Trois jours après la victoire de Lucius Aemilius Paullus, les Ingaunes firent officiellement soumission et fournirent des otages aux Romains. Ils libérèrent à cette occasion beaucoup de prisonniers, grecs et romains, probablement enlevés dans le cadre de leurs activités de brigandage et de piraterie.
L'attitude des Romains fut relativement modérée, voire bienveillante (Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Paul Émile, V). Ils se contentèrent de réprimer les pirates ingaunes, responsables d'attaques orchestrées contre les Massaliotes. D'après Tite-Live, les pilotes et les matelots des navires pirates furent mis en prison, tandis que le duumvir naval Caius Matienus arrêta trente-deux autres corsaires (Histoire romaine, XL, 28). Plutarque ajoute que les Romains leur confisquèrent leurs navires et ne leur laissant que de petites embarcations. Enfin, les villes des Ingaunes ne subirent pas de dommages et ne leurs furent pas confisquées, par contre leurs remparts furent abattus (Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Paul Émile, V).
Les tribuns militaires Lucius Aurélius Cotta et Caius Sulpicius Gallus furent chargés d'apporter la nouvelle de cette victoire et de la reddition des Ingaunes au sénat. À cette annonce, le sénat autorisa Lucius Aemilius Paullus à quitter la Ligurie et à licencier son armée à son retour. De plus, pour célébrer ces exploits, le sénat décréta trois jours de supplications. Les troupes levées en toute hâte par le préteur pérégrin Quintus Fabius et le préteur urbain Quintus Petillius Spurinus furent à leur tour licenciées (Tite-Live, Histoire romaine, XL, 28). La victoire remportée par Lucius Aemilius Paullus sur les Ingaunes lui valut les honneurs du triomphe, dés son retour à Rome.
Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Paul Émile, V :"Lors de l'invasion de Paul-Emile, ils (les Ligures) lui opposèrent la résistance de quarante mille hommes. Il n'avait en tout que huit mille soldats pour s'attaquer à des effectifs cinq fois supérieurs. Il les attaqua pourtant, les défit, et les cerna dans leurs remparts. Il leur fit ensuite des ouvertures pleines de bienveillance en vue d'une conciliation ; car il n'était pas dans la volonté des Romains d'anéantir la nation ligure, qu'ils considéraient comme une barrière ou une palissade dressée pour arrêter les mouvements des Gaulois, peuple toujours en effervescence autour de l'Italie. Ils eurent donc confiance en Paul-Emile, auquel ils remirent leurs vaisseaux et leurs villes. Lui, sans avoir fait d'autre mal aux villes que de raser les remparts, les leur rendit ; quant aux vaisseaux, il les leur ôta tous absolument et ne leur laissa pas d'embarcations plus grandes que des barques à trois rangs de rames. Pour les prisonniers qu'ils avaient faits sur terre et sur mer, il les libéra tous, et il en trouva beaucoup, tant Grecs que Romains."
Tite-Live, Histoire romaine, XL, 28 :"Trois jours après, toute la nation des Ligures Ingaunes donna des otages et fit sa soumission. On rechercha les pilotes et les matelots qui avaient monté les barques de pirates, et on les mit tous en prison. Le duumvir C. Matiénus prit aussi sur la côte de Ligurie trente-deux corsaires. L. Aurélius Cotta et C. Sulpicius Gallus furent chargés d'aller annoncer ses nouvelles et porter une lettre au sénat ; ils devaient en même temps demander pour L. Aemilius la permission de quitter sa province où il avait terminé la guerre, et de ramener avec lui son armée qu'il licencierait. Le sénat souscrivit à ces deux demandes et décréta trois jours de supplications à tous les autels. Le préteur Pétilius licencia les légions de la ville ; Fabius renvoya aux alliés du nom latin leurs contingents, et le préteur de Rome écrivit aux consuls que le sénat les engageait à congédier sur-le-champ les soldats enrôlés à la hâte au moment du danger."