Puissant peuple de la Gaule controlant le trafic sur le Rhône. Leur nom ("ceux qui sont d'un autre pays) indique qu'il s'agit probablement d'un peuple ayant migré au IVème, ou au IIIème siècle avant J.-C.
Les Allobroges entrent réellement dans l'histoire lorsu'en 218 av J.-C. Hannibal arbitre un conflit interne entre Brancos et son frère. Chacun prétendait être le roi légitime des Allobroges. Branéos fournira de l'aide aux Carthaginois, mais ne faisant pas l'unanimité, une partie des Allobroges tentera d'interdire le passage des Alpes aux Carthaginois.
Polybe, Histoire générale, III, 10: "Hannibal trouva dans cette île deux frères qui, armés l'un contre l'autre, se disputaient le royaume. L'aîné mit Hannibal dans ses intérêts, et le pria de lui aider à se maintenir dans la possession où il était. Le Carthaginois n'hésita point ; il voyait trop combien cela lui serait avantageux. Il forma donc une alliance avec lui, et l'aida à chasser son frère. Il fut bien récompensé du secours qu'il avait donné au vainqueur."
Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 31, 5-9: " Près de là se trouvent les Allobroges, peuple qui ne le cède, en puissance, en renommée, à aucune nation de la Gaule. Il était alors divisé par la querelle de deux frères qui se disputaient la couronne. L'aîné, nommé Brancus, d'abord possesseur du trône, en avait été chassé par son frère et par les jeunes guerriers du pays, qui, à défaut du droit, faisaient valoir la force. La décision de ce démêlé, survenu si à propos, fut remise à Hannibal: nommé arbitre des deux princes, il rendit l'empire à l'aîné, d'après l'avis du sénat et des chefs. Brancus reconnaissant fournit aux Carthaginois des provisions de toute espèce, et surtout des vêtements, que le froid si rigoureux des Alpes rendait indispensables. Les dissensions des Allobroges apaisées, Hannibal, qui se dirigeait vers les Alpes."
Entre 124 et 122 av. J.-C., ils accueillent Teutomatos, roi des Salyens, vaincu pas Rome. Refusant de le livrer aux romains, ils s'allièrent avec les Arvernes de Bituitos contre Rome. Allobroges et Arvernes furent vaincus successivement en 122 av. J.-C. par Cneius Domitius Ahenobarbus à Vindalium, puis en 121 av. J.-C., non loin de là par Quintus Fabius Maximus.
Tite-Live, Periochae, LXI : "Le proconsul Cn. Domitius remporte, près de Vindalium, une victoire sur les Allobroges, qui s'étaient attiré cette guerre pour avoir reçu dans sa fuite. et aidé de tous leurs moyens, Teutomatius, roi des Salluviens, et pour avoir ravagé le territoire des Éduens, alliés du peuple romain"
Florus, Histoire romaine, III, 3: "Puis ce furent les Allobroges et les Arvernes contre lesquels les Eduens nous adressèrent des plaintes analogues, en réclamant notre aide et notre secours. Nous eûmes pour témoins de nos victoires sur ces deux peuples l'Isère, la Sorgue et le Rhône, le plus rapide des fleuves."
Tite-Live, Periochae, LXI : "Le consul Q. Fabius Maximus, petit-fils de Paul Émile, remporte une victoire sur les Allobroges et sur Bituitus, roi des Arvernes. Cent vingt mille hommes de l'armée de Bituitus furent taillés en pièces. "
Leur territoire sera dés lors annexé à la Provincia. Ils se révoltèrent contre Rome en 61 avant J.-C., mais durent se soumettre l'année suivante au prèteur C. Pomptinus.
Lors de la guerre des Gaules, ils feront partie des peuples, qui iront se plaindre auprès de Jules César de l'intrusion des Helvètes. Et resteront tout au long de la guerre, des alliès de Rome, malgré les propositions de Vercingetorix.
