Cantium - Promontoire de l'île de Bretagne mentionné sous la forme Κάντιον par Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, V, 21) et Strabon (Géographie, I, 4, 3 ; IV, 3, 3 ; 5, 1) (1) ou encore Κάντιον ἄκρον par Ptolémée (Géographie, II, 3, 4 ; II, 3, 6). Selon les auteurs antiques qui l'ont mentionné, l'île de Bretagne avait une forme globalement triangulaire et le promontoire Cantium constituait son extrémité orientale, la plus proche de la Gaule. Le nom de ce promontoire se rapporte à celui des Cantiens (l'actuel comté du Kent), sur le territoire desquels il se situe. Il s'agît de l'actuel South Foreland.
(1) Ces deux auteurs semblent eux-mêmes reprendre des informations publiées dans le De l'Océan de Pythéas.
Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, V, 21 :"Nous allons maintenant dire un mot de la configuration de cette île, et de l'étain qu'elle produit. L'île Britannique a la forme d'un triangle comme la Sicile ; mais ses côtés sont inégaux. Elle s'étend obliquement en face de l'Europe. On appelle Cantium le promontoire le plus proche du continent, et qui n'en est éloigné que d'environ cent stades, à partir du point où commence le lit de la mer. L'autre promontoire, appelé Bélérium est éloigné du continent de quatre journées de navigation. Le dernier, qui s'appelle Orcas, s'avance, suivant les historiens, dans la pleine mer. Le plus petit côté de l'île est parallèle au continent de l'Europe et a sept mille cinq cents stades de longueur, le second depuis le détroit jusqu'au sommet du triangle, quinze mille, et le dernier, vingt mille ; de telle sorte que toute l'île a quarante-deux mille cinq cents stades de circonférence ."
Strabon, Géographie, I, 4, 3 :"D'autre part, la Bretagne, dont la longueur, égale à peu de chose près à celle de la Celtique, laquelle lui fait face et par ses extrémités correspondantes aux siennes la détermine exactement, ne dépasse pas 5000 stades (dans les deux pays, en flet, les points extrêmes à l'orient et à l'occident sont situés juste vis-à-vis, et ceux de l'est, à savoir le Cantium et l'embouchure du Rhin, se trouvent même tellement rapprochés qu'ils sont en vue l'un de l'autre), la Bretagne, dis-je, aurait, au rapport de Pythéas, 20000 stades de longueur et la distance du Cantium à la côte de Celtique serait de plusieurs journées de navigation. Sur les Ostimii pareillement, et sur les contrées qui s'étendent au delà du Rhin et jusqu'à la Scythie, Pythéas n'a publié que des renseignements controuvés. Or, quiconque ment à ce point touchant des lieux connus n'a guère pu dire la vérité en parlant de contrées absolument ignorées."
Strabon, Géographie, IV, 3, 3 :"Comme le Rhin, le Sequanas embrasse une certaine étendue de pays dans ses sinuosités, mais il s'en faut bien aussi que ces sinuosités aient le développement qu'on a dit. Les deux fleuves coulent du sud au nord et débouchent l'un et l'autre en face de la Bretagne, le Rhin assez près pour que de son embouchure on aperçoive distinctement le cap Cantium, extrémité orientale de l'île, le Sequanas un peu moins près : aussi est-ce dans le voisinage de l'embouchure du Rhin que le divin César établit le rendez-vous de sa flotte, quand il fut pour passer en Bretagne."
Strabon, Géographie, IV, 5, 1 :"La Bretagne [qui s'offre à nous ensuite] est de forme triangulaire : de ses trois côtés, le plus grand est opposé à la Celtique et se trouve avoir en longueur juste la même dimension que le côté correspondant de cette contrée, c'est-à-dire 4300 ou 4400 stades, à prendre ledit côté depuis les bouches du Rhin jusqu'à l'extrémité septentrionale ou aquitanique du mont Pyréné, et le côté opposé depuis le cap Cantium, qui fait face aux bouches du Rhin, représentant ainsi le point le plus oriental de l'île, jusqu'à cet autre cap qui, situé juste en face de la limite extrême de l'Aquitaine et du mont Pyréné, en forme la pointe la plus occidentale."