Aucune religion ne subsiste sans sacrifice, animal ou humain. Mais il ne faut pas croire que ces sacrifices ont été les boucheries qu'on imagine. L'homme est une victime de prêtre, et donc une victime exceptionnelle. Le sacrifice est le fait le plus important de toute l'activité religieuse (cf. Ananda K; Coomaraswamy, La Doctrine du Sacrifice, Dervy-Livres). La victime sacrificielle, volontaire ou non, devient un être à part, à qui est offert une destinée posthume remarquable. Nous sommes mal renseignés sur la partie rituelle de la religion, parce qu'aucune de nos sources ne l'a décrite. La cueillette du gui, décrite par Pline, est en réalité un élément d'une cérémonie comprenant le sacrifice d'un taureau, et celui d'un cheval blanc, rituel d'intronisation royale. Les données archéologiques relatives aux sépultures (orientation des corps, équipement, offrandes) et aux restes sacrificiels découverts dans quelques sanctuaires (ossements, armes volontairement brisées), n'ont toujours pas été répertoriés ou synthétisés.
En Irlande, les funérailles comportent invariablement :
- le chant funèbre (composé et chanté par un file ("poète")
- éventuellement des jeux funèbres
- l'inhumation
- l'érection d'une stèle sur la tombe
- la gravure du nom du défunt en ogam sur sa tombe.
En tout cas, le sacrifice est, dans la religion celtique comme dans toutes les autres (christianisme compris), le principal rite. Il y a toutes sortes de victimes possibles, humaines et animales. Le mode sacrificiel est également important :
- sacrifice non-sanglant (au bénéfice de la classe sacerdotale) : pendaison, immersion, inhumation.
- sacrifice sanglant (au bénéfice de la classe guerrière) : immolation, crémation
- oblation végétale ou libation (au bénéfice de la classe productrice ou artisanale) (lait, eau ou boisson fermentée).