Cette attaque soudaine contraignit les Boïens à abandonner leurs alliés afin de protéger leur territoire des ravages de l'armée romaine (Tite-Live, Histoire romaine, XXXII, 30). Quintus Minucius Rufus espérait affronter les Boïens en bataille rangée. Il mit un terme aux pillages et rassembla ses troupes dans l'attente de ce qu'il espérait être un combat fatidique. Les Boïens ne lui en offrirent pas la possibilité. Au lieu de rassembler leurs troupes pour affronter l'armée romaine, ils se dispersèrent sur l'ensemble de leur territoire afin d'en défendre chaque arpent de terre. Quintus Minucius Rufus abandonna son projet et fit de nouveau dévaster le territoire des Boïens par ses troupes, sans jamais parvenir à les contraindre à l'affronter (Tite-Live, Histoire romaine, XXXII, 31). D'après Tite-Live, c'est dans le cadre de ces dévastations que la ville de Clastidium (Casteggio) fut incendiée (Histoire romaine, XXXII, 31).
Tite-Live, Histoire romaine, XXXII, 29 :"Q. Minucius se dirigea par la gauche vers la mer inférieure, conduisit son armée à Gênes et commença par attaquer les Ligures. Les places de Clastidium et de Litubium, toutes deux en Ligurie, et deux peuplades liguriennes, les Céléiates et les Cerdiciates, firent leur soumission. Bientôt toute la Cispadane, moins les Gaulois Boiens et les Ligures Ilvates, fut réduite ; on faisait monter à quinze le nombre des villes et à vingt mille celui de leurs habitants. Le consul mena ensuite ses légions sur le territoire des Boiens"
Tite-Live, Histoire romaine, XXXII, 30 :"Il n'y avait pas longtemps que les Boiens avaient passé le Pô et fait leur jonction avec les Insubres et les Cénomans. Ils avaient appris que les consuls devaient les attaquer à la tête de leurs légions réunies, et ils voulaient aussi rassembler toutes leurs forces pour être en état de leur tenir tête. Mais à la nouvelle que l'un des deux consuls portait la flamme sur les terres des Boiens, la discorde éclata aussitôt dans les rangs de ces peuples. Les Boiens demandaient que l'armée tout entière les secourût dans leur détresse ; les Insubres refusaient de laisser leur pays sans défense. Les confédérés se séparèrent donc : les Boiens coururent protéger leurs terres ;"
Tite-Live, Histoire romaine, XXXII, 31 :"Le consul Minucius avait d'abord parcouru rapidement, en le dévastant, le territoire des Boiens ; mais lorsqu'il vit qu'ils s'étaient séparés des Insubres afin de revenir défendre leurs foyers, il se tint dans son camp, persuadé qu'il faudrait bientôt livrer une bataille rangée. Les Boiens, de leur côté, n'auraient pas reculé devant une action, si la nouvelle de la défaite des Insubres n'eût abattu leur courage. Ils abandonnèrent donc leur général et leur camp, se dispersèrent dans leurs bourgades, pour protéger chacun ses propriétés, et forcèrent leur ennemi à changer son plan d'opérations. Minucius renonça à terminer la guerre par une action générale et se mit à ravager de nouveau les campagnes, à incendier les maisons, à forcer les bourgades : dans cette dévastation, Clastidium fut livré aux flammes. Puis il conduisit ses légions contre les Ligures Ilvates, les seuls qui tinssent encore. Cette peuplade fit aussi sa soumission dès qu'elle eut appris que les Insubres avaient été vaincus en bataille rangée et que les Boiens étaient frappés de terreur au point de ne pas même oser courir les chances d'un combat. Les consuls envoyèrent alors de la Gaule à Rome des lettres pour annoncer leurs succès. Le préteur urbain M. Sergius en fit lecture d'abord au sénat, puis, par ordre des sénateurs, devant l'assemblée du peuple. On décréta quatre jours de supplications."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXIII, 22 :"Les tribuns reconnurent " que les exploits de Cornélius étaient tels qu'on ne pouvait pas plus hésiter à lui accorder le triomphe qu'à rendre des actions de grâce aux dieux immortels ; mais que ni lui, ni aucun autre citoyen n'aurait jamais assez d'influence et de crédit pour faire obtenir le triomphe à son collègue, après l'avoir obtenu pour lui-même, surtout quand ce collègue n'y avait aucun droit. En effet, disaient-ils, Q. Minucius n'avait livré en Ligurie que de petits combats, qui méritaient à peine d'être mentionnés ; en Gaule, il avait essuyé une perte considérable. " Ils allaient même jusqu'à nommer les tribuns militaires T. Juventius et Cn. Ligarius, de la quatrième légion, qui avaient succombé dans cette malheureuse bataille avec tant d'autres braves, Romains ou alliés."