Fortuna était la déesse de la chance, de la fortune, du destin et de la prospérité. Elle était vénérée sous diverses formes et pour différentes fonctions, représentant une puissance qui pouvait influencer la vie des individus et des communautés. En effet, elle était perçue comme une déesse qui influençait à la fois la fortune personnelle (richesses, succès, santé) et la fortune publique (réussites politiques, militaires et sociales). La chance pouvait être favorable ou défavorable, ce qui donnait à la déesse une dimension ambivalente. En effet, elle pouvait accorder des bienfaits ou, au contraire, provoquer des revers de fortune.
Cette déesse était représentée de différentes manières pour illustrer les fonctions qui étaient les siennes. Elle était très fréquemment représentée avec une roue, symbolisant le caractère imprévisible et changeant du destin (la roue de la fortune), et parfois avec des attributs comme une cornucopie (symbolisant l'abondance) ou un voile pour signifier le mystère du futur.
Les cultes qui lui étaient rendus pouvaient être tout autant publics que privés. Il existait des sanctuaires dédiés à Fortuna, le plus connu étant le Temple de la Fortuna à Rome, mais aussi des petits autels privés où des individus pouvaient chercher à s'attirer les faveurs de la déesse, surtout avant de prendre des décisions importantes. Elle avait des adeptes dans tous les milieux, et était invoquée tout autant par les militaires que les politiques, en passant par les commerçants. En outre, elle était aussi très liée à des moments cruciaux de la vie politique, notamment lors des élections et des victoires militaires, les Romains croyant que la chance et le destin jouaient un rôle déterminant dans ces évènements. Certains empereurs romains ont même cherché à se mettre sous sa protection, comme un moyen de légitimer leur pouvoir et de garantir leur réussite. En conséquence, les Romains célébraient la déesse lors de fêtes telles que les Fortunae Virilis, consacrés à la chance des hommes, ou les Fortunae Publicae, qui étaient des cérémonies pour invoquer la chance publique. Ces festivités étaient parfois accompagnées de sacrifices ou de rites destinés à apaiser ou à gagner la faveur de la déesse.
Dalheim (AE 2011, 777) IN H(ONOREM) D(OMVS) D(IVINAE) DEAE FORTVNAE OB SALVTE(M) IMPERI(I) VICANI RICCIENSES PORTICVM BALINEI VI BARBAR[O]RVM ABSVM[PTAM DE] SVO RESTITVER[VNT] CVRA(M) AGENTE MARINIANIO MARINO |(CENTVRIONE) LEG(IONIS) VIII AVG(VSTAE)
"En l'honneur de la Maison divine. À la déesse Fortune, pour la sauvegarde de l'empire. Les habitants du vicus de Riccium, à leurs frais, ont restauré le portique des thermes, détruit par les barbares, sous la direction de Marinianius Marinus, centurion de la légion VIII Augusta."