Arvernus - Divinité attestée par plusieurs inscriptions découvertes respectivement à Cologne (Allemagne), à Gripswald, sur la commune de Ossum-Bösinghoven (Allemagne), à Mozac (Puy-de-Dôme, France), à Orcines (Puy-de-Dôme, France), à Roermond (Pays-Bas) et enfin à Wenau, sur la commune de Langerwehe (Allemagne). Ce théonyme signifie littéralement "l'Arverne" (1). Le fait que le nom d'un dieu fasse directement référence à un peuple gaulois n'est pas exceptionnel, cependant ceux-ci étaient plus communément assimilés au dieu Mars. Dans le cas présent, l'originalité réside que la quasi-totalité des attestations, Arvernus est assimilé à Mercure. Un dieu dénommé Arvernorix est également attesté, lui-aussi assimilé à Mercure. Selon Jules César, les Gaulois honoraient plus particulièrement un dieu assimilé à Mercure (Cf. la fiche Mercure par Jules César), mais ce culte semble avoir atteint une dimension particulière chez les Arvernes, selon le témoignage de Pline (Histoire naturelle, XXXIV, 45). Ce dernier témoignage est d'autant plus précieux qu'il évoque le caractère singulier du culte rendu à Mercure, avec l'érection d'une statue monumentale au sommet du Puy-de-Dôme, endroit précis où des négociants romains laissèrent l'inscription d'Orcines (CIL 13, 1522) (2). Enfin, l'inscription de Mozac constitue l'unique exception, puisque Arvernus y est assimilé à un Génie, faisant ainsi de lui la divinité tutélaire des Arvernes (CIL 13, 1462).
A l'exception des inscriptions découvertes à Mozac (CIL 13, 1462) et Orcines (CIL 13, 1522), qui proviennent du territoire des Arvernes, toutes les autres ont été mises à jour sur le territoire des Ubiens. Ces différentes attestations d'un culte rendu à Arvernus dans cette région invitent à penser que des contingents gaulois, recrutés chez les Arvernes, ont pu être cantonnés dans cette portion de la province de Germanie inférieure.
(1) Il faut en effet privilégier cette hypothèse. Le composé *are-verno- signifiant littéralement "ceux qui sont derrière les aulnes" (avec are- "proche / derrière", associé à -verno- "aulne"), il ne s'applique pas à un théonyme. (2) L'inscription d'Orcines (CIL 13, 1522) est cependant suspecte, tant elle est lacunaire. Aussi, nous savons que le sanctuaire édifié au sommet du Puy-de-Dôme, celui qui fut évoqué par Pline, était consacré à Mercure Dumiatis.