Les Gaulois dirigés par le général carthaginois Hamilcar se soulèvent contre Rome (201-200 av. J.-C.)
Peu avant l'entrée en fonction des consuls (201 av. J.-C.), ou au tout début du consulat de Publius Sulpicius Galba Maximus et Caius Aurelius Cotta (200 av. J.-C.), alors que les Romains s'appétaient à mener la deuxième guerre de Macédoine (200-197 av. J.-C.), les Gaulois prirent de nouveau les armes contre Rome. D'après Tite-Live (Histoire romaine, XXXI, 10) et Dion Cassius (Histoire romaine, fragment CCXXI. c.), ce soulèvement a été fomenté depuis le territoire des Insubres, par un général carthaginois dénommé Hamilcar. Comment expliquer la présence de ce général carthaginois en Gaule cisalpine deux ans après le terme de la deuxième guerre punique (218-202 av. J.-C.) ?
Dion Cassius prétend que Hamilcar était issu de l'armée de Hannon (Histoire romaine, fragment CCXXI. c.). Deux personnes dénommées Hannon figurent dan les sources antiques relatives à la Seconde guerre punique. Le premier est Hannon le Grand, lequel n'a jamais participé à la moindre expédition en Italie, puisqu'il était justement hostile à la guerre lancée lancée par Hannibal Barca. Le deuxième apparaît dans un court passage de l'oeuvre d'Appien. En effet, dans le cadre du récit de la bataille de Cannes (216 av. J.-C.), il est indiqué que le commandement de l'aile gauche des troupes carthaginoises fut confiée à un Hannon, neveu de Magon Barca (Hannibalique, IV, 20). Tite-Live indique quant à lui que Hamilcar était accompagné par les débris de l'armée d'Hasdrubal Barca, lequel a effectivement mené une campagne en Italie en 208-207 av. J.-C. (Histoire romaine, XXXI, 10). Dans un autre passage, Tite-Live mentionnant la teneur des propos tenus par les ambassadeurs romains envoyés auprès de Masinissa, confie "qu'on ne savait trop si c'était un débris de l'armée d'Hasdrubal, ou plus tard de celle de Magon" (Histoire romaine, XXXI, 11). Il existe aujourd'hui un certain consensus pour considérer qu'il s'agissait en fait de troupes laissées là au moment du départ de Magon Barca (203 av. J.-C.), au terme de sa campagne en Italie du nord (205-203 av. J.-C.).
Dion Cassius, Histoire romaine, fragment CCXXI. c. :"Des troubles éclatèrent chez les Insubres. Un Carthaginois, nommé Amilcar, après avoir fait la guerre avec Hannon, était resté dans leur pays. Il se tint tranquille pendant quelque temps, s'estimant heureux d'être ignoré ; mais lorsque la guerre contre la Macédoine fut imminente, il détacha les Gaulois du parti des Romains, se mit à leur tête, marcha contre les Liguriens et en entraîna une partie dans ses intérêts."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 10 :"L'attention générale était portée sur la guerre de Macédoine, quand tout à coup, au moment où l'on s'y attendait le moins, la nouvelle d'un soulèvement des Gaulois parvint à Rome. Les Insubres, les Cénomans et les Boïens avaient entraîné avec eux les Célines, les Ilvates et les autres peuples de la Ligurie, et sous la conduite d'un général carthaginois, nommé Hamilcar, qui s'était établi dans ces contrées avec les débris de l'armée d'Hasdrubal, ils avaient assailli Plaisance."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 11 :"On fut aussi d'avis d'envoyer en Afrique des ambassadeurs, qui se rendaient d'abord à Carthage, puis en Numidie auprès de Masinissa. Ils devaient signifier aux Carthaginois : " qu'un de leurs concitoyens, Hamilcar, était resté dans la Gaule ; qu'on ne savait trop si c'était un débris de l'armée d'Hasdrubal, ou plus tard de celle de Magon ; mais qu'il faisait la guerre, contrairement au traité, et qu'il avait appelé aux armes contre le peuple romain les populations gauloises et liguriennes ; que si les Carthaginois tenaient à la paix, ils eussent à le rappeler et à le livrer aux Romains "."
Julius Obsequens, Livre des prodiges, XLVI :"Sous les consuls Serv. Sulpitius Galba et C. Aurelius Cotta. [?] Alors s'alluma la guerre macédonique contre Philippe. Les Gaulois, Insubres, Cénomanes et Boïens, sous la conduite du Carthaginois Amilcar, firent des irruptions dans les pays voisins, et détruisirent les villes par la flamme et l'incendie."