Atespatus - Nom de personne apparaissant sur trois inscriptions votives découvertes respectivement à Neuilly-le-Réal (Allier), et à Saint-Ambroix-sur-Arnon (Cher), sur le territoire des Bituriges Cubes. Cet anthroponyme est un composé en *ate- "re-", et *spatu "dire", signifiant "celui qui répond (qui trouve à redire) (*atespatus : "réponse)". Notons que nous retrouvons un variante de ce nom à Yzeure (Allier) sous la forme : Atispatus.
À Neuilly-le-Réal (Allier), Sur deux statuettes découvertes en 1816, un dénommé Atespatus, fils de Crixus, offre deux bustes représentant l'empereur Auguste et son épouse Livia Drusilla. A la mort d'Auguste, ce dernier prendra le titre de Caesar Divi Augusto, et à la mort de Livie, cette dernière se voit attribuer le titre de Diva Iulia Augusta. Ces deux bustes ont donc était réalisés, soit du vivant des deux, soit il s'agit de faux (Livie n'obtiendra le titre honorifique de Iulia Augusta, et non Livia Augusta, qu'après son décés).
(À) Livie Auguste, Atespatus, fils de ||Crixus, s'est acquitté de son voeu, librement comme il se doit.
Photo : d'après Espérandieu (1925).
Si les deux bustes de Neuilly-le-Réal (Allier) sont des faux, ils nous révélaient pour la première fois le nom d'Atespatus. Or, en 2010 à Saint-Ambroix-sur-Arnon (Cher) fut découvert un vase en bronze dédicacé à Mercure sur lequel figure ce même nom. Il serait étonnant qu'un faussaire ait pu anticiper l'attestation d'un anthroponyme. "L’authenticité du nom du dédicant des bustes impériaux a été mise en doute jusqu’à ce qu’une autre offrande, un vase en bronze de Saint-Ambroix-sur-Arnon (Cher), livre la même identité : Atespatus, indigène celtique" (M. Dondin-Payre, 2017). "Les doutes émis à plusieurs reprises ont conduit à les maintenir en réserve durant de nombreuses décennies. Mais l’étude récente, menée au C2RMF(1) dans le cadre de leur restauration, a permis de les réhabiliter" (S. Descamps-Lequime, I. Biron, J. Langlois, 2017).
(1) Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France</fon>