La divination, malgré l'existence d'un corps de devins spécialisés (vates en Gaule, faith en Irlande), semble être le bien de tous les druides. Nous supposons qu'un druide spécialisé dans les techniques du sacrifice ne pouvait ignorer totalement celle de la divination, tout sacrifice étant par définition omnivalent et total.
On connaît le nom de différentes techniques irlandaises d'incantations, mais on ignore le plus souvent à quoi ils correspondent :
- imbas forosnai "très grande science qui illumine"
- dichetal do chennaib cnàime "incantation par le bout des os (des doigts)"
Tout ceci se ramène finalement à l'emploi de la satire (aer), c'est-à-dire de la parole du druide qui, du seul fait qu'elle est prononcée, suffit à provoquer l'évènement qu'elle annonce, avec toutes ses conséquences. La satire atteint indifféremment un guerrier, un roi, une reine ou un individu quelconque qui refuse de se plier à la volonté de l'incantateur. Le hasard, le sort, les éléments naturels se liguent alors contre la victime ; les hommes l'abandonnent, et la déchéance physique survient, marquée par trois boutons ou abcès qui la défigurent, et l'obligent à se cacher de honte, dans l'attente d'une mort rapide.
Dans cet art divinatoire, la part de la femme est grande. Elles n'ont pas accès au sacerdoce et au sacrifice, mais elles sont douées pour la magie et la prédiction.