faisant route vers la Tyrrhènie, et ayant environ cinquante mille hommes de pied, dix mille pour la cavalerie et les chars. Les Romains n'eurent pas plus tôt appris que les Celtes avaient passé les Alpes, qu'ils envoyèrent le consul Leucius Aemilius avec une armée à Ariminum, pour observer de ce côté la marche des ennemis, et un des magistrats à six haches en Tyrrhènie. Car l'autre consul Gaïus Atilius se trouvait déjà parti pour Sardone avec ses légions. A Rome, tous étaient dans la consternation, en pensant qu'un grand et effroyable danger approchait. Et ce sentiment était bien naturel, car sur leurs esprits pesait encore la vieille frayeur que leur avaient causée les Galates. Aussi, rapportant tout à cette idée, ils rassemblaient des soldats, enrôlaient des légions ; à ceux qui étaient de leurs alliés ils enjoignaient d'être prêts ; à tous les peuples soumis, en général; ils ordonnaient de dresser des rôles de leurs hommes d'après les âges : ils avaient hâte de connaître le total des forces dont ils pouvaient disposer. On s'empressait de mettre en campagne avec les consuls la plus grande et la meilleure partie de ces forces ; de vivres, de traits, et des autres munitions nécessaires à la guerre, on fit une telle provision que personne ne se souvenait d'en avoir autant vu. Les Romains étaient secondés en tout et de toutes parts et avec zèle. Car les habitants de l'Italie, frappés de terreur par l'invasion des Galates, ne se disaient plus qu'ils combattaient pour Rome, ni que cette guerre avait son empire pour objet, mais chacun d'eux, pensait que c'étaient, eux-mêmes, leur propre ville et leur pays que menaçait le danger. Aussi obéissaient-ils avec zèle aux ordres qu'on leur donnait.

XXIV. Afin de montrer clairement par les faits eux-mêmes à quel état de choses Annibas osa s'attaquer après ces événements, sur quelle puissance levant un oeil téméraire, il alla assez loin dans, l'exécution, de son projet pour jeter les Romains dans les plus grands hasards; il faudrait dire quels furent leurs armements et l'importance des forces qu'ils avaient alors. Avec les consuls étaient entrées en campagne quatre légions romaines ayant chacune cinq mille deux cents fantassins et trois cents. cavaliers. Lesalliés qui étaient avec l'un et l'autre faisaient ensemble trente mille fantassins et deux mille cavaliers. Des Sabins, et des Tyrrhènes qui en cette occasion vinrent au secours de Rome, il y avait environ quatre mille cavaliers et plus de cinquante mille fantassins. Ces dernières troupes réunies furent postées en avant du côté de la Tyrrhènie, et l'on mit à leur tête un (commandant) à six haches. Les Ombres et les Sarsinates, qui habitent l'Apennin, se rassemblèrent au, nombre d'environ vingt mille, et avec eux des Vénètes et des Gonomans vingt mille aussi. On les plaça sur les limites de la Galatie afin que, se jetant sur le pays des Boïes, ils forçassent de revenir ceux qui en étaient sortis. Telles étaient les troupes qui furent placées en avant du pays. Dans Rome demeuraient toujours prêts pour toutes les éventualités de la guerre et organisés en corps de réserve : Romains proprement dits, vingt mille fantassins et avec eux mille cinq cents cavaliers; alliés, trente mille fantassins, et deux mille cavaliers. Les rôles dressés présentaient, pour les Latins, quatre-vingt mille fantassins et cinq mille cavaliers; pour les Saunites, soixante-dix mille fantassins et avec eux sept mille cavaliers ; pour les Japyges et les Messapies ensemble, fantassins, cinq myriades, cavaliers, seize mille; pour les Leucanes, fantassins, trente mille, cavaliers, trois mille ; pour, les Marses et les Marrucins, les Frentans et aussi les Vestins, fantassins, vingt mille, cavaliers, trois mille. Il y eut en outre dans la Sicile et à Tarante deux légions de réserve, comptant chacune plus de quatre mille deux cents fantassins et deux cents cavaliers. La population des Romains et des Campanes figura sur les rôles pour vingt-cinq myriades environ de fantassins, et en plus de deux myriades de cavaliers il y en eut encore trois chiliades. Ainsi, en somme, les forces postées en avant pour la défense de Rome se montaient à plus de quinze myriades de fantassins et à seize mille cavaliers environ. Le total des hommes - Romains et alliés - en état de porter les armes dépassait soixante-dix myriades de fantassins et environ sept myriades de cavaliers. Et voilà les peuples qu'Annibal, avec moins de vingt mille soldats, alla attaquer jusqu'en Italie...

