Auguste prend des mesures d'éloignement contre les Gaulois de Rome (9 ap. J.-C.)
Apprenant la défaite de Quintilius Varus et le massacre de l'armée romaine envoyée combattre les Chérusques (9 ap. J.-C.), Auguste réalisa que les provinces de Gaule et de Germanie étaient directement menacées, et à plus long terme, l'Italie et Rome. Face à ce danger extérieur, il organisa des levées en masse et envoya des renforts à Tibère en Germanie. Suspectant l'existence de dangers internes, plus précisément de complots fomentés par les Gaulois et les Germains installés à Rome et / ou servant dans les gardes prétoriennes, il prit des mesures d'éloignement. Ceux des Germains et Gaulois qui servaient dans les gardes prétoriennes ont été envoyés dans les îles, les autres durent quitter l'enceinte de Rome (Dion Cassius, Histoire romaine, LVI, 23).
Dion Cassius, Histoire romaine, LVI, 23 : "Auguste, en apprenant la défaite de Varus, déchira ses vêtements, au rapport de plusieurs historiens, et conçut une grande douleur de la perte de son armée, et aussi parce qu'il craignait pour les Germanies et pour les Gaules, et, ce qui était le plus grave, parce qu'il se figurait voir ces nations prêtes à fondre sur l'Italie et sur Rome elle-même, et qu'il ne restait plus de citoyens en âge de porter les armes ayant quelque valeur, et que ceux des alliés dont le secours eût été de quelque utilité avaient souffert. Néanmoins il prit toutes les mesures qu'exigeait la circonstance ; et comme aucun de ceux qui avaient l'âge de porter les armes ne voulait s'enrôler, il les fit tirer au sort, et le cinquième parmi ceux qui n'avaient pas encore trente-cinq ans, le dixième parmi ceux qui étaient plus âgés, était, par suite de ce tirage, dépouillé de ses biens et noté d'infamie. Enfin, comme, malgré cela, beaucoup refusaient encore de lui obéir, il en punit plusieurs de mort. Il enrôla ainsi par la voie du sort le plus qu'il put de vétérans et d'affranchis, et se hâta de les envoyer immédiatement en Germanie rejoindre Tibère. Comme il y avait à Rome un grand nombre de Gaulois et de Germains, les uns voyageant sans songer à rien, les autres servant dans les gardes prétoriennes, il craignit qu'ils ne formassent quelque complot, et il envoya les derniers dans des îles, tandis qu'à ceux qui n'avaient pas d'armes, il enjoignait de sortir de la ville."