Le Pseudo-Dioscoride (Sur la matière médicale) et le Pseudo-Apulée (Herbarius) donnent tous les deux le nom gaulois de la plante.
Le Pseudo-Apulée ne distingue qu'une seule variété de morelle, et l'utilise pour: "l'érysipèle" (ad ignem sacrum: pour le feu sacré), pour la "tumeur du corps", la "douleur de la dent", la "douleur de l'oreille", pour les épistaxis et pour les douleurs vaginales ou utérines (Pseudo-Apulée, Herbarius).
Dioscoride (Sur la matière médicale) distingue trois variétés de morelle, mais le Pseudo-Dioscoride (Sur la matière médicale) donne un même nom gaulois au trois variétés:
- la morelle de jardin: selon l'auteur, elle est efficace sur les pathologies dermatologiques, elle possède des propriétés antalgiques (céphalées, douleurs d'estomac et d'oreille), elle guérit les "fistules lacrymales" ("les feuilles broyées directement appliquées ou leur suc avec du pain") et les hyperménorrhées ("appliquée localement avec de la laine").
- la morelle endormante: "l'écorce de la racine bue en vin, au poids d'un drachme, a la vertu de faire dormir. Sa graine provoque l'urine. Le suc de la racine incorporé avec du miel aide appliqué aux faiblesses de la vue". Dioscoride la conseille également pour les ascitiques.
- la morelle furieuse: elle peut en fait être assimilée à la belladone.
Cette plante, qui joua un rôle important dans la pharmacopée médiévale, était surtout connue pour ses propriétés analgésiques et hypnotiques.
Quant à son utilisation au XXème siècle, Leclerc "n'en attend pas de vertu héroïque" (H. Leclerc, Précis de phytothérapie, 5e ed, Masson, Paris, 1994). Il la conseillait cependant pour ses effets antalgiques modérés.
Sources
• H. Leclerc, Précis de phytothérapie, 5e ed, Masson, Paris, 1994.
• Pierre Louarn pour l'Arbre Celtique