XXV. Les Celtes arrivés en Tyrrhènie parcoururent le pays et le ravagèrent tout à leur aise. Comme personne ne leur opposait de résistance, finalement ils marchèrent sur Rome même. Ils étaient déjà près d'une ville qu'on appelle Clusium et qui est à trois journées de Rome, quand on leur annonce que derrière eux viennent et vont les atteindre les troupes postées en avant par les Romains dans la Tyrrhènie. A cette nouvelle, ils font volte-face, et marchent à leur rencontre, empressés d'en venir aux mains. Vers le coucher du soleil, les deux armées, se trouvant rapprochées, s'établirent à une distance convenable l'une de l'autre pour bivouaquer. La nuit venue, les Celtes, ayant allumé des feux, laissent leur cavalerie, avec ordre de se montrer à l'ennemi dès le point du jour et de battre en retraite par le même chemin. Pour eux, ayant fait retraite dans l'ombre jusqu'à la ville de Fæsole, ils s'y postent avec le dessein d'y attendre leur cavalerie, et de retarder par des embarras imprévus la marche offensive de leurs adversaires. Les Romains, le jour venu, voyant la cavalerie seule, et pensant que les Celtes s'étaient enfuis, se mettent avec ardeur à suivre ces cavaliers dans leur retraite. Mais au moment où ils approchent des ennemis, les Celtes se montrent et tombent sur eux. La lutte fut d'abord violente des deux parts. Enfin les Celtes ayant l'avantage de l'audace et du nombre, il arriva que les Romains n'eurent pas moins de six mille hommes de tués, et que le reste s'enfuit. Mais ceux-ci, s'étant pour la plupart retirés en un lieu bien défendu, y demeurèrent. D'abord, les Celtes se mirent en tête de les y assiéger. Mais, mal remis de la marche qu'ils avaient faite la nuit d'avant, des souffrances et des misères qu'ils avaient endurées, leur désir était de se reposer et de se refaire : ils laissèrent donc autour de la colline, pour la garder, une partie de leur cavalerie, ayant l'intention d'y assiéger le lendemain ceux qui étaient réfugiés, au cas où ils ne se rendraient pas eux-mêmes.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:36

XXVI. Pendant ce temps Leucius Aemilius, qui avait été posté en avant sur les bords de l'Adrias, ayant appris que les Celtes s'étaient jetés à travers la Tyrrhènie et qu'ils approchaient de Rome, avait volé au secours des siens, et il était arrivé heureusement et juste au moment qu'il fallait. Comme il établit son camp tout près des ennemis, les réfugiés de la colline virent ses feux et comprirent ce qui était arrivé. Ayant donc vite repris courage, ils envoyèrent cette nuit même quelques-uns d'entre eux sans armes, à travers une forêt, annoncer au général ce qui s'était passé. A cette nouvelle, L. Æmilius, considérant que les circonstances ne lui laissaient pas le temps de délibérer, ordonna aux chiliarques de faire sortir l'infanterie dès le point du jour, et lui-même, ayant pris avec lui la cavalerie, se mit à la tête de l'armée et s'achemina vers le tertre dont nous avons parlé.De leur côté, les chefs des Galates, voyant les feux dans la nuit, et conjecturant que les ennemis étaient proche, tenaient conseil.. Le roi Anèroèste leur exposa son avis; il dit que, possesseurs d'un pareil butin,-- et en effet, tels étaient, à ce qu'il paraît, le nombre des prisonniers, des bestiaux, la quantité des bagages qu'ils avaient, qu'on ne le saurait dire. - il ne fallait plus s'exposer aux dangers, ni mettre au jeu tout leur avoir, mais s'en retourner tranquillement dans leurs foyers; puis, une fois débarrassés de leurs bagages, et ainsi plus à l'aise, attaquer de nouveau, si bon leur semblait, et avec toutes leurs forces la puissance des Romains. Comme il leur parut bon de se conduire dans les circonstances présentes .'après l'avis d'Anèroeste, après avoir pris cette résolution dans la nuit, ils décampèrent avant le jour et tirèrent le long de la mer par le pays des Tyrrhènes. Or, Leucius ayant pris sur le tertre la partie de la légion ainsi sauvée, et l'ayant jointe à ses propres troupes, jugea que son intérêt n'était pas de courir les hasards d'une bataille rangée, mais plutôt de suivre les ennemis en observant les moments et les lieux propices où il pourrait les incommoder ou leur arracher leur butin.

XXVII. Vers le même temps, le consul Gaïus Atilius, qui, ramenant de Sardone ses légions, avait débarqué à Pise, tira avec son armée vers Rome, faisant route à l'inverse des ennemis. Déjà les Celtes se trouvaient aux environs de Télamon en Tyrrhènie, lorsque leurs fourrageurs tombèrent dans l'avant-garde de Gaïus et furent pris en réponse aux questions du général, ils déclarèrent ce qui s'était passé, et firent connaître la présence des deux armées, marquant bien que les Celtes étaient tout à fait proche et que Leucius venait derrière eux. Le consul, tout ébahi de ces incidents, mais ayant bon espoir parce qu'il croyait avoir surpris les Celtes au milieu de leur route, donna ordre aux chiliarques de ranger les légions et de pousser en avant au pas ordinaire, par une marche de front aussi étendue que le permettrait le terrain. Lui-même ayant remarqué une colline qui fort à propos dominait la route, et sous laquelle devait passer les Celtes, il prit avec lui sa cavalerie et partit en toute hâte pour en occuper le sommet, et être le premier à engager la lutte, persuadé qu'il aurait ainsi le meilleur lot dans l'inscription relative à ces événements. Les Celtes, ignorant d'abord la présence d'Atilius, mais supposant, d'après ce qui arrivait, que Aemilius avait avec sa cavalerie exploré les positions pendant la nuit, pour les occuper avant eux, dépêchèrent tout de suite leur cavalerie et quelques hommes armés à la légère, avec ordre de s'emparer dès positions du monticule. Mais, promptement instruits de la présence de Gaïus par un des prisonniers qu'on avait amenés, ils se hâtent de mettre en bataille leur infanterie, en disposant leurs lignes de manière à faire front des deux côtés à la fois, en queue et en tête : car s'ils savaient qu'ils étaient suivis, ils s'attendaient bien aussi à ce qu'on viendrait à leur rencontre ; ils faisaient cette conjecture d'après les renseignements qui leur étaient donnés, et d'après ce qui se passait à l'instant même.

XXVIII. Or Æmilius, qui avait bien appris le débarquement des légions à Pise, mais qui ne s'attendait pas à ce qu'elles fussent déjà si proche, reconnut alors clairement, d'après le combat engagé autour. de la colline, ce qui se passait, c'est-à-dire que ces troupes amies étaient très rapprochées de lui. Aussi envoya-t-il sur l'heure sa cavalerie au secours des hommes engagés dans l'affaire de la colline. Quant à lui, ayant rangé son infanterie dans l'ordre habituel, il s'avance vers ceux qui lui étaient opposés. Les Celtes, de leur côté, rangent les Gaesates des Alpes, comme ils les appellent, en face de la ligne de queue, là où ils attendaient Æmilius, et derrière eux, les Insombres. En face de la ligne de front ils jettent les Taurisques et les Boïes de la Cispadane, qui sont ainsi postés à l'inverse des précédents et regardent du côté par où doivent s'avancer les légions de Gaïus. Les chars et les attelages de guerre sont postés en dehors de chaque aile, et le butin, entouré d'une garde, est rassemblé sur une des montagnes adjacentes. L'armée des Celtes, avec sa double face, se trouvait offrir un ordre de bataille non seulement redoutable, mais propre à l'action. Les Insombres et les Boïes se mirent en bataille ayant sur eux leurs braies et des saies d'un usage facile; mais les Gaesates, par point d'honneur, et par bravoure, ayant mis bas tout cela, se placèrent aux premiers rangs, tout nus, avec leurs seules armes. Ils se figuraient qu'ils seraient ainsi fort à l'aise pour agir, parce que, en certains endroits, il y avait des buissons qui s'attachaient aux habits et empêchaient l'usage des armes. D'abord le combat s'engagea seulement sur la colline, visible pour tous en raison de la multitude si grande des cavaliers qui, détachés de chacune des armées, s'étaient rencontrés en cette mêlée. A ce moment il arriva que le consul Gaïus, trop téméraire en ce combat, trouva la fin de sa vie dans cet échange de coups, et que sa tête fut portée aux rois des Celtes. Mais la cavalerie des Romains, ayant vigoureusement mené l'affaire, finit par rester maîtresse du terrain et victorieuse des ennemis. Après cela, les troupes d'infanterie se trouvant rapprochées les unes des autres, arriva quelque chose de singulier, d'étonnant non seulement pour ceux qui en furent témoins, mais aussi pour ceux qui depuis peuvent par ce qu'on en dit se remettre le fait sous les yeux.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:40