Jules César, La guerre des gaules, I, 6 : "L'autre route passait par notre province : elle était beaucoup plus praticable et plus aisée, parce que le territoire des Helvètes et celui des Allobroges, nouvellement soumis, sont séparés par le cours du Rhône"
Jules César, La guerre des gaules, I, 10 : "Enfin des Allobroges qui avaient sur la rive droite du Rhône des villages et des propriétés cherchent un refuge auprès de César et lui exposent que, sauf le sol même, il ne leur reste plus rien."
Pomponius Mela, Description de la Terre, II, 68 :"Ses villes les, plus florissantes sont Vasion chez les Vocontiens, Vienne chez les Allobroges, Avénion chez les Cavares, Nemausus chez les Arécomiques, Tolose chez les Tectosages, Arausion, colonie de vétérans de la seconde légion, Arélate, colonie de vétérans de la sixième, Baeterres, colonie de vétérans de la septième ; mais par-dessus tout Narbo-Martius, colonie d'Atacines et de vétérans de la dixième légion, autrefois, le boulevard de toute cette contrée, qui lui doit aujourd'hui son nom et sa célébrité."
Inscription de Lyon (CIL 13, 1918 ; AE 2012, 955) L(VCIO) HELVIO L(VCI) FILIO VOLTIN(IA) FRVGI CVRATORI NAVTARVM BIS IIVIR(O) VIENNENSIVM PATRONO RHODANICORVM ET ARARICOR(VM) N(AVTAE) RHOD(ANICI) ET ARAR(ICI) [L(OCVS) D(ATVS) D(ECRETO)] N(AVTARVM) RHOD(ANICORVM) [... // L(VCIO) HELVIO L(VCI) FILIO VOLTIN(IA) FRVGI CVRATORI NAVTARVM BIS IIVIR(O) VIENNENSIVM PATRONO RHODANIC(ORVM) ET ARAR(ICORVM) N(AVTAE) RHOD(ANICI) ET ARARIC(I) [...
"À Lucius Helvius Frugi, fils de Lucius, (de la tribu) Voltinia, curateur des nautes à deux reprises, duumvir des Viennenses, patron des nautes du Rhodanus et de l'Arar. Les nautes du Rhodanus et de l'Arar (ont élevé cette statue). Lieu donné par décret des nautes du Rhodanus et de l'Arar [...]." "À Lucius Helvius Frugi, fils de Lucius, (de la tribu) Voltinia, curateur des nautes à deux reprises, duumvir des Viennenses, patron des nautes du Rhodanus et de l'Arar. Les nautes du Rhodanus et de l'Arar (ont élevé cette statue) [...]."
Inscription de Lyon (CIL 13, 2009) D(IS) M(ANIBVS) ET MEMORIAE AETERN(AE) G(AI!) LIBERTI DECIMANI CIVI(!) VIENNENS(I) NAVT(AE) ARARICO HONORATO VTRIC(V)LARIO LVGVDVNI CONSISTENTI MATRONA MARCIANI CONIVGI CARISSIMO QVI CVM EA VIXSIT(!) ANNIS XVI MENSIBVS III DIEBVS XV SINE VLLA ANIMI L(A)ESIONE PONENDVM CVRAVIT ET SVB ASCIA DEDICAVIT
"Aux Dieux Mânes et à la mémoire éternelle de Gaius Libertius Decimanus, citoyen viennense, naute de l'Arar, ancien dignitaire des utriculaires demeurant à Lugudunum. Matrona, fille de Marcianus, pour l'époux le plus cher, qui a vécu avec elle 16 ans, 3 mois, 15 jours, sans la moindre blessure d'âme, a pris soin de poser (ce monument) et sous l'ascia l'a dédié."
"À Quintus Valerius Macedo, fils de Caius, (de la tribu) Voltinia, flamine de la Jeunesse, questeur de la colonie des Viennenses, duumvir au trésor, augure, triumvir chargé de gérer le domaine public. Le divin Hadrien lui accorda le laticlave avec la questure, et il obtint la dispense. Les habitants des viciBoxsanus et Noiomagus à leur patron."