Alors que l'ensemble des populations de l'antiquité se servait de faucilles pour moissonner, Pline (Histoire Naturelle, XVIII, 30, 296) et Palladius (L'économie rurale, VII, 2) indiquent que les Gaulois utilisaient la moissonneuse pour les travaux des champs. Cette machine agricole, composée d'une grande caisse dentelée, était montée sur deux roues. Les dents permettaient de briser les épis à leur base, ceux-ci retombaient dans la caisse. L'ensemble était poussé par un boeuf selon Palladius.
Trois bas reliefs, découverts respectivement à Trèves, Arlon et Montauban-Buzenol, illustrent les propos de Pline et Palladius, et montrent que l'âne ou le mulet, placé entre les bracards, pouvait être utilisé plutôt que le boeuf.
Pline, Histoire Naturelle, XVIII, 30, 296 : "Dans les grands domaines des Gaules, de puissantes moissonneuses, pourvues de dents, sont poussées sur deux roues à travers la moisson par une bête de trait attelée en sens contraire : elles arrachent les épis qui tombent dans la moissonneuse."
Palladius, L'économie rurale, VII, 2 : "Les habitants des pays plats de la Gaule emploient pour moissonner une méthode économique; outre qu'elle épargne la main-d'oeuvre, elle termine une récolte entière avec la journée d'un boeuf. lis ont un chariot monté sur deux petites roues; la surface carrée est garnie de planches renversées en dehors qui en évasent la partie supérieure et qui ont moins d'élévation par devant le char. Là sont rangées, à de légères distances et à la portée des épis, plusieurs dents recourbées par le haut. Derrière le char figurent deux timons très courts, comme les bras des litières à l'usage des femmes. On y atèle à un joug avec des courroies, la tête tournée vers le char, un boeuf paisible et docile aux mouvements qu'on lui imprime. Dès qu'il pousse la machine à travers les blés, tous les épis saisis par les dents s'y entassent, sans que la paille rompue puisse y entrer, tandis que le bouvier élève ou abaisse le char qu'il dirige par derrière. Ainsi, en quelques heures, moyennant un petit nombre d'allées et de venues, il expédie toute la moisson. Cette méthode est bonne pour les plaines ou les lieux unis, et pour les pays où la paille n'est point regardée comme un objet nécessaire."