Limaeas - Nom d'un fleuve d'Hispanie, cité par Pline (Histoire naturelle) (Limaea), Strabon (Géographie) (Limeas, Limaeas), Pomponius Mela (Description de la Terre) (Limia), et Ptolémée (Géographie) (Limios). Ces mêmes auteurs nous donnent plusieurs noms désignant ce même fleuve : Aeminius, Léthé et Oblivion (fleuve de l'Oubli). Il s'agit de l'actuel fleuve Lima (en portugais, ou Limia en Galicien). Il prend sa source dans la province d'Ourense (Galice), et se jette dans l'Atlantique à Viana de Castelo (Portugal). Il traverse la ville éponyme de Ponte de Lima (antique Limia). Son nom est plus probablement basé sur une racine *leim- "boue, limon" ---> "la boueuse, la limoneuse", que sur une racine *limo- "orme" (Delamarre, 2012).
Pline, Histoire Naturelle, IV, 35, 3 : "Des erreurs ont aussi été commises au sujet de fleuves célèbres: à 200.000 pas du Minius dont nous avons parlé plus haut, est, d'après Varron, le fleuve Aeminius, que quelques-uns placent ailleurs et qu'ils appellent Limaea."
Strabon, Géographie, III, 3, 4 : "On franchit encore d'autres cours d'eau, puis l'on atteint le Léthé. Ce fleuve que les auteurs appellent aussi tantôt le Limeas, et tantôt l'Oblivio, descend également de la Celtibérie et du pays des Vaccéens. Il en est de même du Baenis qui lui succède : le Baenis, ou Minius, comme on l'appelle quelquefois, est de tous les fleuves de la Lusitanie le plus grand de beaucoup et il peut être, comme le Durius, remonté l'espace de 800 stades."
Strabon, Géographie, III, 3, 5 : "On raconte en effet qu'une bande de ces derniers, qui avait entrepris naguère une expédition en compagnie des Turdules contre les peuples de cette partie de l'Ibérie, s'étant brouillée avec ses alliés dès la rive ultérieure du Limaeas, et, ayant perdu en même temps, pour comble de malheur, le chef qui la commandait, se répandit dans le pays et se décida à y demeurer, ce qui fit donner au Limaeas cette dénomination de fleuve du Léthé ou de l'Oubli. Les villes des Artabres sont agglomérées autour d'un golfe connu des marins qui pratiquent ces parages sous le nom de port des Artabres."
Pomponius Mela, Géographie, III, 1 : "[...] Ce côté du promontoire s'étend en ligne droite jusqu'à une certaine distance, et cette ligne droite n'est interrompue que par deux petites courbures jusqu'au promontoire que nous appelons Celtique. Elle est habitée jusqu'à la première sinuosité par les Celtes, et au delà, à partir de l'embouchure du fleuve Durius, par les Groviens, dont le territoire est arrosé par l'Avon, le Celadus, le Naebis, le Minius, et le Limia, surnommé fleuve d'Oubli. [...]".
Ptolémée Géographie, II, 6, 1 : "La côte occidentale de la Lusitania, qui est encadrée par l'océan occidental, est ainsi décrite : après l'embouchure du fleuve de Dorios (Douro), là suivent : les Callaici Bracares, l'embouchure du fleuve Avus (Rio Ave) 5°30' / 42°15', le promontoire Avarus (Cabo-de-Santo-Andre) 5°30' / 42°30', l'embouchure du fleuve Nebios 5°40' / 42°45', l'embouchure du fleuve Limios 5°30' / 43°15', l'embouchure du fleuve Minios 5°20' / 43°40', les sources de la rivière 11°30' / 44°15'."