XXIX. Car d'abord en ce combat où trois armées étaient engagées, évidemment devaient sembler étranges, extraordinaires, l'aspect et les manoeuvres de cette ordonnance. En second lieu, comment n'être pas embarrassé maintenant comme alors, en présence des faits, pour dire si les Celtes étaient dans une position dangereuse, tandis que des deux parts à la fois les ennemis marchaient sur eux, ou si cette position n'était pas la meilleure pour réussir, puisqu'ils combattaient en même temps des deux côtés, que de part et d'autre aussi ils trouvaient leur sûreté dans les troupes.qu'ils avaient à dos, et, ce qu'il y a de plus important, parce qu'ils se voyaient fermée toute retraite, s'ils reculaient, et toute voie de salut, s'ils lâchaient pied ? Le caractère propre de cet ordre à double face est de présenter un pareil avantage. Certes, les Romains aussi gagnaient une grande confiance à voir leurs ennemis cernés, enveloppés de toutes parts, mais en revanche, ils étaient frappés de crainte par l'arrangement et les bruits confus de l'armée des Celtes; innombrable, en effet, y était la foule des sonneurs de cors et de trompettes ; et en même temps, toute l'armée entonnant son chant de guerre, il en résultait une si grande, une si formidable clameur, que non seulement les trompettes et les troupes, mais encore les lieux voisins résonnant de concert, semblaient eux-mêmes pousser des cris. Et puis, c'était encore quelque chose d'effrayant que l'aspect et les mouvements de ces hommes nus placés en-avant, et si remarquables par leur vigoureuse jeunesse et la beauté de leurs traits. Tous ceux qui formaient les premières lignes étaient parés de colliers et de bracelets d'or. A cette vue les Romains étaient étonnés, mais, poussés ensuite par l'espoir du gain, ils étaient doublement excités à courir au danger.

XXX. Mais dès que les soldats armés du javelot sortant, selon la coutume, des légions romaines (106), lancèrent leurs traits sûrs et pressés, braies et saies permettaient à ceux des Celtes qui étaient par derrière d'agir tout à leur aise ; mais, au contraire, pour ceux qui se tenaient en avant tout nus, l'affaire allant au rebours de leur attente; ce qui arrivait leur créait un grand embarras, une complète impuissance d'agir. Car le bouclier galatique ne pouvant assez couvrir son homme, plus ces corps nus étaient grands, plus, conséquemment, il tombait sur eux de traits. A la fin, ne pouvant se défendre à cause de la distance et de la multitude des traits qui tombaient sur eux, dans l'excès de leurs maux, dans leur impuissance de sortir de cette situation, les uns par colère et sans raison, tombant au hasard sur les ennemis et se livrant eux-mêmes, mouraient volontairement; les autres se retirant à reculons vers leurs amis, et montrant bien qu'ils avaient peur, rompaient les rangs derrière eux. Ainsi la fierté des Gæsates s'évanouit cette fois devant les gens de trait. Mais la multitude des Insombres, des Boïes et des Taurisques, au moment où les Romains, ayant recueilli leurs gens de trait, lançaient sur eux leurs manipules, tombant sur les ennemis, commença corps à corps une rude bataille. Bien que couverts de blessures, ils n'en restaient pas moins fermes de coeur, inférieurs, tous en général et chaque homme en particulier, sur un seul point, la nature de leurs armes. Les boucliers des Romains [étaient en effet excellents] pour les garantir, et leurs épées, dans l'action, pour les coups d'estoc.............. le sabre des Galates n'était propre qu'à frapper de taille. Or, quand la cavalerie des Romains, se jetant des hauteurs sur une de leurs ailes, quitta la colline pour en venir aux mains à grande force, alors l'infanterie des Celtes se fit hacher au lieu même où elle avait été rangée. Mais la cavalerie prit le galop pour s'enfuir.

