César dans ses Commentaires de la Guerre des Gaules, tout comme Strabon, évoquent une forme de défense passive employée par certaines populations belges. Ils indiquent en effet que ceux-ci entretenaient des bocages à vocation défensive, constitués de branches entrelacées, de buissons épineux, complétés par des pieux. Ces haies s'entrecroisaient de façon à constituer un véritable rempart végétal impraticable pour les cheveux et difficiles d'accès pour les fantassins.
Jules César, La guerre des gaules, II, 17 : "Les Nerviens [...] afin de mieux faire obstacle à la cavalerie de leurs voisins, dans le cas où ils viendraient faire des razzias chez eux, au procédé suivant : ils taillaient et courbaient de jeunes arbres ; ceux-ci poussaient en largeur de nombreuses branches ; des ronces et des buissons épineux croissaient dans les intervalles si bien que ces haies, semblables à des murs, leur offraient une protection que le regard même ne pouvait violer. Notre armée étant embarrassée dans sa marche par ces obstacles [...]"
Strabon, Géographie, IV, 3, 5 : "Le pays des Morins, des Atrébatiens et des Eburons offre le même aspect que celui des Ménapes, l'aspect d'une forêt, mais d'une forêt d'arbres très peu élevés, qui, tout en présentant une superficie considérable, n'a pourtant que les 4000 stades d'étendue que les historiens lui donnent. On désigne cette forêt sous le nom d'Arduenne. Habituellement, en cas de guerre et d'invasion, les gens du pays entrelaçaient ensemble les branches de ces arbustes, qui sont épineux et rampants comme des ronces, pour que l'ennemi trouvât tous les passages obstrués ; dans certains endroits même ils enfonçaient en terre de gros pieux, après quoi ils allaient se cacher eux et leurs familles au plus profond des bois dans les petites îles de leurs marais. Seulement, s'ils trouvaient là, durant la saison des pluies, d'impénétrables retraites, il devenait aisé de les y atteindre quand commençait la sécheresse."
Nous savons, au travers de nombreux témoignages que les armées celtiques en déplacement étaient suivies d'innombrables chariots chargés du ravitaillement des troupes. Selon Frontin, César a utilisé une méthode proche de celle des Nerviens pour bloquer les chariots gaulois. Il est probable qu'une autre fonction des bocages garnis de pieux entretenus par les populations belges était de bloquer les ravitaillements des ennemis qui tentaient de s'introduire sur leur territoire.
Frontin, Stratagèmes, II, 3 : Sylla prenant alors l'offensive, Archelaüs fit avancer sa cavalerie pour soutenir son attaque, et pour donner le moyen à son infanterie pesamment armée de se rétablir ; celle des Romains la chargea, et acheva la défaite. César arrêta de même les chariots des Gaulois en plantant des pieux en terre.