En 113 av. J.-C., les armées cimbres et teutones traversent les Pré-Alpes de Carinthie, et débouchent près de Noreia. Le territoire des Noriques, alliés de Rome, est dévasté. Les Romains s'inquiètent de leur présence si proche de l'Italie. Le consul Cneius Papirius Carbo fait occuper les cols alpins pour empêcher les Germains de pénétrer en Italie. Une entrevue est organisée au cours de laquelle Cimbres et Teutons promettent de poursuivre leur route pacifiquement. Le consul Carbo leur propose même des guides pour les accompagner, mais ceux-ci les attirent dans un guet-apens. Les légions romaines croient pouvoir triompher aisément de ces barbares, mais la première confrontation tourne court. Le prix de la fourberie du Consul est lourd, les légions sont lamentablement écrasées, près de Noreia. Les survivants en déroute prennent la fuite dans les bois voisins.
Tite-Live, Périoché, LXIII: "Les Cimbres, nation vagabonde, portent la dévastation en Illyrie, et mettent en fuite le Consul Papirius Carbon avec son armée"
Strabon, Géographie, V, 8: "C'est près de Noreia que Cneius Papirius Carbo livra bataille aux Cimbres sans réussir à les arrêter."
Appien, Histoire Romaine, fragment des " celtiques ", XIII: "Une partie des Teutons, une foule d'hommes, s'était jetée, pour les piller, sur les terres des Noriques. Le consul des Romains Papirius Carbon, craignant qu'ils se jetassent sur l'Italie, se posta dans les Alpes, là où le passage est le plus étroit. Comme les Teutons ne l'attaquaient pas, il marcha lui-même contre eux, leur faisant un crime de s'être jetés sur les Noriques qui étaient les hôtes des Romains. Les Romains se faisaient des hôtes de certains peuples à qui ils accordaient leur amitié sans être obligés de les secourir en qualité d'amis. Carbon approchant; les Teutons lui envoyèrent dire qu'ils ignoraient les relations d'hospitalité des Noriques avec les Romains, et qu'à l'avenir ils se tiendraient en dehors de chez eux. Carbon approuva ces paroles des envoyés, leur donna des guides, mais non sans avoir enjoint secrètement de les conduire par le chemin le plus long. Quant à lui, il courut par le plus court, et tandis que les Teutons dormaient encore, il tomba sur eux à l'improviste ; mais, en punition de sa déloyauté, il perdit un grand nombre des siens ; et peut-être même les eût-il tous perdus, si les ténèbres, la pluie, de violents coups de tonnerre assaillant les combattants encore aux prises, ne les avait séparés et si cette terreur d'en haut n'avait mis fin à la lutte. Mais dans ces circonstances même, les Romains, fuyant épars à travers les forêts, se rallièrent à grand-peine au bout de trois jours. Les Teutons passèrent, dans le pays des Galates."
Les " barbares " poursuivent alors leur retraite dans le Sud de l'Allemagne, en direction de la Forêt Noire.