Seconde campagne contre les habitants du mont Herminium [-61:-60]
Seconde campagne contre les habitants du mont Herminium (61-60 av. J.-C.)
Alors que César venait de subjuguer les populations établies jusqu'au Douro, il apprit que celles qu'il avait vaincu précédemment sur le mont Herminium s'agitaient de nouveau et travaillaient à lui tendre des embuscades. En conséquence, César modifia son itinéraire et gagna le mont Herminium en suivant un tout autre chemin. Il y affronta donc les populations rebelles, dont on peut supposer une nouvelle fois qu'elles n'étaient autres que les peuplades lusitaniennes des Lancienses oppidaniens, Lancienses transcudans et Igaeditans. L'affrontement tourna en faveur des Romains, obligeant les rebelles à quitter leurs foyers et à se replier vers l'océan.
D'après Dion Cassius, les insurgés trouvèrent refuge sur une île, qui elle-même prolongeait une longue bande de terres (Histoire romaine, XXXVII, 53). Il s'agît ici très certainement de l'une des îles de la ria de Aveiro et ou d'une portion du vaste cordon littoral qui sépare cette lagune de l'océan, sur le territoire des Turdules Veteres. Les Romains tentèrent de construire des radeaux pour atteindre ce refuge, mais cette tentative se soldat par un coûteux échec, en raison du reflux de l'océan et de la résistance farouche des insurgés. Resté sur le continent, César fit partir des vaisseaux depuis le port militaire de Gades (Cadix), pour atteindre cette île. Une fois les troupes romaines débarquées, elles réduisirent à néant la résistance des Lusitaniens (Histoire romaine, XXXVII, 53).
Avide de gloire, César ne se contenta pas de ces premiers succès. Sous un prétexte méconnu, César profita de la présence de la flotte pour lancer une expédition contre des peuples du nord de la Galice, jusqu'alors jamais soumis par les Romains.
Sources littéraires anciennes
Dion Cassius, Histoire romaine, XXXVII, 53 :"En ce moment, instruit que les habitants du mont Herminium avaient fait défection et se disposaient à lui dresser des embûches à son retour, il prit une autre route, marcha de nouveau contre eux, les battit et les poursuivit, pendant qu'ils fuyaient vers l'Océan. Ils quittèrent la terre ferme et passèrent dans une île : César, qui manquait de vaisseaux, resta sur le continent. Il construisit quelques radeaux sur lesquels il fit passer une partie de ses soldats et il en perdit un grand nombre. Le chef qui les commandait, ayant abordé sur une langue de terre qui touchait à l'île, les fit débarquer, persuadé qu'ils pourraient continuer route à pied ; mais, emporté en pleine mer par la violence du reflux, il fut séparé de ses soldats. Après s'être vaillamment défendus, ils périrent tous à l'exception de Publius Scaevius, qui, laissé seul au milieu des ennemis, privé de son bouclier et couvert de blessures, s'élança dans les flots et se sauva à la nage. Voilà ce qui arriva alors : plus tard César fit venir des vaisseaux de Cadix, passa dans cette île avec toute son armée et soumit sans peine les barbares, qui souffraient du manque de vivres."