Les Cénomans rompent leur alliance avec Rome (200 av. J.-C.)
Au cours des derniers conflits opposant les Gaulois aux Romains, les Cénomans prirent systématiquement le parti de Rome, ou restèrent neutres. Cette alliance est bien datée, elle remonte à 226-225 av. J.-C., lorsque les Cénomans et les Vénètes furent séduits par des ambassadeurs romains et invités par ces derniers à participer à la lutte contre les Gaulois coalisés aux côtés des peuples d'Italie. Même lorsque la seconde guerre punique (218-202 av. J.-C.) semblait tourner en la défaveur de Rome, les Cénomans restèrent fidèles à cette alliance.
Tout changea en 200 av. J.-C., lorsque les Insubres et les Boïens furent entraînés par le carthaginois Hamilcar dans un nouveau conflit contre Rome. Pour une raison inconnue, les Cénomans se joignirent à eux (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 10). Dion Cassius évoque très certainement ce même fait lorsqu'il indique que Hamilcar "détacha les Gaulois du parti des Romains" (Dion Cassius, Histoire romaine, fragment CCXXI. c.).
Dion Cassius, Histoire romaine, fragment CCXXI. c. :"Des troubles éclatèrent chez les Insubres. Un Carthaginois, nommé Amilcar, après avoir fait la guerre avec Hannon, était resté dans leur pays. Il se tint tranquille pendant quelque temps, s'estimant heureux d'être ignoré ; mais lorsque la guerre contre la Macédoine fut imminente, il détacha les Gaulois du parti des Romains, se mit à leur tête, marcha contre les Liguriens et en entraîna une partie dans ses intérêts."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 10 :"L'attention générale était portée sur la guerre de Macédoine, quand tout à coup, au moment où l'on s'y attendait le moins, la nouvelle d'un soulèvement des Gaulois parvint à Rome. Les Insubres, les Cénomans et les Boïens avaient entraîné avec eux les Célines, les Ilvates et les autres peuples de la Ligurie, et sous la conduite d'un général carthaginois, nommé Hamilcar, qui s'était établi dans ces contrées avec les débris de l'armée d'Hasdrubal, ils avaient assailli Plaisance."