Magilos - Roi des Boïens de la plaine du Pö en Italie. En 218 avant J.-C., il vint en délégation auprès d'Hannibal, pour l'inciter à franchir les Alpes et combattre les Romains.
Polybe, Histoire, III, 44: "Hannibal, maître du passage, et en même temps victorieux, pensa aussitôt à faire passer ce qui restait de troupes sur l'autre bord, et campa cette nuit le long du fleuve. Le matin, sur le bruit que la flotte des Romains était arrivée à l'embouchure du Rhône, il détacha cinq cents chevaux numides pour reconnaître où étaient les ennemis, combien ils étaient, et ce qu'ils faisaient. Puis, après avoir donné ses ordres pour le passage des éléphants, il assembla son armée, fit approcher Magile, petit roi qui l'était venu trouver des environs du Pô, et fit expliquer aux soldats par un interprète les résolutions que les Gaulois avaient prises, toutes très propres à donner du coeur et de la confiance aux soldats, car, sans parler de l'impression que devait faire sur eux la présence de gens qui les appelaient à leur secours, et qui leur promettaient de partager avec eux la guerre contre les Romains, il semblait qu'on ne pouvait se défier de la promesse que les Gaulois faisaient de les conduire jusqu'en Italie par des lieux où ils ne manqueraient de rien, et par où leur marche serait courte et sûre. Magile leur faisait encore des descriptions magnifiques de la fertilité et de l'étendue du pays où ils allaient entrer, et vantait surtout la disposition où étaient les peuples de prendre les armes en leur faveur contre les Romains."
Tite-Live, Histoire Romaine, XXI, 29 : "Hannibal ne savait s'il poursuivrait sa marche vers l'Italie, ou s'il livrerait bataille à cette armée romaine qui s'offrait la première à ses coups. Il fut détourné de cette idée par l'arrivée d'une ambassade des Boïens, qui avaient à leur tête Magalus, l'un des petits rois de cette nation. Ils promirent de guider sa marche et de partager ses périls, mais lui conseillèrent de ne commencer la guerre qu'en Italie, sans faire ailleurs l'essai de ses forces. Les Carthaginois redoutaient l'ennemi; les souvenirs de la première guerre n'étaient point effacés: mais ils craignaient plus encore une route immense, et ces Alpes dont la renommée publiait des récits capables d'effrayer leur inexpérience."