Sur des inscriptions de Bad Godesberg (Bonn), Bonn et Cologne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)
Andrusteihiae - Matrones dont l'existence nous est connue par quatre inscriptions votives relevées sur des autels découverts à Bad Godesberg (Bonn), Bonn et Cologne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne), tous datés du IIe-IIIe s. ap. J.-C. Aucun de ces autels ou fragments d'autels n'a conservé la moindre représentation de ces divinités. On relève cependant sur l'un des autels découverts à Bonn, sur la face opposée à l'inscription, la représentation stylisée d'un arbre possédant onze feuilles allongées. Cette iconographie se retrouve également sur l'un des autels dédiés aux Cantrusteihiae et celui dédié aux Mediotautehae. N. Jufer & Th. Luginbühl, (2001), nous donnent une cinquième inscription (AE 1981, 669). Elle est dédiée aux Matribus, et non aux Matronis. Nous ne le retenons pas dans la mesure ou du théonyme, seul la lettre 'D' subsiste (Matri[bus An]d[rustehiae]).
Bien que ce théonyme ait une consonance germanique, X. Delamarre (2007 ; 2013 ; 2019) y reconnaît un nom gaulois. En effet, l'auteur y identifie un composé en *And(e)-dru-st-icā, avec le préfixe augmentatif *ande-, associé à *-dru-, "arbre", et au quasi-suffixe *-st-, vu comme la réduction de la racine verbale *-steh2- > *-sta-, "qui se tient / qui se trouve". Quant à la finale -eiha- / -ehia-, X. Delamarre (2013 ; 2019) y voit une adaptation à la phonétique germanique du suffixe gaulois *-icā. Ainsi, le composé *And(e)-dru-st-icā serait à traduire par "celles qui se tiennent (au pied) du grand arbre".