Le massacre des ambassadeurs romains (284 av. J.-C.)
S'indignant du fait que des citoyens romains aient été fait prisonniers lors de la bataille d'Arretium (Arrezo), le consul suffect Manius Curius Dentatus (en remplacement de Lucius Caecilius Metellus Denter, tué peu avant lors de la bataille d'Arretium) dépêcha des ambassadeurs auprès du chef des Sénons. Appien (Saunitique, III, 6, 1 ; Celtique, XI) évoque ces mêmes ambassadeurs, mais ne dit rien du cas des prisonniers. Selon lui, les ambassadeurs romains venaient dénoncer la rupture des traités conclus à la suite de la bataille de Sentinum (Sassoferrato), en 295 av. J.-C. Quelles que furent les raisons qui entraînèrent l'envoi d'ambassadeurs et en dépit de leur statut qui les rendait intouchables, Britomaris les fit massacrer.
Polybe, Histoire générale, II, 4 :"Ils revinrent encore dix ans après avec une grande armée pour assiéger Arretium. Les Romains accoururent pour secourir les assiégés, et livrèrent bataille devant la ville ; mais ils furent vaincus, et Lucius, qui les commandait, y perdit la vie. Manius Curius, son successeur, leur envoya demander les prisonniers ; mais, contre le droit des gens, ils mirent à mort ceux qui étaient venus de sa part."
Appien, Celtique, XI :"Le peuple des Sénons était lié par un traité avec les Romains, et cependant il se mettait à la solde de leurs ennemis. En conséquence, le Sénat lui envoya des députés pour lui reprocher de se mettre, en dépit de leurs traités, à la solde des ennemis de Rome. Le celte Britomaris, indigné de ce que son père, combattant avec les Tyrrhènes, avait été tué dans cette guerre par les Romains, se saisit des ambassadeurs ayant en, main leur caducée et revêtus de la robe qui les rendait inviolables, il les fit mettre en mille pièces; et disperser dans la campagne les lambeaux de leur corps."
Appien, Saunitique, III, 6, 1 :"Une grande multitude de Celtes Sénons combattaient avec les Tyrrhéniens contre les Romains. Les Romains envoyèrent en conséquence des ambassadeurs aux villes des Sénons, leur reprochant de se mettre, en dépit du traité qui les liait, aux gages des ennemis de Rome. Ces ambassadeurs, Britomaris les mit en mille pièces ainsi que leurs caducées et leur robe sacrée et en dispersa les lambeaux : il leur reprochait la mort de son père qui, faisant la guerre en Tyrrhinie, avait été tué par les Romains."