Padua est menacée par les Gaulois (vers 302 av. J.-C.)
Au IVe s. av. J.-C., alors que Τάρας / Tarente était à son apogée et exerçait son hégémonie sur l'ensemble de la Grande-Grèce, la cité lacédémonienne chercha à étendre son influence en Italie. Dans le cadre de ses conquêtes, Tarente fit appel à Cléonyme (fils de Cléonème II, roi eurypontide de Sparte) et à ses mercenaires, récemment réfugiés en Grande-Grèce. Après quelques campagnes dans le sud de l'Italie (303-302 av. J.-C.) et un échec devant Brundisium (Brindisi, Pouilles, Italie), il explora l'Adriatique jusqu'en Vénétie (302 av. J.-C.). Ses navires s'engagèrent dans le Meduacus (la Brante), d'où il attaqua des bourgades dépendant de la cité étrusque de Padua (Padoue). Évoquant la résistance que les Padouans (secondés par les Vénètes) opposèrent aux Lacédémoniens, Tite-Live (Histoire romaine, X, 2) nous apprend que "le voisinage des Gaulois tenait toujours les habitants sous les armes". Les Gaulois qui peuplaient le voisinage immédiat de Padua, l'une des dernières cités étrusques padanes, étaient selon toute vraisemblance les Lingons. Cette courte allusion laisse donc entendre que les Padouans se sentaient / étaient menacés par les Lingons à la fin du IVe s. av. J.-C.
Tite-Live, Histoire romaine, X, 2 :"Il y débarqua quelques hommes pour reconnaître les lieux ; et, ayant appris que la côte qui s'étendait devant lui n'était qu'une bande de terre ; qu'en la traversant, on trouvait derrière des lagunes entretenues par les marées ; que, non loin, on distinguait des champs, d'abord en plaine ; qu'au delà, on voyait des collines ; qu'il y avait là l'embouchure d'un fleuve très profond, par où les éclaireurs avaient vu des navires conduits par un détour à un mouillage sûr (c'était le Meduacus), Cléonyme ordonna à sa flotte de s'y diriger, et de remonter ce fleuve. Mais les navires les plus lourds n'y trouvèrent pas des fonds suffisants. Passée sur des bâtiments plus légers, une foule de soldats parvint à des territoires peuplés, trois bourgades maritimes de Padouans occupant cette côte. Là les Grecs débarquent, en laissant quelques hommes pour garder les bateaux, prennent d'assaut les villages, brûlent les maisons, emmènent hommes et troupeaux comme butin, et, dans la joie du pillage, s'avancent trop loin de leurs navires. À cette nouvelle, à Padoue, où le voisinage des Gaulois tenait toujours les habitants sous les armes, on divise la jeunesse en deux corps : l'un est mené vers la région que les ennemis dispersés ravageaient, disait-on ; l'autre, pour ne pas rencontrer de pillards, va par une route opposée vers le mouillage des bateaux grecs, qui était à quatorze milles de la ville. On attaque ces bateaux, où l'on tue quelques gardes, et les matelots terrifiés sont forcés de les amener à l'autre rive. Sur terre, on n'est pas moins heureux en combattant les pillards dispersés ; aux Grecs qui fuient vers leur mouillage, les Vénètes barrent le chemin ; ainsi ces ennemis sont cernés et taillés en pièces ; certains, faits prisonniers, révèlent que la flotte et le roi Cléonyme sont à trois milles de là."