Medoacus / Meduacus maior - Nom antique de la Brenta, petit fleuve de la Vénétie en Italie. Une peuple nommée Médoaques ou Médoaces et un port Medoacus (Malamocco) tirent certainement leurs noms de la présence de ce fleuve.
Strabon, Géographie, V, 1, 7 : "On se rend du reste aisément à Patavium depuis la mer en remontant le cours d'un fleuve qui traverse les marais sur un espace de 250 stades : à cet effet, l'on part d'un grand port, appelé Medoacus du nom même du fleuve. En pleins marais, maintenant, s'élève Ravenne, ville également très importante, bâtie tout entière sur pilotis et coupée en tous sens de canaux qu'on passe sur des ponts ou à l'aide de bacs. A la marée haute, Ravenne reçoit en outre une masse considérable des eaux de la mer, et ces eaux, jointes à celles des rivières qui la traversent, lavent et entraînent toute la fange des marais, prévenant ainsi toute exhalaison malsaine."
Pline, Histoire Naturelle, III, 121 : "Les ports de Brondolo et d'Edron se forment, l'un d'une partie de ces embouchures, l'autre des deux Médoacus et du canal Clodien ; le Pô s'engage dans tous ces canaux, et débouche par eux dans la mer."
Tite-Live (Histoire Romaine, X, 2, 1) mentionne le fait que la flotte grecque de Cléonyme se servit du cours inférieur du Meduacus comme lieu de mouillage en 302 av. J.-C. Il nous livre ainsi une orthographe inédite. Il s'agît très certainement ici du Meduacus Maior (Brenta) qui paraît être le seul navigable.
Tite-Live, Histoire Romaine, X, 2 : "La même année, une flotte grecque, que commandait le Lacédémonien Cléonyme, ayant abordé en Italie, prit la ville de Thuriae, chez les Sallentins. Envoyé contre ces ennemis, le consul Aemilius n'eut besoin que d'une bataille pour les mettre en fuite et les rejeter dans leurs navires. Thuriae fut rendue à ses anciens habitants, et la paix acquise au territoire sallentin. Ce fut Junius Bubulcus, dictateur, qui fut envoyé chez les Sallentins, à ce que je vois dans certaines annales, et Cléonyme, avant d'être obligé de lutter avec les Romains, quitta l'Italie. De là, tournant le cap de Brindes, et emporté par les vents au milieu du golfe Adriatique, comme, à gauche, la côte sans ports de l'Italie, à droite les Illyriens, les Liburnes et les Istriens, nations sauvages et décriées, en grande partie pour leur piraterie, l'effrayaient, il s'enfonça dans le golfe et arriva à la côte vénète. Il y débarqua quelques hommes pour reconnaître les lieux; et, ayant appris que la côte qui s'étendait devant lui n'était qu'une bande de terre; qu'en la traversant, on trouvait derrière des lagunes entretenues par les marées; que, non loin, on distinguait des champs, d'abord en plaine; qu'au delà, on voyait des collines ; qu'il y avait là l'embouchure d'un fleuve très profond, par où les éclaireurs avaient vu des navires conduits par un détour à un mouillage sûr (c'était le Meduacus), Cléonyme ordonna à sa flotte de s'y diriger, et de remonter ce fleuve. Mais les navires les plus lourds n'y trouvèrent pas des fonds suffisants. Passée sur des bâtiments plus légers, une foule de soldats parvint à des territoires peuplés, trois bourgades maritimes de Padouans occupant cette côte. Là les Grecs débarquent, en laissant quelques hommes pour garder les bateaux, prennent d'assaut les villages, brûlent les maisons, emmènent hommes et troupeaux comme butin, et, dans la joie du pillage, s'avancent trop loin de leurs navires."