Bracaraugustains et Calenses (Bracares), Ammaienses, Egitanienses / Igaeditains, Lancienses Oppidans et Limiques (Lusitaniens), Cauriense, Norbenses et Turgalenses (Vettons)
Etymologie:
L'amie
Attestée:
Sur des inscriptions de Telhado (Vila Nova de Famalicão, district de Braga), Aldeia do Souto (Covilhã), Idanha a Velha (Idanha-a-Nova, district de Castelo Branco), Crato e Mártires (Crato), Sao Salvador da Aramenha (Marvão, district de Portalegre), Valadares (Vila Nova de Gaia, district de Porto), Enfia (Viana do Castelo, district de Viana do Castelo) et São João da Pesqueira (district de Viseu, Portugal), Alcántara, Arroyo de la Luz, Coria, Garrovillas de Alconetar, Santa Cruz de la Sierra, Villamesías, Villamiel, Zarza la Mayor et Zorita (province de Cáceres, Espagne).
Cilea - Anthroponyme attesté sur différentes inscriptions provenant de la province romaine de Lusitanie, et dans une bien moindre mesure de Tarraconaise. Il y est principlement répandu sur les territoires des Lusitaniens et des Vettons. Il est fort probable que ce nom soit issu du celtique *cilo- / cilio- / cillo-, qui signifie "ami" (Delamarre, 2007 ; 2019). La variante masculine Cilius est également attestée dans les mêmes régions.
Dans la province de Lusitanie
• Chez les Ammaienses (Lusitaniens)
Une épitaphe lacunaire provenant de Crato e Mártires (Crato, district de Portalegre, Portugal) mentionne une personne de ce nom. D'après ce document, Cilea était une jeune fille, morte à l'âge de 12 ans, dont le père était un dénommé Cadarus (IRCPacen 626).
Crato e Mártires (IRCPacen 626) CILEA / CADA/RI F(ILIA) / ANN(ORVM) XII / [...
"Cilea, fille de Cadarus, âgée de 12 ans […]."
Dans la même cité, une autre femme de ce nom apparaît sur une inscription funéraire exhumée à Sao Salvador da Aramenha (Marvão, district de Portalegre, Portugal). En effet, une dénommée Turrania Cilea est évoquée pour avoir fait ériger un monument funéraire pour son gendre, le duumvir Marcus Iunius Gallus (HEp 2009, 583).
Sao Salvador da Aramenha (Marvão) (HEp 2009, 583) M(ARCO) IVNIO / QVIR(INA) GALLO / IIVIR(O) TVRRANIA / CILEA GENERO
"À Marcus Iunius Gallus, (de la tribu) Quirina, duumvir. Turrania Cilea, pour son gendre (elle a fait ériger ce monument)."
À Garrovillas de Alconetar (province de Cáceres, Espagne), une épitaphe fournit une nouvelle attestation de ce nom. En effet, ce monument funéraire était celui d'une dénommée Cilea, fille de Flavus, morte à l'âge de 30 ans. Son fils, également nommé Flavus a fait ériger ce monument (CILCaceres-01, 204 ; 03, 1143 ; HEp 1995, 208).
"Cilea, fille de Flavus, cauriense, âgé de 30 ans, repose ici. Que la terre te soit légère ! Flavus, pour sa mère, conformément à son testament, a pris soin de faire (ce monument)."
Une autre Cilea est mentionnée à Coria (province de Cáceres, Espagne), où elle a fait ériger un mmonument funéraire pour son fils, dont le nom n'a pas été conservé (HEp 1998, 48 ; CILCaceres-04, 1235).
"[…], fils de […], âgé de 10 ans. Cilea, sa mère, a pris soin de faire (ce monument). Il repose ici. Que la terre te soit légère !"
Dans la même cité, au niveau de l'actuel Villamiel (province de Cáceres, Espagne), une autre attestation de ce nom a été identifiée. Une nouvelle fois, la Cilea mentionnée a fait ériger un monument funéraire pour son fils défunt, dont le nom n'a pas été conservé (FE 535 ; CILCaceres-04, 1321 ; AE 2015, 554 ; HEp 2014/15, 232).
"[…], fille de [...]acia, âgée de [….], repose ici. Que la terre te soit légère ! Cilea, pour sa mère […] a pris soin de faire (ce monument)."
À Zarza la Mayor (province de Cáceres, Espagne), une autre personne de ce nom est mentionnée. Là, Cilea était la fille d'un dénommé Quadratus (HEp 1997, 272 ; CILCaceres-04, 1338).
