Andrasta - Dion Cassius, dans son Histoire romaine évoque cette divinité. La reine Boudicca remercie la déesse Andrasta pour la direction de bon augure, qu'a pris le lièvre, qu'elle venait de lâcher. Ce nom n'est attesté nulle part ailleurs, mais la ressemblance avec le théonyme Andarta que l'on trouve à plusieurs reprises en Narbonnaise, n'est pas être pas due au hasard (ne perdons pas de vue que Dion Cassius, Romain d'expression grec, écrit ici un nom celtique). Un peu plus loin dans ce texte, il fait aussi référence à une forêt consacrée à Andata, qui serait pour les Icéniens l'équivalent de Victoire. Andata est-elle une divinité bien distincte, ou une graphie fautive pour Andrasta/Andarta "Anda(r)ta" ? Si Andata est Andrasta, l'assimilation à Victoire coule de source. Si Andrasta est Andarta (ce qui est généralement admis), alors ce nom est un composé en *and(e)-arta-, signifiant : "la grandeourse". Delamarre (2019), propose un possible composé en *and(e)-rad-ta : "la grande bavarde".
Dion Cassius, Histoire romaine, 62, 6-7 ; "Quand elle [Bouddica] eut fini de parler, elle procéda à une sorte de divination, laissant s'échapper un lièvre d'un pli de sa robe; et comme il courut dans une direction qu'ils considéraient comme de bon augure, toute la multitude s'exclama de joie, et Bouddica, levant la main vers le ciel, dit : "je te remercie, Andrasta, et fait appel à toi, comme une femme parle à une femme. [suit un long discours contre les Romains]. Mais pour nous, Maîtresse, puisses-tu être notre seule conductrice [...] Tout cela, ils le firent en accompagnement de sacrifices, de banquets et de comportements impudiques, pas uniquement dans tous leurs autres lieux sacrés, mais particulièrement dans le bois d'Andate. C'était pour eux le nom de la Victoire, et ils en faisait l'objet d'une vénération exceptionnelle.