Bolvinnus - Épithète du dieu Mars, dont l'existence est attestée par deux inscriptions votives découvertes en 1853, à Bouhy (Nièvre). Ces inscriptions, datées de la fin du Ier- début du IIe s. ap. J.-C., furent relevées sur deux blocs distincts, assemblés au VIIe s., pour constituer la cuve d'un sarcophage. Au regard des différents matériaux ayant fait l'objet d'un réemploi sur le site, notamment des tambours de colonnes, il est tout à fait envisageable qu'existait ici un sanctuaire, possiblement dédié à Bolvinnus (Bouthier & Lamotte, 2006).
Ce théonyme a été souvent rapproché du nom de Bouhy, ce qui a amené à considérer Bolvinnus comme ayant été la divinité topique de la localité (Bolvinnus > *Bolvinnum > Bouhy). La synthèse réalisée par l'abbé G. Vannereau (1960), portant sur la toponymie locale, invite à priori à rejeter cette hypothèse. Les plus anciennes attestations de Bouhy, à la fin du VIe s., présentent les formes Baugiaco loco (Passio Sancti Peregrini) et Baugiacum (Statuts de saint Aunaire et Revelatio Corcodomi), ou encore vico Baiaco (Martyrologe hiéronymien d'Auxerre). Ainsi, toutes sont difficilement compatibles avec un ancien *Bolvinnum.
Aucun indice, autre que le rapprochement indiqué avec Mars, ne permet de déterminer la fonction de ce dieu. On notera toutefois que l'une des inscriptions de Bouhy indique que Bolvinnus avait Dunatis pour parèdre (CIL 13, 2899 ; AE 1958, 51). Cette dernière divinité est attestée ailleurs, à Culoz (Ain), où elle a pour parèdre Mars Segomo.
Bouhy (CIL 13, 2899 ; AE 1958, 51) AVG(VSTO) SACR(VM) MARTI BOLVINNO DVN[ATI] C(AIVS) DOMIT(IVS) VIRILIS DECVRIO PRO SALVT(E) SVA ET IVL(I) THALLI VIRILLIANI FILI(I) ET AVITILLAE AVITI FIL(IAE) VXORIS V(OTVM) S(OLVIT) L(IBENS) M(ERITO)
"Consacré à l'Auguste. À Mars Bolvinnus (et à) Dunatis. Caius Domitius Virilis, décurion, pour son salut et pour celui de Iulius Thallus Virillianus, son fils, et celui d'Avitilla, fille d'Avitus, son épouse, s'est acquitté de son voeu, de bon gré, comme il se doit."