Vers 273 avant J.-C. Les Galates ne se sont pas encore établis, ils errent encore en Asie-Mineure. L'armée syrienne commandé par Antiochos I Sôter (Sôter "Le sauveur", surnom qu'il hérita suite à cet événement) infligea grâce à seize éléphants, une écrasante défaite au Galates. Le lieu de cette bataille n'est malheureusement pas connu (au sud de Pergame).
Lucien de Samosate, Sur une faute commise en saluant, IX : "Antiochus Soter, près d'en venir aux mains avec les Galates, crut voir en songe Alexandre, qui se précipitait vers lui et lui ordonnait de prendre pour cri de guerre : " Bonne santé !" Il le fit, et remporta une célèbre victoire."
Lucien de Samosate, Zeuxis ou Antiochus, VIII-XI : "Ainsi parla Zeuxis, avec un peu trop de dépit peut-être. Antiochus, surnommé Soter, eut une aventure à peu près semblable dans sa bataille contre les Galates. Si vous voulez, je vais aussi vous la raconter. Sachant qu'il avait affaire à des hommes braves, et les voyant supérieurs en nombre, formés en phalange serrée, se développant sur un front de bataille de vingt-quatre hoplites de profondeur, tous couverts de leurs boucliers et de cuirasses d'airain, flanqués de vingt mille hommes de cavalerie sur chaque aile ; au centre, quatre-vingts chars armés de faux tout prêts à s'élancer, et deux fois autant de chars attelés de deux chevaux ; Antiochus, dis-je, voyant tout cela, se crut perdu, et regarda cette armée comme invincible, d'autant que la sienne avait été levée à la hâte, sans grandeur dans ses proportions mesquines, bataillons peu nombreux, composés presque tous de peltastes et de troupes légères. Les vélites formaient la plus grande partie de son armée. Déjà il songeait à un accommodement et à quelque moyen honorable de terminer la guerre, lorsque Théodotas de Rhodes, brave capitaine, tacticien consommé, ne voulut point qu'en sa présence on désespérât du succès. Antiochus avait seize éléphants. Théodotas ordonne de les cacher, de les dérober le plus possible à la vue des ennemis. Puis, quand on sonnera la trompette, que la mêlée commencera, qu'on en viendra aux mains, que la cavalerie des Galates se mettra à charger, et que leur phalange, en s'ouvrant, livrera passage aux chars poussés en avant, alors quatre des éléphants s'élanceront sur chacune des divisions de la cavalerie ennemie, et les huit autres sur les chars armés de faux ou traînés par deux chevaux. "Ce sera, disait-il, le moyen d'effrayer les chevaux des Galates, qui se jetteront, en fuyant, sur leur infanterie." Ce fut ce qui arriva. Les Galates et leurs chevaux, n'ayant jamais vu d'éléphants, sont si épouvantés de ce spectacle inattendu, que, loin même de ces animaux, au seul bruit de leurs cris, à la vue de leurs défenses, dont la blancheur était relevée par la couleur noire de leur corps, à l'aspect de leurs trompes dressées et menaçant de saisir ce qu'ils pourraient rencontrer, ils lâchent pied avant qu'on en vienne à une portée de trait, et s'enfuient en désordre. Les fantassins s'entrepercent de leurs lances, et sont foulés aux pieds des cavaliers, qui se ruent sur eux de toute leur vitesse. Les chars, retournés contre leur propre parti, ensanglantent leur passage, et, comme dit Homère : ils tombent, et tombant roulent avec fracas. Les chevaux, une fois lancés hors de leur route et ne pouvant tenir contre les éléphants, jettent à bas leurs conducteurs, Traînent par les sentiers le char vide et sonore , coupent et déchirent avec les faux ceux mêmes de leurs amis qui sont renversés. Or, combien n'y en avait-il pas de gisants au milieu de cet affreux tumulte ! Cependant les éléphants poursuivent leur course, écrasant sous leurs pas, lançant en l'air avec leurs trompes, et perçant de leurs défenses tout ce qu'ils rencontrent. En un mot, ils font remporter à Antiochus une victoire complète. La plupart des Galates périssent dans un immense carnage, quelques-uns sont faits prisonniers. Le reste, en petit nombre, se sauve à travers les montagnes. Tous les Macédoniens, qui servaient sous Antiochus, chantaient le péan de triomphe. Ils entouraient le roi, en jetant de grands cris et en lui présentant des couronnes, mais lui, les larmes aux yeux, dit-on : "Rougissons, soldats, s'écria-t-il, de devoir notre salut à seize éléphants. Si l'étrangeté de cette vue n'avait frappé de terreur nos ennemis, que serions-nous devenus contre eux ?" Il ordonna même que sur le trophée l'on ne gravât que la figure d'un éléphant."