La révolte des mercenaires celtes d'Égypte (277-276 av. J.-C.)
Entre 277 et 276 av. J.-C, au début de son règne, Antigone II Gonatas, roi de Macédoine (277 - 239 av. J.-C.), mit 4.000 mercenaires gaulois à la disposition de Ptolémée II Philadelphe, pharaon d'Egypte (309 - 246 av. J.-C.). Les Gaulois ne tardèrent pas à se révolter - pour s'emparer de l'Egypte - selon Pausanias le Périégète (Description de la Grèce, I, 7, 2 ; 35, 5), ou plus simplement - pour piller le trésors de Ptolémée - selon le scholiaste de Callimaque (Hymnes, VI). Cette révolte tourna mal, les Gaulois durent se réfugier sur une île du Nil, d'où ils se laissèrent mourir de faim et s'entretuèrent.
Callimaque, Hymnes, VI :"Elle voulait aborder à Cos, séjour antique des sujets de Mérops, retraite sacrée de Chalciope ; mais Phébus lui-même l'en détourna. " O ma mère ! lui dit-il, ce n'est point là que tu dois m'enfanter, non que je dédaigne ou méprise cette île ; je sais qu'elle est plus qu'aucune autre fertile en pâturages et féconde en moissons. Mais les Parques lui réservent un autre dieu, fils glorieux des Sauveurs, qui aura les vertus de son père et verra l'un et l'autre continent, avec les îles que la mer baigne du couchant à l'aurore, se ranger sans peine sous le sceptre macédonien. Un jour viendra qu'il aura, comme moi, de terribles assauts à soutenir, lorsque empruntant le fer des Celtes et le cimeterre des barbares, de nouveaux Titans, aussi nombreux que les flocons de la neige ou que les astres qui peuplent un ciel serein, fondront des extrémités de l'occident sur la Grèce. Ah ! combien gémiront les cités et les forts des Locriens, les roches de Delphes, les vallons de Crissa et les villes d'alentour, quand chacun apprendra l'arrivée de ces fiers ennemis non par les cris de ses voisins, mais en voyant ses propres moissons dévastées par le feu ; quand, du haut de mon temple, on apercevra leurs phalanges et qu'ils déposeront auprès de mon trépied leurs épées sacrilèges, leurs larges baudriers et leurs boucliers épouvantables, qui toutefois serviront mal cette race insensée de Galates, puisqu'une partie de ces armes me sera consacrée et que le reste, sur les bords du Nil, après avoir vu ceux qui les portaient expirer dans les flammes, sera le prix des travaux d'un prince infatigable ! Tel est mon oracle ; ô Ptolémée ! et quelque jour tu rendras gloire au dieu qui, dès le ventre de sa mère, aura prophétisé ta victoire. Pour toi, ma mère, écoute mes paroles : il est au milieu des eaux, une petite île remarquable, qui erre sur les mers ; elle n'est point fixe en un lieu, mais, comme une fleur, elle surnage et flotte au gré des vents et des ondes : porte-moi dans cette île, elle te recevra volontiers ". Ainsi parla Phébus, et les îles fuyaient toujours."
Pausanias le Périégète, Description de la Grèce, I, 7, 2 :"Ptolémée voulait poursuivre les Cyrénéens, mais voici ce qui l'en empêcha. A la nouvelle de la révolte de Magas, il avait pris à sa solde des troupes étrangères, et entre autres, environ quatre mille Galates ; ayant découvert qu'ils travaillaient à se rendre maîtres de l'Égypte, il les fit entrer dans une île déserte au milieu du Nil, où ils périrent tous de faim, ou en se tuant les uns les autres."
Pausanias le Périégète, Description de la Grèce, I, 35, 5 :"La mer en baignant son tombeau [celui d'Ajax] l'ouvrit du côté du rivage, ce qui rendit facile l'accès à l'endroit où était le corps, et pour me donner une idée de sa grandeur, il me dit que l'os de son genou que les médecins nomment la rotule, était aussi grand que le disque dont les athlètes enfants se servent pour le Pentathle. J'ai vu des Celtes de ces contrées reculées, voisines de celles qu'on ne peut plus habiter à cause du froid : la taille de ces Celtes qu'on nomme les Cabares, n'a rien d'extraordinaire et n'excède pas celle des corps que j'ai vus en Égypte. Voici ce qui m'a paru le plus extraordinaire en ce genre."