Pas d'âne, taconnet, herbe de Saint Quirin, chou de vigne, herbe aux pattes, pas de cheval, racine de peste, pied de cheval
Seul Marcellus nous donne pour cette plante un nom gaulois: calliomarcus (?). Il en dit ceci: "Voici un remède efficace contre la toux; c'est une herbe que l'on nomme calliomarcus en gaulois, et ongle de cheval en latin. Après avoir été cueillie lors de la vieille lune et séchée le jeudi, on la met dans une marmite neuve avec des charbons ardents, qui doivent être posés à l'intérieur de la marmite. La partie supérieure de la marmite doit être recouverte d'un couvercle d'argile. On introduit ensuite un roseau dans ce couvercle pour inspirer les vapeurs de la marmite" (Marcellus de Bordeaux, De medicamentis liber).
Mais cette utilisation du tussilage nous était mentionnée, trois siècles avant Marcellus, par Dioscoride (Sur la matière médicale) et Pline (Histoire naturelle; ils ne spécifiaient pas de nom gaulois. De plus, pour Leclerc (Précis de phytothérapie), l'origine même du terme latin tussilago est une contraction de tussim ago. Ceci laisse à penser que l'origine de cette utilisation n'est pas gauloise.
En gaulois, calliomarcos signifie "sabot de cheval"; dans ce nom composé, le complément de nom (marc: cheval) se trouve après le nom. Dans son glossaire, Dottin (La langue gauloise) signale le terme ebulcalium, qui signifie "sabot de poulain"; ici, le complément de nom est placé avant le nom. La forme calliomarcos est postérieure à la forme ebulcalium. Ceci traduit le fait qu'au IVème siècle, quand Marcellus écrivait son ouvrage, la langue gauloise évoluait encore, elle était donc encore une langue vivante.
La tussilagone, ester sesquiterpénique isolé dans les boutons floraux, est chez le chien, un stimulant respiratoire qui accroît la ventilation et augmente la pression artérielle; de plus, on a démontré que la tussilagone avait une action inhibitrice du PAF-acéther dont le rôle dans les phénomènes inflammatoires et les troubles respiratoires est connu (Bruneton, Pharmacognosie - Phytochimie - Plantes médicinales, p. 683).
Sources
• G. Dottin, La langue gauloise, Paris, 1920
• J. Bruneton, Pharmacognosie - Phytochimie - Plantes médicinales, 2e ed, ed Lavoisier, TEC DOC, Paris 1997
• H. Leclerc, Précis de phytothérapie, 5e ed, ed Masson, Paris, 1994.
• Pierre Louarn pour l'Arbre Celtique