Basaboïates - Peuple de la Gaule aquitaine, qui fut mentionné que par Pline, qui les a dénommé Basaboiates (var. Basabocates et Vasaboiates) (Histoire naturelle, IV, 108). D'après la description que cet auteur dresse de la province d'Aquitaine, il n'est pas possible de les localiser.
Selon P.-M. Duval, (1989), les Basabocates ne seraient autres que les Vocates de César (Guerre des Gaules, III, 27). Eux et les Boïates pourraient être d'autres composantes des Boïens de Bohèmes installés de longue date (donc antérieurement à la guerre des Gaules) dans cette région de Gaule. Aucun élément probant ne permet non-plus d'abonder dans le sens de P.-M. Duval (1989), sinon des conjectures étymologiques.
Dans un article publié en 2004, L. Morin & V. Souilhac ont émis l'hypothèse que la cité des Basaboïates, uniquement attestée au Haut-Empire, ait pu être constituée par la réunion de deux peuples : les Vasates et les Boïates. Ce point de vue a séduit par la suite J.-P. Bost (2009). Le nom des Basaboïates serait donc un composé regroupant le nom de ces deux peuples, *Vasa-boi-ates. Selon ce même travail, leur capitale commune aurait été Boios (Bois-de-Lamothe / Les Abatuts, commune de Biganos), jusqu'au IVe s. ap. J.-C., époque à laquelle les Vasates et les Boïates sont devenus deux cités à part entière. Il conviendrait donc de localiser les Basaboïates au niveau des actuels Bazadais et Pays de Buch (et Pays de Born ?). Deux points affaiblissent cependant cette théorie. Le premier est qu'on considère communément que les Vasates sont bien mentionnés par Pline dans son énumération des peuples d'Aquitaine, sous le nom de Vassei (Histoire naturelle, IV, 108). Le second est que L. Morin & V. Souilhac (2004) n'ont pas pris en compte le fait qu'à la fin du IIe s. ap. J.-C., les Vasates ont été mentionnés par Ptolémée sous le nom Οὐασάριοι et que ce dernier leur attribuait déjà Κόσσιον "Cossium" (Bazas) pour principale ville (Géographie, II, 7, 11).
Pline, Histoire naturelle, IV, 108 :"A l'Aquitaine appartiennent les Ambilatres, les Anagnutes, les Pictons, les Santons, libres ; les Bituriges, libres, surnommés Ubisques ; les Aquitains qui ont donné leur nom a la province ; les Sediboniates ; puis les Convènes rassemblés dans une ville ; les Bégères, les Tarbelliens, surnommés Quatuor Signani (à cause d'une garnison de quatre enseignes) ; les Cocosates, surnommés Sex Signani ; les Vénames, les Onobrisates, les Bélendes, la chaîne des Pyrénées ; au-dessous, les Monèses, les Osquidates des montagnes, les Sibyllates, les Campones, les Bercorcates, les Bipedimuens, les Sassuminiens, les Vellates, les Tornates, les Consoranniens, les Ausques, les Élusates, les Sottiates, les Osquidates de la plaine, les Succasses, les Tarusates, les Basabocates, les Vasséens, les Sénnates, les Cambolectres, les Agésinates (ou Cambolectres Agésinates) ;"
Sources
• J.-P. Bost, (2009) - L'empire romain et les sociétés provinciales, Ausonius Éditions, Pessac, 705p.
• P.-M. Duval, (1989) - "Les peuples de l'Aquitaine d'après la liste de Pline", in P.-M. Duval (Ed.) Travaux sur la Gaule (1946-1986), Publications de l'École Française de Rome, Rome, n°116, pp.721-737
• L. Morin & V. Souilhac, (2004) - "Les énigmes de Boios", in : A. Ferdière (Ed.), Capitales éphémères. Des Capitales de cités perdent leur statut dans l'Antiquité tardive, Actes du colloque de Tours, 6-8 mars 2003, supplément à la Revue archéologique du centre de la France, n°25, pp.191-205
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique