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Autour de l'érableModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Autour de l'érableDans le « document à télécharger » proposé par Matrix le 9 février http://cadair.aber.ac.uk/dspace/bitstre ... TTER+A.pdf, je trouve un Abulobrica espagnol que l'auteur de la thèse n'explique pas, mais qu'il désigne comme une variante d'Amallobriga.
J'y vois pourtant le mot présumé celtique *abulos qui, selon plusieurs auteurs, entre dans la composition d'acerabulus, l'érable (latin acer + *abulos). Acerabulus, « présent dans le latin médiéval » (Lacroix, La Gaule des activités économiques, p. 117) a donné, outre le mot érable, le nom d'une ville du Val d'Oise, Herblay (Acebrelidum en 754), d'un village du Maine-et-Loire, Rablay (Arrabletum, 1087-1105), et d'un village du Loiret, Arrabloy (Arabletum fin XVème s.) tous trois d'un Acerabuletum, lieu planté d'érables (Dauzat et Rostaing).
Je lis bien, dans Lacroix, la Gaule des activités économiques (p. 117) que le mot érable vient d'un acerabulus composé du latin acer et d'un gaulois *abulos.
Matrix, tu donnes à *abulos le sens de pommier http://www.melegnano.net/celti/francel01a008.htm Je ne vois pas bien l'assimilation de *abulos à abalo-.
Ma question portait plus spécifiquement sur l'érable. Trois espèces d'érables sont indigènes, chez nous. On en trouve en particulier dans les montagnes d'Europe depuis l'ère tertiaire. Il a certainement été dénommé par les Celtes de l'indépendance.
Voici ce que propose le Trésor de la Langue Française Informatisé (TLFI) :
Selon le site http://monsu.desiderio.free.fr/jardin/erable.html le mot acerabulus serait d'apparition tardive (VIIème siècle) et on trouverait des formations de noms d'arbres avec le mot « pommier » en vieil-irlandais (fic-abull = figuier) et en gallois (cri-afol = sorbier des oiseaux). C'est également ce qu'on retrouve chez notre ami Matrix http://www.melegnano.net/celti/francel01a003.htm (quelle est la source de ces informations ?)
On peut aussi noter qu'en breton le mot aval, pomme, sert en composition à désigner d'autres fruits : aval-ananas, aval-orañjes, aval-palmes (datte), aval-peches, aval-sukrin (melon), aval-tann, aval-derv (noix de galle), aval-koad (coloquinte), aval-stoub (coing), aval-pin (pomme de pin) (Favereau).
Bj Jacques
je ne me rapelle plus où j'ai péché Abulo- = pommier je n'arrive pas à rentrer dans le site Gallois pour savoir si ça vient de là (à vérifier) mais plusieurs choses dans le même site (à vérifier encore) il est donné comme protoceltique du nom de l'érable Akarno/Akaro Abolo-/Opolo-/Opulu- = Érable/Platane/Sorbier/Viorne Obier concernant Akarno- j'avais avancé les comparaisons suivantes : Gotique Akran (Fruit). Anglais Acorn (Gland/Noix). Allemand/Danois/Néerlandais Ahorn (Érable). Vieux Norrois Akarn (Noix). Néerlandais Aker (Noix). Latin Acer (?) Serbo-Corate/Tchèque Javor Non Indo Européen Hongrois Javor (du Slave ?) le problème est que l'érable n'a pas de noix (?) et que peut-être il faut le rapprocher avec un Akero- = pointu (?) cf ici http://www.lesarbres.fr/fiche-erable.php Concernant Opolo-/Opulu- Cité par Varron (De Re Rustica 1.8.3), sous la forme opulus, comme appartenant à la langue des Gaulois de Milan Correspondances : ? Grec Apellón (Peuplier noir). Latin Pōpulus (Peuplier) je remarque des similitudes donc entre Abalo = pomme et Abolo(Opolo) = Erable et entre le mix Latin/Gaulois Acer-abulus = Erable et un composé Akar-no+Abolo/Opolo = Erable ? il faudrait coonsulter un botaniste pour savoir si le pommier/l'érable/le platane/le peuplier/le sorbier ont quelque chose en commun Allez, va... Jacte à l'Est
Localisation Tutti-Frutti (Little Richard) Ã St Etienne
pas trouvé oui : akar(n)o = érable pas trouvé non plus Super, le témoignage de Varron : opulus (on remarque la chute du p initial par rapport au latin) serait donc le peuplier chez les Insubres ? Non, le peuplier fait partie des salicacées, l'érable des aceracées, mais le sorbier et le pommier font partie de la même famille des rosacées. Mais je doute que les anciens Celtes aient fait les mêmes classements que Linné et ses successeurs.
