Il est le symbole de la combativité et de l'invincibilité (utilisé sur le carnyx), mais aussi celui de la classe sacerdotale (pouvoir spirituel). Il représente le prolongement de Lug et Esus sur la terre. Il possède la connaissance, c'est pour cette raison que les rois et héros des textes légendaires celtiques cherchent à le capturer. En Gaule, on ne part jamais à la chasse au sanglier sans avoir au préalable consulté les puissances surnaturelles. Le sanglier apparait sous diverses formes à travers toute l'Europe : cimiers de casques, gravé dans le métal ou encore sculpté dans la pierre. Les Celtes de Gaule et d'Allemagne le considère comme un symbole de fécondité jusqu'au Moyen Age. Les Scandinaves croyent aussi à l'existence du sanglier, plus exactement à celle du cochon magique qui peut être tué et remangé chaque jour. Citons aussi le cas d'une druidesse qui annonce à Dioclétien, qu'il ne pourra être empereur que lorsqu'il aura tué un sanglier, "la druidesse répliqua : ne plaisante pas, Dioclétien, car tu seras empereur quand tu auras tué un sanglier." (Flavius Vospicus, Histoire Auguste, Carus, Carin et Numérien , XIV, 2-3)
J. Chevalier, A. Gheerbrant, (1982) - Dictionnaire des symboles, Laffont / Jupiter, Paris, 1060p.: "Le sanglier figure très fréquemment sur des enseignes militaires gauloises, en particulier sur celles de l'Arc de Triomphe d'Orange et sur des monnaies de l'indépendance. On possède un assez grand nombre de sangliers votifs en bronze et de nombreuses représentations sur des reliefs de pierre. L'animal n'a cependant rien à voir avec la classe guerrière, si ce n'est pour s'opposer à elle en tant que symbole de la classe sacerdotale. Le sanglier est, comme le druide, en rapport étroit avec la forêt : il se nourrit du gland du chêne et la laie, symboliquement entourée de ses neuf marcassins, fouit la terre au pied du pommier, arbre d'immortalité. Confondu avec le porc, dont il se distingue du reste très mal (les Celtes avaient des troupeaux de porcs vivant pratiquement à l'état sauvage), le sanglier constitue la nourriture sacrificielle de la fête de Samain et c'est l'animal consacré à Lug. Dans plusieurs récits mythiques, il est question du porc magique qui, dans les festins de l'Autre Monde, est toujours cuit à point et ne diminue jamais. Au grand festin de la fête de Samain, le 1er novembre, la nourriture principale consiste en viande de porc. Moccus porc est un surnom de Mercure dans une inscription gallo-romaine de Langres. Le twrch trwyth (irl. triath roi), qui s'oppose à Arthur, représente le Sacerdoce en lutte contre la royauté à une époque de décadence spirituelle. Le père de Lug, Cian, se transforme en porc druidique pour échapper à ses poursuivants. Il meurt toutefois sous forme humaine. En aucun cas, et pas même dans des textes irlandais d'inspiration chrétienne, le symbolisme du sanglier n'est pris en mauvaise part. Il y a là une contradiction entre le monde celtique et les tendances générales du christianisme. On pense par association d'idée à Dürer, remplaçant, près de la crèche de Noël, le boeuf et l'âne par le sanglier et le lion."