"Cilea (fille de) Quadratus, âgée de […], repose ici. Que la terre te soit légère !"
• Chez les Egitanienses (Igaeditains, Lusitaniens)
La cité des Egitanienses a fourni un grand nombre d'attestations, dont sept proviennent de la seule localité d'Idanha a Velha (Idanha-a-Nova, district de Castelo Branco, Portugal). Sur la première, la dénommée Cilea est mentionnée comme ayant été la fille de Cilius, l'épouse de Toutonus, et la mère de Camira (ERBeira 61).
Idanha-a-Velha (Idanha-a-Nova) (ERBeira 61) CILEAE CILI F(ILIAE) / VX[S]ORI SVAE / ET CAMIRAE F(ILIAE) SV/AE TOVTONVS AR/CONII F(ILIVS) PATER <F=E>(ACIENDVM) C(VRAVIT)
"À Cilea, fille de Cilius, son épouse, et à Camira, sa fille. Toutonus, fils d'Arconius, son père, a pris soin de faire (ce monument)."
Une autre Cilea, fille de Cilius, est mentionnée sur une épitaphe de cette même localité. Cette fois-ci, la personne ainsi dénommée était la soeur d'un certain Laetus, et la femme de Toutonus,lequel a fait ériger le monument funéraire (ERBeira 77).
"À Laetus, fils de Cilius. Cilea, fille de Cilius, pour son frère, conformément au testament, a pris soin de faire (ce monument)."
Une Cilea, fille de Turus, épouse de Taganus et mère de Tagana et de Domitius est mentionnée est mentionnée dans la même localité (AE 1967, 176). Une fois encore, elle ne paraît pas avoir de lien avec ses homonymes.
Idanha-a-Velha (Idanha-a-Nova) (AE 1967, 176) TAGANO MANTAI / CILEAE TVRI TAGANAE TAGANI / DOMITIVS PATRI MATRI SORORI
"À Taganus, fils de Mantaius ; à Cilea, fille de Turus ; à Tagana, fille de Taganus. Domitius, pour son père, pour sa mère (et) pour sa soeur (a fait ce monument)."
Une autre femme de ce nom est référencée sur un autre monument funéraire. Là, cette femme était la fille d'Aleo. Elle était également l'épouse de Paulus, la mère de Tanginus et de Talaius, et la grand-mère de Cumelius (HEp 2003/04, 938).
"À Tanginus, fils de Paulus ; à Cumelius, fils de Talaius. Cilea, fille d'Aleo, sa mère, pour son fils et son petit-fils, a pris soin de faire (ce monument)."
Une cinquième épitaphe indique qu'il y avait également une Cilea, fille d'Aebicus, et épouse de Celer. C'est d'ailleurs cette dernière qui a fait ériger le monument funéraire pour son mari défunt (HEp 2003/04, 941).
"Celer, fils de Bolsius, couvreur, âgé de 65 ans, repose ici. Que la terre te soit légère ! Cilea, fille d'Aebicus, son épouse, a pris soin de la faire (ce monument)."
Une inscription funéraire, fort lacunaire, dédiée à un certain Flacus, mentionne une autre femme de ce nom. Hélas, la piètre état de conservation de l'inscription ne permet pas de déterminer quels étaient les liens entre cet homme et Cilea (AE 2005, 759).
La dernière attestation provenant d'Idanha a Velha indique qu'une femme de ce nom était la fille d'un dénommé Crassus, l'epouse de Reburrus et la mère de Marcus (ERBeira 95).
Idanha-a-Velha (Idanha-a-Nova) (ERBeira 95) REBVRRO TREVCA/TI F(ILIO) CILEAE CRASSI F(ILIAE) / MARCVS PATRI / MATRI F(ACIENDVM) C(VRAVIT)
"À Reburrus, fils de Treucatus ; à Cilea, fille de Crassus. Marcus, pour son père et sa mère, a pris soin de la faire (ce monument)."
À Telhado (Vila Nova de Famalicão, district de Braga, Portugal), une troisième Cilea fille de Cilius, est mentionnée. Elle se distingue des deux précédentes par le nom de son époux, Lovius (AE 1967, 170).
