Alors que le consul Cnaeus Manlius Vulso et Eposognatos tentaient de négocier la paix, un premier incident opposa les Romains aux Galates. En effet, pendant que les troupes du consul traversaient le territoire dénommé Axylos (plaine de l'Haïmaneh) en vue de contourner le territoire des Tolistobogiens (Robiou, 1863), elles stationnèrent non-loin de la forteresse de Cuballum, que K. Strobel (2002) propose de localiser à Ortakisla (1) (province de Konya, Turquie). Ce fut près de cette forteresse que l'avant-garde de l'armée romaine fut attaquée par un corps de cavalerie galate, ce qui lui causa de lourdes pertes. La cavalerie romaine dut quitter ses retranchements et intervenir précipitamment pour repousser les Galates et limiter les dégâts. Qui étaient ces Galates ? Doit-on y voir une fraction des Tolistobogiens ou des Tectosages ? Tite-Live n'en dit rien, mais il est probable qu'il faille retenir la première hypothèse, tant les Tolistobogiens semblent avoir été divisés quant à l'attitude à adopter vis-à-vis des Romains et des Pergamiens. Enfin, se sachant désormais à portée des attaques ennemies, le consul avança dés lors avec plus de prudence et décida de ne plus s'arrêter jusqu'au Sangarius (le Sakarya). Une fois le fleuve atteint, le consul Cnaeus Manlius Vulso fit édifier un pont, par lequel l'ensemble de l'armée chemina pour gagner le coeur de la Galatie.
Notes
(1) La proposition de K. Strobel est donc assez conforme à celle de F. Robiou, puisqu'elle implique une fois encore que l'armée romaine faisait route vers l'Est, en vue de contourner le territoire des Tolistobogiens, pour gagner celui des Tectosages.
Sources littéraires anciennes
Tite-Live, Histoire romaine, XXXVIII, 18 :"Le consul y consentit, et se remit en marche à travers la contrée appelée Axylos. Ce nom lui vient du manque absolu de bois, de ronces, de toute matière à faire du feu. La fiente de vache y remplace le bois. Près de Cuballum, château de la Gallo-Grèce, où les Romains étaient campés, on vit arriver avec grand bruit la cavalerie ennemie. Le désordre qui se mit dans les postes romains ne fut pas le seul effet de cette brusque attaque ; on eut aussi du monde de tué. L'alarme étant arrivée au camp, la cavalerie romaine s'élança sur les Gaulois par toutes les portes à la fois, les battit, les chassa et leur tua quelques hommes dans la poursuite. Le consul, se voyant déjà sur les terres de l'ennemi, eut soin dès lors de faire reconnaître la marche et de mettre bon ordre dans la colonne. On marcha sans s'arrêter jusqu'au Sangarius ; comme il n'y avait pas de gué pour passer, on jeta un pont sur le fleuve. Le Sangarius prend sa source dans le mont Adorée, traverse la Phrygie, et vient à son entrée dans la Bithynie se joindre au Tymbris : ainsi ses eaux se doublent, et il traverse la Bithynie pour aller se perdre dans la Propontide. Ce qui rend ce fleuve remarquable, c'est moins sa force que la quantité de poissons qu'il fournit aux peuples riverains. L'armée passa sur le pont et se mit à suivre la rive."
• F. Robiou, (1863) - "Campagne de Manlius Vulso contre les Galates", Revue Archéologique, Nouvelle Série, vol.8, pp.313-332
• K. Strobel, (2002) - "State Formation by the Galatians of Asia Minor", Anatolica, XXVIII, pp.1-45
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique