• Vie de saint Eloi, évêque de Noyons, II, 16, MGH, Script. Rer. Merovingic., t. IV, p. 706-707, Traduction de : Jacques Melchionne et Martine Coquet
Texte:
Nullus nomina daemonum aut Neptunum aut Orcum aut Dianam aut Minervam aut Geniscurn (Genium) vel cetera huiuscemodi ineptia credere aut invocare praesumat... Nullus christianus ad fana vel ad petras aut ad fontes vel ad arbores aut ad cancellos vel per trivia luminaria faciat aut vota reddere praesumat. Nullus ad colla vel hominis vel cuiuslibet animalis ligamine dependere praesumat etiarnsi a clericis fiant, etsi dicatur, quod res sancta sit et lectiones divinas contineat, quia non est in eis remedium Christi, sed venenum diaboli. Nullus praesumat lustrationes facere nec herbas incantare... Nulla mulier praesumat sucinos ad collum dependere nec in tela vel in tinctura sive quolibet opere Minervam vel ceteras infaustas personas nominare, sed in omni opere Christi gratiam adesse optare et in virtute norninis eius toto corde confidere.
Que personne n'ait l'audace d'ajouter foi à des noms de démons, soit Neptune, Orcus, Diane, Minerve, ou les génies, ou autres niaiseries de ce genre, ou bien de les invoquer... Qu'aucun chrétien n'allume des lampes devant des lieux sacrés, soit pierres, sources, arbres, bornes ou aux carrefours, ou n'ait l'audace d'y faire des offrandes. Que personne n'ose mettre un pendentif au cou d'un homme ou d'un animal quelconque, même fabriqué par des clercs, même si l'on dit que l'objet est sacré et contient des formules divines, car ce n'est pas le remède du Christ, mais le poison du diable qui s'y trouve. Que personne n'ose faire des purifications ni ensorceler des herbes... Qu'aucune femme n'ose accrocher à son cou des parures d'ambre ni mentionner sur la toile ou un tissu teint ou n'importe quel ouvrage, Minerve ou d'autres personnages funestes, mais qu'elle ait à coeur de souhaiter que la grâce du Christ soit présente dans chacun de ses ouvrages et de garder confiance de toute son âme en la vertu de son nom.