Telhado (Vila Nova de Famalicão) (AE 1967, 170) [L]OVIO CAENONIS F(ILIO) PATRI / BOVDICAE TONGI F(ILIAE) MATRI / CILIO TAPAESI F(ILIO) SOCRO CILEAE / CILI F(ILIAE) VXORI CAENO LOVI F(ILIO)
"À Lovius, fils de Caeno, son père ; à Boudica, fille de Tongius, sa mère ; à Cilius, fils de Tapaesus, son beau-père ; (et) à Cilea, fille de Cilius, son épouse. Caeno, fils de Lovius, (a fait ériger ce monument)."
• Chez les Lancienses Oppidans (Lusitaniens)
Une épitaphe exhumée à Aldeia do Souto (Covilhã, district de Castelo Branco, Portugal) fournit une nouvelle attestation de ce nom. Là, Cilea était la mère de Longinus, et la grand-mère de Severus, l'auteur du monument (HEp 2008, 222).
"À Longinus, fils de Cilea. Severus, fils de Loginus, pour son père, a pris soin de faire (ce monument)."
• Une Lanciense Oppidane (Lusitaniens) chez les Caurienses (Vettons)
Une autre personne nommée Cilea et issue du territoire des Lancienses Oppidans apparaît sur une inscription funéraire de Villamiel (province de Cáceres, Espagne). Cette dernière était l'affranchie de Dutia et c'est en mémoire de celle-ci que Cilea fit ériger le monument (AE 1985, 541 ; CILCaceres-04, 1324 ; HEp 1989, 208).
"Dutia, fille de […], lanciense oppidane, âgée de 45 ans (repose ici). Cilea, affranchie de Dutia, a pris soin de faire (ce monument). Que la terre te soit légère !"
Une épitaphe provenant de São João da Pesqueira (district de Viseu, Portugal) fait mention d'une dénommée Sulpicia Cilea, mais aussi de son frère Sulpicius Rufus, et de sa soeur, Sulpicia Rufina. Tous trois étaient les enfants de Lucius Sulpicius Rufinus (CIL 02, 434 ; HEp 1990, 901).
São João da Pesqueira (CIL 02, 434 ; HEp 1990, 901) L(VCIVS) SVLPI(CIVS) RVFIN/VS LIMICVS SIBI ET / SVL(PICIAE) CILEAE SVL(PICIO) RVFO / SVL(PICIAE) RVFINAE [FIL]I(I)S(?) [P]II(SSIMIS?) F(ECIT)
"Lucius Sulpicius Rufinus, limique, pour lui-même et pour Sulpicia Cilea, pour Sulpicius Rufus et Sulpicia Rufina, ses affectueux enfants, il a fait (ce monument)"
À Alcántara (province de Cáceres, Espagne), une autre femme de ce nom est évoquée. Hélàs, l'inscription étant lacunaire, il est délicat de dire quels étaient les liens de parenté entre Cilea et les autres personnes mentionnées, bien qu'il soit fort probable qu'elle ait été la femme de Tongius et la mère de Camira (CIL 02, 757 ; CILCaceres-01, 26 ; HEp 2007, 64).
"Camira, fille de Tongius, âgée de 30 ans ; Tongius, fils de Sulla, âgé de [...] ans. Ils reposent ici. Que la terre vous soit légère ! Cilea, (fille de ?) [...]."
Deux autres femmes de ce nom sont attestées à Arroyo de la Luz (province de Cáceres, Espagne). Sur la première inscription funéraire, la dénommée Cilea était la fille de Tancinus, et la mère d'Ambatus et Boutia (CILCaceres-01, 75 ; HEp 2007, 70).
Arroyo de la Luz (CILCaceres-01, 75 ; HEp 2007, 70) D(IS) M(ANIBVS) / CILEA T/ANCINI F(ILIA) / AN(NORVM) L H(IC) S(ITA) / E(ST) S(IT) T(IBI) T(ERRA) L(EVIS) / AMBATV/S ET BOV/TIA MAT/RI F(ILII) F(ACIENDVM) C(VRAVERVNT)
"Aux dieux Mânes. Cilea, fille de Tancinus, âgée de 50 ans, repose ici. Que la terre te soit légère ! Ses enfants, Ambatus et Boutia, pour leur mère, ont pris soin de faire (ce monument)."
Sur la seconde inscription provenant de cette localité, Cilea figure aux côtés de Scana et Arco,comme ayant été les responsables de la construction d'un monument funéraire en mémoire d'Amona, la défunte. Incomplète, l'inscription ne permet plus de savoir quels étaient les liens unissant ces différentes personnes (CIL 02, 737 ; CILCaceres-01, 80 ; HEp 2007, 71).
