Conséquences des guerres de Germanie sur les Gaules (13-7 av. J.-C.)
Dans le cadre des soulèvements ayant affecté la Gaule belgique, les sources anciennes mentionnent presque systématiquement des troupes venues de Germanie (1). Les témoignages anciens, souvent imprécis, voire laconiques, ne permettent pas toujours de déterminer si ce furent les Gaulois qui les invitèrent à passer le Rhin, si les Gaulois profitaient de leurs incursions pour s'en faire des alliés de circonstance ou si l'insécurité générée par ces incursions entraînaient les Gaulois dans la révolte. La répression des révoltes et quelques raids organisés outre-Rhin, suffisaient généralement à obtenir le départ des Germains et à sanctionner leurs interventions. Pendant plusieurs décennies, les Romains ne semble pas s'être inquiétés outre mesure des Germains et s'être contentés d'installer les Ubiens sur la rive gauche du Rhin (39-38 av. J.-C.), et des accords conclus avec un certain nombre de ces peuples. Ainsi, l'organisation des défenses de la Gaule n'était pas configurée pour faire face à un danger extérieur, mais uniquement destinées à juguler d'éventuelles révoltes gauloises.
Les ravages occasionnés dans le nord de la Gaule par les Sicambres, Usipètes et Tenctères, puis la défaite du proconsul Marcus Lollius Paulinus (17-16 av. J.-C.), témoignèrent de l'impréparation des Romains à faire face à un danger extérieur. La prise en main de la situation par Auguste (16-13 av. J.-C.) mit un terme à ces incursions, mais ne régla pas le problème de manière définitive. Ainsi, dés que le gouvernement de la Gaule chevelue échut à Nero Claudius Drusus, les Germains profitèrent de la révolte des Gaulois contre le recensement (13-12 av. J.-C.) pour reprendre leurs agressions.
Nero Claudius Drusus tenta de remédier à la situation en suivant deux stratégies distinctes, mais complémentaires. Il fit redéployer les troupes présentes en Gaule, complétées par plusieurs légions, sur les bords du Rhin, où il fit construire des infrastructures défensives et offensives. Depuis celles-ci, il intervint sur la rive droite du Rhin pour pacifier et soumettre les Germains au cours de quatre campagnes successives, menées de 12 à 9 av. J.-C. Ses actions furent par la suite poursuivies par Tiberius Claudius Nero, son frère.