Très juste, et en cherchant un exemple de mot de forme approchante, j'ai trouvé dans Delamarre, qui cite Lambert (langue gauloise, p. 105) à propos de l'étymologie de ieuru : en comparant à l'irlandais ancien (ro)-Ãr, il a offert, avec Ãr < *eor < *pepor. Pour K. H. Schmidt, on aurait *epi-pepor- > i-eor- > ieur-.
On pourrait supposer une équivalence populus <-> *oulos.
J'ai trouvé le texe de Varron, où il est question des supports qui servent à soutenir la vigne, ainsi dans la région de Milan, la vigne grimpe sur des arbres, qu'ils nomment opulos :
Les traductions françaises donnent simplement « érables ».
X. Delamarre admet pourtant opolos dans son dictionnaire avec le sens d'érable, même si
Il désigne selon lui l'érable des montagnes ou viorne obier. Ce dernier mot viendrait d'ailleurs d'opolos par l'intermédiaire de dialectes italiens. (le Petit Robert le donne pour une graphie d'aubier, à cause de la couleur claire de son bois) Le rapprochement avec le latin populus est fait sur la base *(p)okwolos.
Il faut établir des distinctions dans ces appellations d'érable, d'obier, etc.
La viorne obier est un arbrisseau d'un hauteur maximale de cinq mètres, de la famille des caprifoliacées, comme le sureau noir. Les bretons nomment ce dernier skav, et le précédent skav melen (D'un gaulois scobien qui désigne le sureau, selon Holder). Il n'est pas utilisé pour son bois (l'hypothèse formulée dans le Robert ne le concerne donc pas) et l'utilisation pour faire grimper la vigne est douteuse : sa hauteur conviendrait, mais il se plaît en sol fertile et humide, contrairement à la vigne, ses racines forment des drageons qui peuvent gêner la viticulture, et ses baies, ainsi que ses feuilles et son écorce sont vénéneuses. En outre la viorne obier est très rare en zone méditerranéenne. Restent les érables, de la famille des acéracées, comme l'érable champêtre, appellé d'ailleurs par les bretons skav gwrac'h, l'érable plane et l'érable sycomore. On peut éliminer l'érable plane, qui est surtout montagnard et qui est absent de la vallée du Pô. L'érable champêtre est le plus petit (au maximum 15 mètres) et pouvait peut-être, du fait de sa taille, être utilisé pour supporter les rameaux de vigne. C'est aussi le plus répandu, puisqu'on le trouve dans toute l'Europe moyenne et l'Europe du sud. Le bois des érables est utilisé pour fabriquer des meubles, des lames de parquet et de la boissellerie (usages qui peuvent remonter à l'antiquité). Il faut mentionner l'érable à feuilles d'obier (acer opalus ou acer opulifolium)ou érable duret ou ayard, espèce sud-européenne péri-alpine qui aime les sols secs et caillouteux, comme la vigne, d'une hauteur maximale de 15 mètres. Enfin l'érable de Montpellier, petit arbre de 5-6 mètres, 10 au maximum, aux jeunes rameaux rigides, au bois dur utilisé en tournerie et en menuiserie. Essence de pleine lumière, exigeante pour la chaleur, préférant les sols secs, rocheux, calcaires. Des exigences proches de celles de la vigne, en somme. Habite les collines et basses montagnes méditerranéennes, la valllée du Rhône, remonte jusqu'à Dijon et Poitiers et descend jusqu'en Afrique du nord. Il se taille facilement : je pense qu'il fallait maîtriser la croissance de l'arbre pour en faire un support de vigne rendant celle-ci exploitable. J'ajoute que les érables possèdent des feuilles trilobées ou quinquelobées assez comparables à celles de la vigne, ce qui a pu inciter les Mediolanenses à les utiliser pour faire grimper leurs vignes. Enfin, je vois mal comment ils auraient pu utiliser au même endroit pommiers et ceps de vigne, dont la fructification simultanée aurait été gênante au moment de la récolte.