XXXI. Du côté des Celtes il y eut environ quarante mille hommes tués et pas moins de dix mille prisonniers : de ce nombre était Concolitan, un de leurs rois. L'autre, Anèroëste, s'étant réfugié en un certain lieu avec quelques-uns de ses hommes, se donna la mort après l'avoir donnée à ses fidèles. Le général des Romains, ayant ramassé les dépouilles, les envoya à Rome, et rendit le butin aux ayants droit. Pour lui, il prit avec lui les deux armées et se jeta en passant le long de la Ligystique même, sur le territoire des Boïes. Puis, ayant rassasié de profits les appétits de ses soldats, il revint en quelques jours à Rome avec ses troupes. Il orna le Capitole des enseignes et des maniaques pris à l'ennemi; - les maniaques sont les torsades d'or que portent au cou les Galates.- Quant au reste des dépouilles et des prisonniers de guerre, il s'en servit pour son entrée à Rome et pour l'ornement de son triomphe. C'est ainsi, c'est de cette façon que fut mise à néant cette puissante invasion des Celtes, qui avait suspendu sur tous les Italiôtes et principalement sur les Romains un grand et terrible danger. Après ce succès, les Romains, espérant pouvoir chasser totalement les Celtes des contrées qui avoisinent le Pade, réunirent les deux consuls créés ensuite, Quintus Fulvius et Titus Mallius, et leurs armées avec un grand appareil de guerre, et les envoyèrent contre les Celtes. Dès leur arrivée, les Boïes, effrayés, furent forcés de s'en remettre à la discrétion des Romains. Mais durant le reste de la campagne, des pluies énormes étant survenues, une maladie pestilentielle étant tombée sur les Romains, les consuls arrivèrent au terme sans avoir rien fait.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:43

XXXII. Ceux qui furent créés après ceux-là, Poplius Furius et Gaïus Flaminius, se jetèrent de nouveau sur la Celtique par le pays des Anamares, lesquels se trouvent avoir leurs demeures non loin de Massalie. Les ayant attirés dans leur amitié, ils passèrent sur le territoire des Insombres, vers le confluent de l'Adoas et du Pade. Maltraités dans la traversée [du fleuve] et jusque dans leurs campements, ils restèrent là pour le moment, mais ensuite, ayant fait un traité, ils purent, aux termes de la convention, sortir de cette contrée. Puis, après des allées et venues de plusieurs jours, ils passèrent le fleuve Clusium et entrèrent dans le pays des Gonomans. Les ayant pris avec eux parce qu'ils étaient leurs alliés, ils se jetèrent de nouveau dés régions subalpines dans les plaines des Insombres, brûlèrent le pays et ravagèrent les habitations. Les chefs des Insombres, voyant bien que les intentions des Romains ne changeaient pas, décidèrent de tenter la fortune et de risquer le tout pour le tout. Ayant donc rassemblé en un même endroit toutes leurs enseignes, même les enseignes d'or, dites les Immobiles, qu'ils enlevèrent du temple d'Athéna; ayant fait tous les autres préparatifs nécessaires, ils vinrent après cela, hardis et terribles, camper en face de leurs ennemis, au nombre d'environ cinq myriades. Alors les Romains, d'un côté se voyant de beaucoup inférieurs en nombre, voulaient se servir des troupes des Celtes qui étaient leurs alliés; de l'autre, réfléchissant à l'inconstance des Galates et à cette particularité, qu'ils allaient entrer en lutte avec des peuples de la même race que leurs auxiliaires, ils n'avaient garde d'agir en commun avec de pareils hommes dans un pareil moment, dans une affaire de cette importance. Finalement, ils demeurèrent eux-mêmes sur la rive citérieure, et ayant fait passer de l'autre côté les Celtes de leur parti, ils retirèrent les ponts qui étaient sur la rivière, se mettant tout à la fois en garde contre leurs alliés, et ne se laissant à eux-mêmes qu'une espérance de salut, la victoire. Car derrière eux s'étendait le fleuve dont nous avons parlé et qui n'était pas guéable. Cela fait, ils étaient prêts à commencer la lutte.

