Droit Celtique : Le meurtre dans le droit celtique
La plus sérieuse offense contre autrui, c'est de le tuer. Cependant, à la différence de beaucoup d'autres systèmes juridiques, le meurtre n'était pas puni en faisant subir à l'auteur la même fin que sa victime, mais la loi autorisait le meurtrier à réparer son crime par paiement.
A ce qu'il semble, ce paiement était composé de deux types fondamentaux d'amende, et devait généralement être payé à la parenté de la victime.
Le premier type d'amende est la pénalité fixée pour homicide, qui se monte à sept cumal pour chaque humain libre, quel que soit son rang. Elle est généralement appelée " éraic " (remplacé en vieil irlandais tardif par " cró ").
Elle va à la derbfine de la victime, sauf pour le tiers d'application (trian tobaig) qui peut être déduit s'il est nécessaire pour le paiement de faire appel à un seigneur ou une autre personne de pouvoir (KELLY 1988, 126).
La deuxième sorte d'amende est basée sur le prix de l'honneur (" lóg n-enech ") de la parenté de la victime. Chaque membre de la parenté de la victime obtient une fraction de son prix de l'honneur, en commençant par le prix de l'honneur total s'il s'agit d'un très proche parent (père, mère, fils, fille, frère et soeur), la moitié s'il y a un degré (oncles et tantes paternels et maternels), jusqu'à un septième pour le meurtre d'un frère de lait ou d'un " parrain ". Il en ressort clairement que le meurtre pouvait être extrêmement cher si la victime était de haut rang.
Si pour quelque raison le paiement n'était pas effectue, la parenté de la victime peut tenir le meurtrier captif et en faire à sa convenance, le vendre comme esclave ou le mettre à mort.
Si le meurtrier est en fuite et si sa parenté ne paie pas l'amende, la parenté de la victime se doit d'accomplir une vendetta jusqu'à parfaite vengeance (dígal) vis à vis de la victime. Si la victime était un seigneur de quelque sorte, ses clients doivent se joindre à la vendetta.
Le meurtre de parenté : Fingal
Il est clair que dans le cas de meurtre à l'intérieur de la parenté, le système de rachat par paiement ne fonctionne pas (la parenté devant alors se compenser soi-même). De plus, le meurtre ne peut pas être vengé par d'autres membres de la parenté, car ils commettraient alors eux-mêmes le fingal en mettant le meurtrier à mort.
La peine habituelle pour cet acte est donc que l'auteur est rejeté de sa parenté et perd donc tout droit légal. Il devient plus ou moins une non-personne.
Le meurtre secret
Le meurtre secret est fondamentalement le même délit que le meurtre simple, mais dans ce cas le meurtrier cache le corps, le laisse dans la nature, ou bien refuse de reconnaître son crime. Comme dans beaucoup de sociétés anciennes, c'est considéré comme un crime plus grave que le meurtre simple et, s'il est confondu, le meurtrier devra payer le double du montant normal.
Le meurtre légal
Le droit irlandais reconnaît certaines formes de meurtre qui n'entraînent aucune pénalité, et qui doivent donc être considérées comme des " meurtres légaux ". Cela va du meurtre dans une bataille jusqu'au fait de tuer un voleur pris sur le fait, jusqu'à tuer un captif dont la rançon n'est pas payée (cimbid), qui peut être tué par un individu ou une parenté à qui il a fait tort. Il est également autorisé de tuer en légitime défense (bien que ce soit une matière assez complexe).
Ce texte a été initialement rédigé par par le Pr. Raimund Karl, diplomé
en Etudes Celtiques de l'Université de Vienne (Autriche), et professeur à
l'Université de Bangor (Pays de Galles). Il met cette introduction à disposition
du public, à condition qu'on cite son nom, ce qui est la moindre des choses, et son
adresse e-mail : a8700035@unet.univie.ac.at et que ce texte ne soit pas utilisé
à des fins commerciales. Traduit, et adapté pour cette encyclopédie celtique par Fergus Bodu.