Aelius Spartianus, Histoire Auguste : Vie de Septime Sévère, XVIII :"Il soumit le roi des Perses Abgare, força les Arabes à reconnaître sa domination, et rendit les Adiabènes tributaires. Il éleva dans la Bretagne un mur qui la traversait d'une mer à l'autre, et lui servait ainsi de rempart : cela fut la plus grande gloire de son empire, et lui valut même le nom de Britannique. Tripolis, d'où il tirait son origine, était sans cesse exposée aux attaques de nations très belliqueuses : Sévère affranchit ce pays de ses alarmes continuelles en domptant ses ennemis, et assura en même temps au peuple romain des distributions gratuites d'huile pour ses besoins de chaque jour, et des moissons abondantes."
Aelius Spartianus, Histoire Auguste : Vie de Septime Sévère, XXII :"Lorsque, dans la Bretagne, il venait d'élever le rempart ou le mur qui défend le pays contre les incursions des barbares, il revint au cantonnement le plus proche : non seulement il était vainqueur, mais il avait à jamais consolidé la paix. Dans sa route, il était attentif aux présages qui se présenteraient à lui. Or, un Éthiopien attaché à l'armée, qui s'était fait une réputation par des bouffonneries, se présenta à l'empereur avec une couronne de cyprès. Sévère, irrité contre cet homme, dont la couleur et la couronne lui semblaient de mauvais présage, ordonna de l'éloigner de ses yeux ; mais celui-ci, à ce que l'on assure, lui dit, croyant être bien plaisant : " Tu as été tout, tu as tout vaincu : vainqueur, tu n'as plus qu'à être dieu ". Arrivé à Rome, et voulant faire un sacrifice, un aruspice ignorant le conduisit d'abord, par erreur, au temple de Bellone, puis on lui présenta des victimes noires. Sévère les rejeta avec mécontentement, et se dirigea vers le palais ; mais, par la négligence des prêtres, les victimes noires le suivirent jusqu'à la porte."
Aurelius Victor, Les Césars, XX :"Ambitionnant des entreprises plus vastes encore, il (Septime Sévère) chassa de la Bretagne les ennemis de l'empire, et, convaincu de l'utilité de cette province, il la fortifia d'une muraille transversale, élevée de l'une à l'autre mer, sur les confins de l'Océan."
Eusèbe Pamphile, Chronique, II :"Olymp. 246, 3, an de R. 959, de J.-C. 207. Clodius Albinus, qui s'était fait Caesar en Gaule, est tué près de Lugdunum. Sévèrus alors transporte la guerre en Britannie, et, pour mieux défendre des incursions des barbares les provinces reconquises, il fait un mur de 122 (al. 132) mille pas, d'une mer à l'autre : Une grande multitude de Pictes y périt."
Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, VIII, 10 :"Guerrier illustre autant qu'habile et grand politique, il fut versé dans les lettres et approfondit surtout la science philosophique. Sa dernière guerre fut celle de la Bretagne, où, pour s'assurer la pleine et entière sécurité des provinces reconquises, il fit élever d'une mer à l'autre un retranchement de trente-deux mille pas. Il mourut à York, dans un âge très avancé, après un règne de seize ans et trois mois; il fut déifié."