XXXIII. On estime qu'en ce combat les Romains firent preuve de bon sens, grâce aux chiliarques qui leur montrèrent comment devaient manoeuvrer les troupes en général et chaque homme en particulier. Ayant bien vu, d'après les précédentes batailles, que c'était par sa fougue dans la première attaque et avant d'avoir souffert que la race des Galates était redoutable ; que leurs épées, comme il a été dit auparavant, en raison de leur fabrication, ne portaient qu'un seul bon coup de taille, après lequel elles étaient émoussées, courbées comme des strigiles, dans le sens de la longueur et de la largeur, au point que si l'on ne donnait pas à ceux qui s'en servaient le loisir de les redresser avec le pied contre la terre, un second coup de ces sabres était absolument sans effet, les chiliarques firent distribuer aux premiers manipules les piques des triaires qui sont placés derrière eux, en commandant à ceux-ci de prendre à la place leurs épées, et ils coururent sus aux Celtes en bon ordre et de front. Mais au moment que les Galates, portant leurs premiers coups de taille contre les piques, eurent mis leurs sabres hors de service, les Romains, engageant la lutte de plus près, réduisirent les Celtes à l'inaction : ils leur ôtaient en effet le moyen de combattre en levant leur arme, ce qui est pour les Galates la propre façon de manier des épées entièrement dépourvues de pointe. Eux, au contraire, n'usant pas de la taille, mais de l'estoc, et dans le maniement de leurs sabres, tenant droit devant eux la pointe par où ces armes ont leur effet, frappant à la poitrine et au visage, et portant coup sur coup, tuèrent la plus grande partie de leurs adversaires, et cela, grâce à la prévoyance de leurs chiliarques. Car Flaminius, leur général, ne paraît pas, dans l'engagement ci-devant raconté, s'être conduit selon les règles. Et en effet, en développant ses lignes sur la berge d'une rivière, il altérait, en ce qui lui est propre ; la façon de combattre des Romains, n'ayant point laissé d'espace aux cohortes pour se replier pas à pas. Or, s'il fût arrivé à ses hommes, d'être seulement un peu refoulés sur leur terrain durant le combat, il leur aurait fallu se jeter dans la rivière, à cause de la maladresse de leur chef. Cependant, ayant, comme je l'ai dit, remporté, grâce à leurs propres qualités, une grande victoire, et s'étant rendus maîtres d'un très riche butin et de dépouilles qui n'étaient pas minces, ils s'en revinrent à Rome.

XXXIV. L'année d'après, les Celtes, ayant envoyé des ambassadeurs au sujet de la paix, s'engageaient à tout faire pour l'obtenir : les consuls élus, M. Claudius et Gn. Cornelius, mirent tous leurs soins à empêcher que cette paix ne leur fût accordée. Après cet échec, les Celtes, décidés à mettre à l'épreuve leurs dernières espérances, se hâtèrent de prendre à leur solde chez les Galates Gaesates des bords du Rhodan environ trente mille hommes. Ayant reçu ces troupes, ils les tinrent prêtes et attendirent l'arrivée des ennemis. Les généraux des Romains, la belle saison venue, ayant repris leurs troupes, les menèrent dans le pays des Insombres. Arrivés près de la ville d'Acherres qui est située entre lé Pade et les monts Alpins, ils dressent là leur camp et en font le siège. Les Insombres, ne pouvant la secourir, parce que l'ennemi avait occupé les bonnes positions, mais désirant en faire lever le siège, jettent au delà du Pade une partie de leur armée, entrent dans le pays des Andres et assiègent la ville appelée Clastidium. Le fait arrive aux oreilles des généraux, et M. Claudius, prenant avec lui la cavalerie et quelque infanterie, s'empresse et vole au secours des assiégés. Les Celtes, informés de la présence de leurs adversaires, lèvent le siège, courent au-devant d'eux et se mettent en bataille. Les Romains avec leur seule cavalerie tombent sur eux hardiment dès leur arrivée ; ils tiennent bon d'abord ; mais ensuite environnés, pris à dos et en flanc, mal à l'aise pour combattre, ils sont finalement mis en fuite par la cavalerie. Beaucoup d'entre eux, étant tombés dans le fleuve, périrent entraînés par le courant ; le plus grand nombre fut massacré par les ennemis. Les Romains prirent aussi Acherres, qu'ils trouvèrent remplie de vivres, les Galates s'étant repliés sur Médiolanum, le chef-lieu du pays des Insombres. Gnæus les ayant suivis de près et d'un mouvement soudain s'étant rapproché de Médiolanum, d'abord ils se tinrent cois; mais, le consul étant reparti pour Acherres, ils marchèrent sur lui, attaquèrent hardiment son arrière-garde, lui tuèrent beaucoup de monde et forcèrent une partie de son armée à s'enfuir, jusqu'à ce que Gnaus, rappelant ceux qui marchaient en avant, les engagea à tenir ferme et à se mesurer avec les ennemis. Les Romains donc, obéissant au commandement de leur général, combattirent avec vigueur les assaillants. Mais les Celtes qui, animés par leur présent succès, avaient quelque temps résisté bravement, peu à peu tournèrent le dos et s'enfuirent dans la montagne. Gnæus, s'étant mis à leur poursuite, ravagea le pays et prit Médiolanum de vive force. Dans cette situation , les chefs des Insombres, renonçant à leurs espérances de salut, livrèrent aux Romains tout ce qui leur appartenait.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:44

