Lucius Iulius Calenus - Notable gallo-romain de la cité des Éduens, dont l'existence nous est connue par un passage des Histoires de Tacite (III, 25) et une inscription votive provenant de Bourbon-Lancy (CIL 13, 2805). D'après cette dernière inscription, Lucius était le fils de Caius Iulius Magnus et le petit-fils de Caius Iulius Eporedirix(1), deux personnes dont l'existence nous est connue par une autre inscription (2) (CIL 13, 2728). Selon Tacite, Lucius Iulius Calenus était un tribun militaire, ayant été séduit par la cause de l'éphémère empereur Aulus Vitellius. Après la défaite de ce dernier lors de la bataille de Cremona (octobre 69 ap. J.-C.), Titus Flavius Vespasianus tâcha d'apaiser la situation et de s'assurer de la loyauté des Germanies et des Gaules en confiant cette mission à des émissaires recrutés dans l'armée de Vitellius. C'est dans ce cadre que le préfet de cohorte trévire Alpinus Montanus fut envoyé par Vespasien dans les deux Germanies, tandis que le tribun militaire Lucius Iulius Calenus fut dépêché dans les trois Gaules (Histoires, III, 25).
(1) Il s'agît très certainement du fils ou du petit-fils du chef éduen Eporedorix, comme l'ont suggéré C. Goudineau & C. Peyre (1993), A. Hostein (2010) et E. Arbabe (2020). Son praenomen et son gentile nomen suggèrent un octroi de la citoyenneté dés l'époque de César ou d'Auguste.
(2) Cette seconde inscription nous apprend également que Lucius Iulius Calenus avait un frère, Caius Iulius Proculus.
Tacite, Histoires, III, 25 :"Au reste, la terre, infectée d'un sang corrompu, ne permit pas aux vainqueurs de s'arrêter longtemps sur ce tombeau d'une ville en cendres. S'étant avancés à trois milles de distance, ils recueillirent les Vitelliens épars et tremblants, et les rangèrent chacun sous ses enseignes. Comme la guerre civile durait encore et rendait douteuse la foi des légions vaincues, elles furent dispersées dans les provinces illyriques. On remit à des courriers et à la renommée le soin d'annoncer la victoire en Bretagne et en Espagne. On envoya dans les Gaules le tribun Julius Calenus, et en Germanie Alpinus Montanus, préfet de cohorte. Montanus étant Trévire, Calénus Éduen, et tous deux du parti vaincu, on les montrait pour frapper les esprits. En même temps on occupa les passages des Alpes, par précaution contre la Germanie, qu'on soupçonnait d'armer pour Vitellius."
Inscription de Bourbon-Lancy (CIL 13, 2805) C(AIVS) IVLIVS EPOREDIRIGIS F(ILIVS) MAGNVS PRO L(VCIO) IVLIO CALENO FILIO BORMONI ET DAMONAE VOT(VM) SOL(VIT)
"Caius Iulius Magnus, fils d'Eporedirix, pour Lucius Iulius Calenus, son fils. À Bormo et Damona, il s'est acquitté de son voeu."
Sources
• E. Arbabe, (2020) - La politique des Gaulois : Vie politique et institutions en Gaule chevelue (IIe siècle avant notre ère-70), Éditions de la Sorbonne, Paris, 440p.
• C. Goudineau & C. Peyre, (1993) - Bibracte et les Éduens. À la découverte d'un peuple gaulois, Errance, Paris, 207p.
• A. Hostein, (2010) - "D'Eporedirix à Iulius Calenus, du chef éduen au chevalier romain (Ier s. av. Ier s. ap. J. C.)", in : F. Chausson (dir.), Occidents romains. Sénateurs, chevaliers, militaires et notables dans les provinces d'Occident, Errance, Paris, pp.49-80
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique
Liens analogiques
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