C'est le Pseudo-Dioscoride qui nous en donne le nom gaulois: "Anagalis purpurea, [...], magis oculi faguis aut chelidoniam, [...] gallis sapana" (Pseudo-Dioscoride, Sur la matière médicale, II, 178).
Dioscoride distingue deux espèces (mais seule l'Anagalis purpurea est assimilée à la sapana gauloise): "Elles répriment l'inflammation, elles tirent les épines hors des membres et arrêtent les ulcères corrosifs. Leur suc gargarisé purge la tête (enlève les sécrétions) et instillé par la narine enlève la douleur des dents. Mis dans les yeux avec du miel attique résout les maladies de la vue". (ceci explique la comparaison à la chélidoine dans les annotations du Pseudo-Dioscoride) . "Bue avec du vin elle aide à la morsure de vipères et contre les défauts du foie et des reins [...]" (Dioscoride, Sur la matière médicale).
Pline distingue également deux espèces, "la mâle à fleur rouge, la femelle à fleur blanche". Il dit aussi que "le suc des deux espèces, avec du miel, dissipe les brouillards de la vue, les épanchements de sang à la suite d'un coup et les points blancs, et plus encore celui de l'espèce rouge, en onction avec du miel attique. Il dilate la pupille, et c'est pourquoi on en bassine les yeux avant l'opération de la cataracte [...] le suc versé dans les narines, purge la tête [...] Quelques auteurs prescrivent à ceux qui vont l'arracher de le saluer avant le lever du soleil et avant de prononcer une autre parole, de l'enlever et d'en exprimer le suc; ainsi disent-ils, son efficacité est supérieure" (Pline, Histoire Naturelle).
Les phytothérapeutes des années 1950 utilisaient le mouron rouge pour les pathologies pulmonaires et dermatologiques. Les indications des anciens n'ont pas été retrouvées.