Comme promis, mes données concernant le nom indo-européen de la pomme : On reconstitue les formes *aplu et *apelos, pouvant facilement se croiser en *apulos, et toutes affectées d'une variante de voisement donnant respectivement *ablu, *abelos et *abulos. Ainsi par exemple : *ablu donne le vieil irlandais ubull *abelos donne le vieil anglais æppel, d'où moderne apple, *abulos donne le vieil haut allemand apful, d'où moderne apfel,
http://atilf.atilf.fr
Pour Obier Prononc. et Orth.: [ ]. Ac. 1762-1878: obier, aubier; 1935: obier. Étymol. et Hist. 1174 (Richeut, éd. I. C. Lecompte, 293 ds The romanic review, 4, 273; [lecture cependant contestée par M. Roques ds Romania t. 43, 599]), attest. isolée; 1535 (Comptes bâtiments du Roi, I, 82 ds IGLF). Var. graph. de aubier* plus prob. du lat. albaris «blanc» qui a été utilisé en rom. pour désigner des objets clairs (FEW t. 14, fasc. 141, p.295b) que du lat. laburnum «arbre à bois dur et blanchâtre» (v. aubier). Pour aubier ÉTYMOL. ET HIST. I. « Sorte de viorne, cytise, obier » ca 1150 arc d'aubor (Charroi Nîmes, éd. Jonckbloet, 22, ibid.); ca 1160 arc d'albor (Eneas, éd. Salverda de Grave, 8835, ibid.); XIIe-XIIIe s. auborc (Aiol, éd. Foerster, 8343, ibid.); XIIIe s. aubrier (Girard de Viane, B.N. 1448, fo 10 b ds GDF. Compl.); ca 1330 ambour (H. Capet, éd. de La Grange, 35 ds T.-L.); 1344 aubier (A.N. K 45, pièce 1 ds GDF. Compl. : Pour avoir planté et fait planter de nouvels aubiers es diz pasturaulz). II. « Partie tendre et blanchâtre, impropre à l'utilisation, qui se trouve entre l'écorce et le corps de l'arbre » XIVe s. aulbain (Bul. du Comité Trav. Hist. 1905, p. 66 ds IGLF Techn. : Et que les tonneliers facent bons vaisseaulx, sans aulbains, sans evaser les jarles); 1520 aubec (Nouveau Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 4, Coutumes de Bordeaux, article 115, Des vaisseaux à tenir vin : A esté arresté qu'aucuns Charpentiers ne feront mauvaises, puantes, ne faulses douelles, bois gelés, et bois où il y ait aubec); 1521 aubel (P. Fabri ds LA CURNE s.v. aubeau); XVIe s. aubeau (Sully, ibid.); 1581 aulbier (Contrat menu. St Germain, 6 ds IGLF Techn.); 1676 aubier, aubour (A. FELIBIEN, Des Principes de l'archit., de la sculpt., de la peint. et des autres arts qui en dépendent, Paris, J.-B. Coignard, ch. 14 : en ces parties-là [l'Orient et le Septentrion] ils [les arbres] croissent plus haut, sont plus gros, et ont un fil plus droit, ayant l'escorce quasi vive et avec peu d'Aubier ou Aubour). I correspond au lat. laburnum « arbre à bois dur et blanchâtre » (PLINE, 16, 76 ds ANDRÉ Bot. p. 175) très tôt altéré sous l'influence de alburnum « couche blanchâtre entre l'écorce et le bois (étymon de II aubour) » (PLINE, Nat., 16, 182 ds TLL s.v., 1502, 35), lui-même dér. de albus « blanc », v. ANDRÉ, op. cit., p. 22 : La faiblesse de l'étymon alburnum reste difficile à expliquer. Elle a donné lieu à une multiplicité de dérivés par substitution de suffixes (suff. -ain*, -ier*, -el, -eau*; albec forme gasconne, v. PALAY t. 1, p. 95), d'où le nombre important de formes rencontrées au Moy. Âge et l'indécision entre les formes aubier et aubour, indécision qui subsiste encore sauf dans le domaine de la mar. où II est toujours désigné par aubour. Allez, va... Jacte à l'Est
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Je précise que je n'ai fait que citer Delamarre, qui écrit textuellement à l'entrée opolos :
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