Selon G. Dottin le terme celtique *alco-, que nous retrouvons dans l'anthroponyme Alkouinos (stèle de San Pietro di Stabio), dans le nom d'Alciacum (ancien nom de la ville d'Auxay en Côte-d'Or), correspondrait à l'allemand "elch" et à l'anglais "elk". Ce terme a probablement été emprunté par les Gaulois aux Germains.
Pausanias, Description de l'Hellade, V, 12, 1 : "Tous ceux qui ont cru que les éminences qui sortent de la bouche des éléphants sont des dents de ces animaux, et non des cornes, peuvent considérer d'une part l'alcè, animal qu'on trouve dans la Celtique, et d'autre part, les taureaux d'Éthiopie. Les alcès ont des cornes au-dessus des sourcils - les mâles, seulement ;- car les femelles n'en ont pas trace..."
Pausanias, Description de l'Hellade, IX, 21, 3 : "Il y a encore une bête sauvage qu'on appelle alcè et qui, pour la formé, tient le milieu entre le cerf et le chameau : on la trouve dans le pays des Celtes. Des bêtes que nous connaissons c'est la seule qu'on ne puisse suivre à la trace ou voir de loin. Ceux qui partent pour chasser d'autres animaux, un heureux hasard parfois leur amène une alcè, sous la main. Elle sent l'homme, même à une grande distance, à ce qu'on dit, et s'enfonce dans des ravins ou dans les antres les plus profonds : les chasseurs donc, ayant entouré, dans la plaine ou dans la montagne, un espace de mille stades au moins, s'arrangent de façon à ne pas rompre leur cercle, et en se rapprochant sans cesse, ils prennent tous les animaux qui se trouvent à l'intérieur du cercle, les alcès comme les autres. S'il n'y en a .pas qui aient là leur repaire, il n'existe pas d'autre moyen d'en prendre."
Jules César, La guerre des gaules, VI, 27 : "Il y a aussi des animaux qu'on appelle alces. Leur forme se rapproche de celle d'une chèvre ; ils ont la peau tachetée, mais la taille un peu plus haute. Ils sont sans cornes, et leurs jambes, sans jointures ni articulations ; ils ne se couchent point pour dormir, et si quelque accident les fait tomber, ils ne peuvent se soulever ni se redresser. Les arbres leur servent de lits ; ils s'y appuient et prennent leur repos, ainsi inclinés légèrement. Lorsqu'à leurs traces les chasseurs découvrent les lieux qu'ils fréquentent, ils y déracinent tous les arbres, ou les coupent à fleur de terre, de manière qu'ils conservent encore toute l'apparence de la solidité. Ces animaux viennent s'y appuyer, selon leur coutume, renversent ce frêle appui par leur poids, et tombent avec l'arbre."
Solin, Polyhistor, XXI :"L'île de Gangavie, en Germanie, produit un animal semblable à l'alcé, mais dont les jambes, comme celles de l'éléphant, ne peuvent se plier. Aussi ne se couche-t-il pas pour dormir : il s'appuie contre un arbre, que l'on coupe d'avance, pour faire tomber cet animal lorsqu'il veut prendre son appui habituel. C'est ainsi qu'on s'en empare, et cela serait difficile autrement, car, malgré la raideur de ses jambes, il fuit avec une vitesse inconcevable. Des îles germaniques, l'île Gangavie est la plus grande ; mais elle n'a rien de grand qu'elle-même."
L'idée selon laquelle ce terme aurait été emprunté par les Gaulois aux Germains provient peut-être du fait que les Naharvales, peuple de Germanie, honoraient un couple de dieux équivalent de Castor et Pollux, appelés les Alci.
Tacite, Germanie, XLIII, 2 : "On montre chez les Naharvales un bois sacré, siège d'un antique rituel auquel est préposé un prêtre aux atours féminins. Toutefois, selon l'interprétation romaine, il s'agit de dieux identifiables à Castor et Pollux. Cette entité divine présente leurs caractéristiques et s'appelle les Alci. Il n'en existe aucune représentation et rien n'atteste que leur culte soit d'origine étrangère. Pourtant ils sont vénérés comme des frères, comme des jeunes gens."