[Ecolismenses] - Cité de la province d'Aquitaine seconde qui fut mentionnée pour la première fois entre la fin du IVe s. et le début du Ve s. ap. J.-C. sur la Notice des Gaules, sous la forme ciuitas Ecolismensium. Le nom de cette cité signifiait "la cité des Ecolismenses", gentilé latin désignant les habitants d'Iculisma (Angoulême), leur métropole. Leur territoire correspondait à celui de l'ancien diocèse d'Angoulême (avant 1790), soit l'Angoumois.
La cité des Ecolismenses est issue d'un démembrement de la cité des Santones au cours du Bas-Empire. D'autres exemples contemporains montrent que les démembrements consistaient fréquemment à ériger un ou des pagi pré-existants au rang de cité. Dans le cas présent, aucun élément n'apporte d'indice sur le nom de cet ancien pagus. Cette érection en cité est certainement bien antérieure à l'époque de la rédaction de la Notice des Gaules, puisque dés le IIIe-IVe s. ap. J.-C. Iculisma fut le siège d'un évêché.
L. Dufour de Longuerue (1722) a émis l'hypothèse que cet ancien pagus aurait pu être l'ancien territoire des Agésinates mentionnés au Ier s. ap. J.-C. par Pline (Histoire naturelle, IV, 108). Cette proposition repose sur l'une des lectures possibles de ce passage de l'Histoire naturelle de Pline : […], Sennates, Cambolectri, Agessinnates Pictonibus iuncti autem Bituriges liberi, qui Cubi appellantur ; […] "[…], les Sennates, les Cambolectres, les Agésinates joints aux Pictons, puis les Bituriges, libres, que l'on appelle Cubes ; […]" (Histoire naturelle, IV, 108-109). Cette lecture distingue les Cambolectres des Agésinates, et place ces derniers sous la dépendance des Pictons. Leur territoire ne pouvant être localisé, il était tentant d'y voir l'origine lointaine de la ciuitas Ecolismensium. Ce point de vue a été remis au goût du jour et popularisé par A.-F. Lièvre (1892), J.-F. Bladé (1893) et surtout A. Holder (1913). Plusieurs travaux postérieurs ont apporté un certain nombre de corrections au texte de Pline, considèrent les Cambolectres Agésinates comme un seul et unique peuple, indépendant des Pictons et proposent de les localiser sur la rive gauche de la Garonne (Duval, 1989). Ces dernières propositions vont donc à l'encontre de l'existence d'un quelconque lien entre les Cambolectres Agésinates et les Ecolismenses.
Sources
• J.-F. Bladé, (1893) - "Géographie politique du Sud-Ouest de la Gaule pendant la domination romaine", Annales du Midi, tome 5, n°20, pp.417-469
• L. Dufour de Longuerue, (1722) - Description historique et geographique de la France ancienne et moderne, 1ère partie, Chez J.-H. Pralard, Paris, 386p.
• P.-M. Duval, (1989) - "Les peuples de l'Aquitaine d'après la liste de Pline", in P.-M. Duval (Ed.) Travaux sur la Gaule (1946-1986), Publications de l'École Française de Rome, Rome, n°116, pp.721-737
• A. Holder, (1913) - Altkeltischer Sprachschatz, Teubner, Leipzig, vol. 3, 1280p.
• A.-F. Lièvre, (1892) - Les Agésinates ou "Cambolectri Agesinates", Extrait du Bulletin de géographie historique et descriptive, E. Leroux, Paris, 10p.
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique