Dioscoride nous dit que "le nard celtique naît aux Alpes de Ligurie et se nomme par sa propre diction alinugia. C'est [...] une plante courte et petite. On le prend avec les racines et on le lie par poignées. Elle a les feuilles d'une figure longuette, de couleur rousse et a des fleurs jaunes... Il provoque l'urine [...] Il aide aux inflammations du foie, et à ceux qui ont la jaunisse. Bue avec de l'aluine [absinthe], il profite à l'inflammation de l'estomac. De même, il donne secours à la rate, et aux maladies des reins, et de la vessie, et bue avec le vin aux morsures de toutes bêtes venimeuses. Outre cela, il est mis dans des emplâtres" (Dioscoride, Sur la matière médicale).
Galien cite le nard gaulois parmi les antidotes, et rapporte le mode minutieux de préparation.
Marcellus (De medicamentis liber) mentionne le nard celtique dans la composition de trois médicaments:
- dans un collyre nommé stractum qui sert à soigner les cataractes à leur début et les voiles noirs devant les yeux.
- dans un remède pour les maux d'estomac à la suite de longues fièvres.
- dans un onguent pour "la maladie des viscères" et notamment "les oppressions du foie". Il précise qu'il "faut prendre onze deniers de nard celtique, c'est-à-dire saliunca", et neuf autres ingrédients à mélanger. La saliunca gauloise est classiquement identifiée à la valériane (Valerania officinalis L.(Valérianacées)).
Leclerc rapporte que la valériane entraîne une sédation ainsi qu'un effet hypotenseur. De plus, il insiste, en raison de l'altérabilité des principes actifs de la valériane, sur la nécessité d'une bonne préparation; point sur lequel insistaient également Galien.