Le général romain Germanicus II (15 av JC - 19 ap JC), neveu de Tibère, père d'Agrippine et grand-père de Néron, fit campagne en Germanie en 14-16 après J.-C.
Pline nous rapporte qu'en Germanie, "quand Germanicus César eut porté son camp au-delà du Rhin, il ne se trouva, dans une région maritime, qu'une seule source d'eau douce; en moins de deux ans l'usage de cette eau fit tomber les dents et se relâcher l'articulation des genoux. Les médecins donnaient à ces maladies les noms de stomacace et de scelotyrbe. On en trouva le remède dans la plante nommée britannica, bonne non seulement pour les nerfs et les affections de la bouche, mais aussi contre les angines et les serpents [...] La fleur [...] cueillie avant que le tonnerre se soit fait entendre, et mangée elle chasse la crainte de l'angine pour une année entière. Ce sont les Frisons, peuple alors fidèle, chez qui était placé le camp, qui l'indiquèrent. Je m'étonne qu'elle ait reçu ce nom, à moins qu'étant voisins de l'océan, ils ne l'aient dédiée à la Bretagne, comme à une voisine [...]" (Pline, Histoire Naturelle).
Dans l'antiquité cette plante était bien connue, et tous les auteurs en firent mention.
C'est Dioscoride qui en fit la description et qui permit l'identification avec la parelle (Rumex aquaticus L.). Pour lui, cette plante a "la vertu de réfréner les ulcères corrosifs de la bouche et du gosier"; il ajoute (c'est la traduction du XVIe siècle): "Elle aide à tout autre défaut où il est besoin de réfréner"! (Dioscoride, Sur la matière médicale).
Le Pseudo-Apulée signale, au chapitre XXX, les indications qu'il attribue à l'herba britannica: "les vices de la bouche, les aphtes, les douleurs et les déchaussements des dents, les paralysies, les angines, les douleurs des yeux"; il l'utilise également pour stimuler l'appétit (Pseudo-Apulée; Herbarius).
Marcellus signale seulement son effet bénéfique sur "les nerfs douloureux" (Marcellus de Bordeaux, De medicamentis liber).
La pathologie que décrit Pline correspond au scorbut, et c'est pour cela que la parelle fut longtemps utilisée comme antiscorbutique. Mais les anciens n'ont pas su systématiser les différents symptômes en une unité pathologique; et les différents symptômes observés, pris ensuite séparément, constituaient alors l'indication d'un traitement par l'herba britannica.
Cette plante était-elle connue des Gaulois? La connaissance de cette plante vient très probablement de la Bretagne insulaire; les échanges privilégiés du savoir entre la Gaule et les îles bretonnes, ainsi que la présence de la parelle en Gaule, permettent d'évoquer l'hypothèse d'une telle connaissance.