Les Allobroges envoient des députés à Rome pour plaider leur cause au sénat (63 av. J.-C.)
Les populations de la province romaine de Gaule transalpine restaient marquées par l'impopulaire politique menée par le préteur Marcus Fonteius et ses exigences fiscales (76-74 av. J.-C.). Elles le furent certainement d'autant plus qu'à l'issue du procès qu'elles lui intentèrent pour divers faits de concussion, il fut disculpé grâce à l'habile plaidoirie de Marcus Tullius Cicero (Cicéron), son avocat (69 av. J.-C.). Ce procès fut donc vain et la pression fiscale à laquelle étaient soumises les cités de Gaule transalpine demeurait forte.
(1) A son retour de Gaule, Lucius Licinius Murena fut élu consul lors des élections consulaires d'octobre 63 av. J.-C. En 62 av. J.-C., peu avant son entrée en fonction, il fut à son tour accusé de corruption électorale par Servius Sulpicius. Il fut à son tour défendu par Cicéron, dont la plaidoirie est connue sous le nom de Plaidoyer pour L. Muréna.
Appien, Guerres civiles, II, 4 :"Telles étaient les intentions de Lentulus, Cethegus, Statilius et Cassius, les chefs du soulèvement, et ils guettaient l'occasion ; or des émissaires des Allobroges, qui se plaignaient de leurs gouverneurs [...] furent admis dans la conjuration, pour soulever la Gaule contre les Romains."
Cicéron, Plaidoyer pour L. Muréna, XLI :"Quelle douleur de retourner, la honte sur le front, dans un pays d'où l'on est revenu couvert de gloire ! Ira-t-il se cacher à l'autre extrémité de la terre, pour que la Gaule transalpine, qui naguère se voyait avec bonheur soumise à son autorité suprême, le revoie proscrit et soit témoin de ses larmes ? Et dans cette province, comment pourra-t-il soutenir la vue de C. Muréna, son frère ? Pour l'un, quelle douleur ! pour l'autre, quel profond chagrin ! Comme ils mêleront leurs larmes! quel bouleversement de fortune, quel changement de langage, lorsqu'en ces lieux où peu de jours auparavant des courriers et des lettres publiaient son élévation au consulat, et d'où ses amis et ses hôtes sont accourus à Rome pour le féliciter, il paraîtra soudain, apportant lui-même la nouvelle de sa disgrâce ?"
Cicéron, Plaidoyer pour L. Muréna, XX :"Dans les Gaules, ses soins et son équité firent recouvrer à nos receveurs des finances des sommes qu'ils croyaient perdues sans retour."
Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Cicéron, XXIV :"Pendant qu'ils faisaient ainsi leurs dispositions, il se trouvait à Rome deux ambassadeurs des Allobroges, peuple durement traité par les Romains, et qui supportait impatiemment leur domination."
Salluste, Conjuration de Catilina, XL : "Il charge donc un certain Umbrénus d'entrer en relations avec les députés des Allobroges et, si possible, de les affilier à la conjuration, dans la pensée que ce peuple, accablé de dettes gouvernementales et privées, et d'autre part, naturellement belliqueux comme tous les Gaulois, se laisserait facilement amener à ce parti. Umbrénus avait fait de la banque en Gaule ; il était connu des principaux citoyens de chaque ville et les connaissait. Aussi, sans perdre de temps, sitôt qu'il vit les députés sur le forum, il leur demanda quelques renseignements sur la situation de leur pays ; et, comme il s'affligeait de leur triste sort, il les interrogea d'une manière pressante sur les chances qu'ils voyaient d'échapper à de telles misères. Ils répondirent en se plaignant de l'avidité des magistrats et en accusant le Sénat de ne point venir à leur aide ; la mort, voilà le remède qu'ils attendaient de leurs maux."