Les fleuves et les rivières constituent des obstacles quasi infranchissables pour les armées de l'antiquité. Les soldats, alourdis par leurs armes et leurs cuirasses, embarrassés par leurs boucliers, ne pouvaient que difficilement traverser cet obstacle à la nage. Les cavaliers étaient quant à eux limités par le courage, parfois défaillant de leur monture. Enfin, la traversée limitait considérablement les ravitaillements, il était en effet difficile pour les chariots gaulois de traverser les principales rivières (cf. fiche relative à l'exploitation de la topographie). Couper les ponts limite donc la possibilité de l'ennemi de traverser un cours et l'oblige soit à rétablir les ponts, soit à tenter une périlleuse traversée. Les Celtes n'attendaient bien entendu que cette occasion pour attaquer un ennemi, alors sans défense et à découvert.
Jules César, La guerre des gaules, VII, 19 : "La colline était en pente douce depuis sa base ; un marais large au plus de cinquante pieds l'entourait presque de tous côtés et en rendait l'accès difficile et dangereux. Les Gaulois, après avoir rompu les ponts, se tenaient sur cette colline, pleins de confiance dans leur position ; et ; rangés par familles et par cités, ils avaient placé des gardes à tous les gués et au détour du marais, et étaient disposés, si les Romains tentaient de le franchir, à profiter de l'élévation de leur poste pour les accabler au passage."
Jules César, La guerre des gaules, VII, 34 : "[...]il donne quatre légions à Labiénus pour aller chez les Sénons et les Parisii ; lui-même, à la tête de six autres légions, il s'avance vers Gergovie, le long de la rivière d'Allier. Il avait donné à Labiénus une partie de la cavalerie, et gardé le reste avec lui. À la nouvelle de la marche de César, Vercingétorix fit aussitôt rompre tous les ponts de la rivière, et remonta l'Allier sur la rive gauche".
Jules César, La guerre des gaules, VII, 35 : "Les deux armées étaient en présence, les camps presque en face l'un de l'autre ; et les éclaireurs disposés par l'ennemi empêchaient les Romains de construire un pont et de faire passer les troupes. Cette position devenait très embarrassante pour César, qui craignait d'être arrêté une partie de l'été par la rivière, l'Allier n'étant presque jamais guéable avant l'automne".
Jules César, La guerre des gaules, VII, 58, : "S'étant emparé d'environ cinquante bateaux, il les joignit bientôt ensemble, les chargea de soldats, et par l'effet de la peur que cette attaque inopinée causa aux habitants, dont une grande partie d'ailleurs avait été appelée sous les drapeaux de Camulogène, il entra dans la place sans éprouver de résistance. Il rétablit le pont que les ennemis avaient coupé les jours précédents, y fit passer l'armée, et se dirigea vers Lutèce en suivant le cours du fleuve. L'ennemi, averti de cette marche par ceux qui s'étaient enfuis de Metlosédum, fait mettre le feu à Lutèce, couper les ponts de cette ville ; et, protégé par le marais, il vient camper sur les rives de la Seine, vis-à-vis Lutèce et en face du camp de Labiénus".