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Senuna - Déesse britto-romaine connue par neuf inscriptions relevées sur des offrandes votives découvertes très récemment à Ashwell (Hertfordshire, Angleterre), une provenant de Baldock (Hertfordshire, Angleterre) et une dernière provenant du Kent (Angleterre). Ce théonyme n'est relevé qu'une seule fois de manière complète, toutes les autres mentions étant plus ou moins abrégées sous les formes SE(NVNAE), SENVN(A)E, SENVN(AE), SEN(VN)AE et SENV(NAE). Sa celticité fait consensus, mais pas son étymologie. R. S. O. Tomlin (2008) et P. De Bernardo Stempel (2008) recourent au terme *seno-, qui signifie "vieux / ancien", et en font ainsi une "vieille (déesse)". X. Delamarre (2021 ; 2023) explique quant à lui ce théonyme en recourant au thème *-seno-, se distinguant par un "e" long (*-sēno- < -sai-no-) et signifiant "magicien / lieur". Ce faisant, le composé *Sēn-ūn-ā devrait être traduit par "la maîtresse magicienne".

L'existence de cette déesse n'a été révélée qu'en 2002, lors de la découverte du trésor d'Ashwell (Hertfordshire, Angleterre), qui se compose de près de vingt plaques votives en or ou en argent, d'une statuette et de son socle, et de bijoux en or. Les plaques ont été datées du I^er ou du II^e s. ap. J.-C., tandis qu'on avance une datation comprise entre le II^e et le III^e s. ap. J.-C. Pour les bijoux. Ces différentes offrandes furent très certainement initialement déposées dans un sanctuaire, avant d'en avoir été retirées pour être dissimulé, entre le III^e et le IV^e s. ap. J.-C. La statuette d'argent et plusieurs plaques votives retrouvées montrent des représentations de la déesse Senuna ; elle est figurée drapée dans un vêtement long qui laisse son épaule gauche nue, tandis que le dos montre que ses cheveux sont coiffés en chignon, et surmontés par une couronne, soit une iconographie rappelant celle de la déesse Minerve. Ceci a amené à proposer de voir en cette déesse une divinité des sources, possiblement associés aux sources connues à Ashwell. La main droite de la statuette tient une paire d'épis de graminées, qui sont des attributs de Cérès et de Fortune. Ce dernier aspect invite à penser que son culte avait également un lien avec la fertilité ou l'agriculture (Tomlin, 2008).