Arroyo de la Luz (CIL 02, 737 ; CILCaceres-01, 80 ; HEp 2007, 71) AMONA / ALLVQI / AN(NORVM) L / H(IC) S(ITA) E(ST) S(IT) T(IBI) T(ERRA) L(EVIS) SC/ANA ARC/O CILEA / [...
"Amona, fille d'Alluqus, âgée de 50 ans, repose ici. Que la terre te soit légère ! Scana, Arco, Cilea, [...]."
Une épitaphe provenant de Santa Cruz de la Sierra (province de Cáceres, Espagne) apporte une nouvelle attestation de ce nom. Ici, Cilea était la fille de Tancinus.Elle fut inhumée aux côtés de Caturo, un homme bien plus jeune qu'elle, qui pourrait avoir été son fils, ou un membre de sa famille (CILCaceres-02, 695).
Santa Cruz de la Sierra (CILCaceres-02, 695) CILEA TA/NCINI / AN(NORVM) L H(IC) S(ITA) / S(IT) T(IBI) T(ERRA) L(EVIS) / CATVR[O] / G() AN(NORVM) XX / H(IC) S(ITVS) E(ST) S(IT) T(IBI) / T(ERRA) L(EVIS)
"Cilea (fille de) Tancinus, âgée de 50 ans, repose ici. Que la terre te soit légère ! Caturo (fils de) G(?), âgé de 20 ans, repose ici. Que la terre te soit légère !"
À Villamesías (province de Cáceres, Espagne), une très courte inscription indique qu'y a vécu une Cilea, dont le père s'appelait probablement Visalus (CILCaceres-02, 894 ; AE 2012, 701 ; HEp 2012, 248).
Villamesías (CILCaceres-02, 894 ; AE 2012, 701 ; HEp 2012, 248) CILEA VIS(ALI?) / AN(NORVM) L H(IC) S(ITA) / EST
"Cilea (fille de) Visalus (?), âgée de 50 ans, repose ici."
Une quatrième Cilea, fille de Cilius, est attestée à Zorita (province de Cáceres, Espagne). Une fois encore, elle doit être considérée comme étrangère à ses homonymes (CILCaceres-02, 894 ; AE 2012, 701 ; HEp 2012, 248).
Zorita (CILCaceres-02, 904 ; HEp 2012, 258) [CIL]EA / CI[LI] F(ILIA) / [HIC] SITA / [...
Une inscription provenant de la localité d'Enfia (Viana do Castelo, district de Viana do Castelo, Portugal) mentionne une autre femme de ce nom, qui avait pour mari un dénommé Marcus. Ce fut d'ailleurs pour ce dernier qu'elle fit ériger ce monument funéraire (CIL 02, 426).
"Consacré aux dieux Mânes. Marcus, fils de Marcinus, âgé de 60 ans (repose ici). Cilea, son épouse (a fait ce monument)."
• Chez les Calenses
À Valadares (Vila Nova de Gaia, district de Porto, Portugal), la dénommée Cilea était la fille de Triteus, la mère de Lancea et donc certineent la femme de Taus. La lacune de l'inscription compliquent la compréhension de l'ensemble, et notamment des relations qui l'unissaient à Catus (FE 784).
Valadares (Vila Nova de Gaia) (FE 784) [L]ANCEA(?) TAI F(ILIA) AN(NORVM) XX[...] / [C]ATO(?) APRI F(ILIVS) AN(NORVM) L[...] / CILEA TRITEI F(ILIA) FILIA[E] / SIBI SVISVE VIVA F(ACIENDVM) [C(VRAVIT)]
"À Lancea (?), fille de Taus, âgée de […] ; à Catus (?), fils d'Aper, âgé de […]. Cilea, fille de Triteus, pour sa fille, pour elle-même et pour les siens, de son vivant, a pris soin de faire (ce monument)."
• Boudica [ personnages sur inscriptions (de Bacacu à Butus) ] • Boutia [ personnages sur inscriptions (de Bacacu à Butus) ] • Bracares [ peuples celtes de la péninsule ibérique (Les) ] • Dieux Mânes [ interpretatio romana ] • Meidubrigenses [ Lusitaniens ] • Reburrus [ personnages sur inscriptions (de Raedonia à Rutenus) ] • Toutonus [ personnages sur inscriptions (de Talio à Tutus) ] • Vettons [ peuples celtes de la péninsule ibérique (Les) ]