XXXV. Telle fut la fin de la guerre contre les Celtes : à voir la démence et l'audace des hommes engagés dans la lutte, et aussi. les combats, la multitude des morts, elle ne le cède à aucune de celle que mentionne l'histoire mais, à en voir les entreprises, l'absence de jugement dans les particularités de sa conduite elle est tout à fait méprisable, parce que, je ne dis pas le plus souvent, mais, en somme, toujours, ce qui arrivait y était, chez les Galates, plutôt réglé par la passion que par le raisonnement. Au sujet de ces peuples, en considérant combien peu de temps il a fallu pour les chasser des plaines du Pade, à l’exception de quelques endroits situés au pied même des Alpes, nous n'avons pas cru devoir laisser de côté , sans les mentionner, leur arrivée d'abord, puis leurs faits et gestes et enfin leur expulsion. Nous croyons, en effet, que le propre de l'histoire est d'offrir aux nouvelles générations de tels épisodes de la fortune pour qu'elles en gardent la mémoire et les transmettent à leur tour. Il ne faut pas qu'après nous, faute d'avoir aucune idée de ces faits, on s'effraie de ces attaques des barbares, soudaines, impossibles à prévoir. Il faut qu'en comprenant jusqu'à un certain point combien est peu durable et facile à anéantir cette espèce d'hommes, on leur résiste et, qu'on mette à l'épreuve toutes ses espérances avant de céder sur aucun point essentiel. Et, en effet, ceux qui ont perpétué jusqu'à nous le souvenir et la tradition de l'invasion des Perses dans l'Hellade, et de celle des Galates à Delphes, n'ont pas peu, à mon sens, mais ont grandement contribué aux luttes des Hellènes pour leur commune liberté. Car on ne sera point effrayé par la grandeur des, ressources, par la multitude des armes et des hommes ; on ne renoncera point à sa dernière espérance, à la lutte pour son pays et sa patrie, en se mettant sous les yeux ce qu'il y a d'incroyable dans les événements d'alors; en se rappelant combien de myriades d'homme, quelles audaces, quels immenses préparatifs furent anéantis par la résolution et la vaillance des peuples qui, avec intelligence et calcul, affrontèrent ces hasards. Or, les Galates ont déjà bien des fois, non seulement dans les temps anciens, mais de nos jours, frappé de terreur les Hellènes. C'est ce qui m'a davantage excité à faire sommairement, mais en remontant un peu haut, un exposé de leur histoire.
Fergus
--------------
- Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ?
- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
Extrait du Dialogue des Deux Sages
Avatar de l’utilisateur
Fergus
Membre actif
 
Messages: 2783
Inscription: Ven 10 Jan, 2003 0:08
Localisation: Condate sur Ligara
  • Site Internet
Haut


Répondre
15 messages • Page 1 sur 1

Retourner vers Histoire / Archéologie

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 51 invités

  • Index du forum
  • L’équipe du forum • Supprimer les cookies du forum • Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB.biz


Accueil | Forum | Livre d'or | Infos Lègales | Contact 

IDDNSite protégé. Utilisation soumise à autorisationIDDN
Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2009 - Tous droits rèservès - Dèpôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105)